Point Mort - Interview du 26/03/2022

Point Mort (interview)
 

Il me semble que c’était votre première date depuis quelques mois ? Du coup qu’est ce que ça fait de reprendre la scène ?

 

Simon : Je n’ai pas l’impression qu’on ait repris nécessairement, du coup on est content de jouer, c’est hyper cool, mais ce n’est pas comme si ça faisait deux ans qu’on n’avait rien fait.

Il y a eu une rupture mais comme on a repris au mois de septembre l’année dernière et qu’on a eu deux festivals, on a déjà repris le rythme.

 

Comme pour tous les groupes, ces deux dernières années ont été un peu chaotiques que cela soit pour les repets, les concerts programmés puis annulés etc., Comment ça s’est passé pour vous en termes de création ou en termes de gestion des annulations, reprogrammations ?

 

Sam : En fait on a été bien occupé, c’est donc ça qui a fait qu’on n’a pas eu de creux. On en a profité pour composer et enregistrer le nouvel album ; donc pendant le gros creux de Covid il y a eu de la compo, et après on est rentré en studio au mois de Juillet de l’année dernière. Sans ça, on aurait d’avantage ressenti cette période de creux.

Simon : En fait, même si on avait pu jouer, on ne l'aurait pas fait, on était trop occupé par le nouveau disque. On a écrit les arrangements, on a fait les voix, ça nous a pris des heures et des heures ; donc on n'aurait pas cherché à faire des concerts ! 
Quoiqu’il arrive, je ne vais pas dire que ça tombait bien,  parce que ça a fait chier tout le monde, mais pour nous, on avait déjà tourné avec le disque d’avant, on avait ce disque-là a réalisé donc ça c’est bien goupillé au final.

 

Du coup, on peut parler de vos débuts qui ont été assez fulgurants, après seulement deux EP et à peine un peu plus de quatre ans d’existence, vous étiez programmés à l’affiche du Hellfest 2020 (NDLR : annulé, et donc toujours à l'affiche de l'édition 2022 !). C'est quoi la marche à suivre, comment vous arrivez si rapidement à atteindre cette programmation ?

Sam : Alors ça c’est parce que je suis hyper forte... (rires)
Disons que je maitrise bien le Hellfest parce que j’y suis bénévole, et que j’ai su solliciter les bonnes personnes. Après, ils étaient totalement libre de dire oui ou non mais je pense qu’on a eu la chance d’être écouté et de plaire un minimum.

 

Du coup, on va parler un peu étiquettes, vous êtes grossièrement typés Post-Hardcore/ Post-Metal, mais on retrouve plein d'autres petites fulgurances dans votre musique. Est-ce que ce foisonnement d'idées n'est pas trop dûr à agencer ? Est-ce que ça se fait assez naturellement où c’est surtout beaucoup de travail en interne ?

 

Simon : Alors ça se fait tout seul, le plus dur ce n’est pas de mettre les styles ensemble dans le morceau, c’est surtout de trouver l’étiquette une fois que le morceau est terminé ! Après l’étiquette on s’en fout un peu, on dit bien ce que l’on veut, c’est un groupe de Metal quoi.. Y’a des guitares saturées avec des gens qui crient (rires)… Après, les compos sont variées mais on prend surtout les idées qui nous viennent. On ne compose pas en improvisation, c’est un processus qui est assez carré et réfléchi.

 

D’ailleurs, comment ça marche, la création d'un titre chez Point Mort ? Vous avez chacun vos plans de votre côté ou vous jammez ensemble ?

 

Simon : Sur le disque qui sort en Avril, on a amené des chansons et des paroles assez abouties. Chacun a apporté ses idées, et on réarrange tous ensemble. Quoiqu’il arrive on n’a pas un seul morceau composé par un seul des membres et joué tel quel.  Ne serait-ce que parce qu’on ne construit pas du tout les lignes de chant quand on fait les instrus. C’est toujours Sam qui pose son chant et gère tout ça.

 

Je passe à votre premier album, qui sort donc en Avril prochain. Qu’est ce qui va le différencier des précédents EPs ? Est-ce que vous allez rester sur les mêmes bases ou allez-vous explorer d’autres horizons musicaux ?

 

Sam :  Je pense que ça va explorer, ne serait-ce que de part la présence de nouveaux musiciens même si Simon ça fait longtemps qu’il est là. Mais pour les toutes premières compos, il n’était pas là à l’époque donc forcément sa patte, la patte d’Aurel sont arrivées plus récemment. Ils ont donc apporté de nouvelles choses, et nous, par conséquent, on suit cette évolution. En les suivant, on se met à niveau aussi, et apportons de nouvelles choses. Par exemple, il y a des passages qui vont être plus Crust, D-Beat… On touche maintenant à des choses qu’on a à peine effleuré sur les précédents EPs.

Simon : C’est vrai qu’il y a des morceaux très pot-pourri (Rires autour de la table). Perso, je trouve ça cool, après des gens vont peut-être nous dire qu’il y a un style différent toutes les quatre mesures. Chacun a son avis sur la musique, y’a aucun souci… Je pense que le nouveau disque est mieux en tout point. Il sonne mieux, la prod est meilleure. Ça joue mieux que par le passé. Les compos sont un peu plus aventureuses. Enfin, il se passe des trucs que je trouve plus cool. Après ça ne veut pas dire que ce n’était pas cool avant hein !

Sam : C’est peut-être plus abouti en fait.

Simon : Oui, c’est l’album de la maturité (rires).

 

Vous insistiez à l’époque sur le besoin d’enregistrer en live et de proposer un rendu un peu plus authentique. Est-ce que c'est toujours le cas avec Pointless ? Cet esprit et rendu de concert est-il toujours d’actualité ?

 

Simon : Alors oui c’est toujours le cas, avec un truc qui n’est pas forcément très commun, c’est qu’habituellement tu fais l’instru en live et tu poses les voix ensuite. Là quand on a fait les prises live, Sam est avec nous dans une cabine et chante. Après on fait des reprises, il y a d’ailleurs beaucoup plus de voix additionnelles, d’harmonies etc.,

Sam : Il y a également eu des sons enregistrés à coté, mais par contre la prise de lead est faite en même temps qu’eux pour garder cet esprit spontané et cette cohésion. Être ensemble au moment où on le fait, ça c’est quelque chose qui nous plait bien. Après je ne sais pas si ça sera toujours le cas parce que plus les compos sont compliquées et plus ça devient compliqué de le faire. En tout cas pour moi, ça devient difficile d’enchainer des morceaux de dix minutes en prise live.

Simon : Oui, on se pose sérieusement la question pour la suite.

Sam : En tout cas, sur Pointless, c’est toujours le cas.

 

Sam, dans une interview tu disais que le chanteur d’Amen Ra avait été une influence majeure pour toi. En ce qui concerne le groupe, avez-vous des références communes ? sur lesquelles vous êtes tous d’accord ?

 

Simon :  Alors qui nous parle à tous, non je crois qu’il n’y a rien (rires)...

Sam : C’est marrant que tu parles d’Amen Ra et c’est vrai, j’ai dit ça parce que c’était vrai au moment où on a commencé, mais pour moi ce n’est plus du tout marquant. D’ailleurs, pour la sortie de l’album, on a eu pour idée de se faire des playlists de ce qu’on écoute chacun en ce moment, de ce qui nous influence etc., ça sera complètement libre. Une fois que les playlist vont sortir, je pense qu’on aura pas un morceau en commun !

 

Vous venez tous d’horizons différents musicalement parlant ? Y-a bien des choses qui vous rassemblent non ?

 

Simon : Il y a des points hypers communs dans tout comme je te disais, t’as une guitare saturée, t’as une batterie qui joue fort et voilà !
On écoute tous du Metal. Après on écoute aussi plein d’autres choses à côté. Et on n’est pas d’accord sur tout, même dans les différents groupes de metal qu’on écoute, on est hyper varié.
Je crois qu’il n’y a aucun groupe qui nous rassemble et ou on pourrait se dire : "Ah ouais ça j’adore !" Je pense vraiment qu’on est un groupe des plus divers en termes de gouts personnels.

 

Je voulais vous parler de l’Artwork. Qui est "Chatouille" ?

 

Sam : C’est moi !

 

Tu peux nous en dire plus sur toute cette symbolique que l’on retrouve depuis le début sur les covers ?

 

Sam :  Il y en a plein à donner ! D’ailleurs, j'ai moi-même oublié certaines explications, parce qu’au moment où je fais, tout parait limpide, je pars dans une direction qui est évidente et puis j’oublie moi-même pourquoi j’ai fait ça.
A la base, j’ai un dessin plutôt minimaliste. Je ne sais plus exactement comment est venu le triangle, mais sur Look At The Sky, il y avait plein de choses (les nuages, le soleil etc.,) qui étaient liés au titre de l’EP et aux morceaux qui le composent. Et le triangle, c’est resté parce qu'il est marquant, et parce que c’est un symbole de stabilité.

Et sur Rhope, j’étais plus parti sur l’octogone… Dans « Précision chaos » il y a des paroles qui disent : « huit flèches ». C’est aussi lié à ça. J’ai fait des recherches au moment où j’ai fait cette pochette sur la symbolique de l’octogone, c’est pour ça que j’étais partie là-dessus.

Et là sur le dernier, je suis moins parti dans la symbolique et plus dans le floral - c’est ce que j’aime dessiner en ce moment - tout en gardant le triangle et les points de suspensions parce qu’ils se retrouvent dans tous nos titres, sauf dans le dernier car c’est le point final de l’album. Et dans tous les cas, parce que les choses sont toujours en suspensions…!

 

Le Haschtag music too vous en pensez quoi ? Avec toi, Sam, dans le groupe, vous êtes plus sensibles à ces questions ? Le sexisme dans la scène, c’est quelque chose que vous percevez ?

 

Sam : Je n’ai pas l’impression d’être une frontwoman, on est tous en ligne sur scène. D’ailleurs, le terme de chanteuse, je ne l’ai même jamais dit devant vous (le groupe), c’est un terme qui me dérange beaucoup parce que je pense qu’en fait je suis plus une vocaliste. "Chanteuse", ça a ce coté chant clair comme on peut retrouver dans la pop. C’est pas du tout réducteur, mais dans Point mort, mon instrument c’est la voix, ce n’est pas tellement le chant.
Et pour revenir au sujet, sincèrement je n’ai jamais eu de problème à ce niveau là ou très très peu. Je ne sais pas si c’est de la chance, par contre c’est un sujet qui m’intéresse, j’en parle même dans l’album.

 

Pour revenir au festival, est-ce qu’il y a des groupes que vous vouliez voir ce week-end ? Vous avez des accointances ou des gens que vous connaissez dans des groupes qui jouent ce soir ?

 

Sam : J’aurai bien voulu voir Déluge mais c’est en ce moment. Après, Loudblast, pour l’anecdote je les ai même fait jouer parce que j’ai un label/orga (Almoust Famous). Et Gorod je ne connais pas mais j’irai y jeter une oreille.

 

Et globalement, il y a des groupes avec lesquels vous êtes plus proche dans la scène ?

 

Sam : Là je pense à Convulsif. Des Suisses, on a été en tournée à Cuba avec eux. Ils font une espèce de Drone truc barré…

Simon : Eux c’est pareil, pour arriver à mettre des genres dessus, c’est une perte de temps…

Sam : Et c’est vachement bien pour le coup. Leur batteur joue aussi dans Nostromo (Maxime). Avec eux on a gardé de bons contacts. Et comme j’organise un peu, j’ai pas mal de groupes qui dorment chez moi à l’issue des concerts.

Simon : Ce ne sont pas des groupes avec lesquels on a une affinité de groupe à groupe. C’est vrai qu’on est un peu solitaire à ce niveau-là. A part avec des groupes avec lesquels on partage des dates plusieurs soirs de suite. Sinon les groupes on les croise dans le cadre de soirées. Là par exemple on est arrivé, on a balancé, on n'a vu personne. On aimerait faire un peu plus, mais on n’a pas spécialement le temps de faire connaissance avec tout le monde.

 

On conclue avec un dernier mot sur Pointless, qui sort bientôt ?

Simon : Il est bien, faut l’acheter !!! Y a plein de rock dessus donc si tu aimes le rock tu peux l’acheter ! (rires)

 

 

 


 

Encore merci à Point Mort d’avoir joué le jeu de l’interview et d’avoir animé musicalement et avec la manière le Outbreak Metal Fest !

Et un grand merci à Freaks pour la retranscription !

photo de Pidji
le 12/05/2022

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