PELICAN + THESE ARMS ARE SNAKES le 10/04/2007, La Maroquinerie, Paris (75)

PELICAN + THESE ARMS ARE SNAKES (report)
Affiche made in Hydradead ce soir à Paris, puisque l'échassier de Chicago s'est entouré de quelques serpents le temps de survoler une partie de l'Europe pour quelques jours. Ecclectisme au rendez-vous, également, puisque les deux formations n'évoluent pas spécialement dans un style jumeau, le 1er pratiquant un rock cyclothymique et exclusivement instrumental, le deuxième un rock endiablé aux accents hardcore s'essayant à des touches électroniques. Ce concert sera l'occasion pour le public de voir ce que donnent en live les quelques morceaux du dernier album de PELICAN « City of Echoes »...

En tout cas, active aura fait péter le jackpot ce soir puisque la Maroquinerie est bien pleine, et un public plus hétéroclite que pour les deniers concerts parisiens auxquels j'ai pu assisté, moins de trends et plus de look lambda pour des formations certes beaucoup moins hype mais non moins riches en talent.
La fatigue n'aidant pas, mais alors pas du tout, je me dis que je vais laisser passer tranquillement le set de THESE ARMS ARE SNAKES pour conserver une (relative) concentration pendant le set de PELICAN. Je me suis bien fait surprendre pour le coup. Parce que: quel show! Je n'avait pas entendu grand chose du quatuor de Seattle avant ce soir mais le peu m'avait laissé quelque peu de marbre, et bien: je vais revoir ma copie. Une pêche monumentale, des morceaux bien diversifiés, un son plutôt bon, des ambiances fluctuantes: tout était réuni pour faire passer un bon moment à touts les chanceux présents ce soir. Leur chanteur s'est donné à 200% durant tout le set, n'oubliant pas quelques allers/retours dans le public, l'effondrement sur scène, les petits sauts qui vont bien et l'attitde désinvolte entre les morceaux ; leur guitariste – bénéficiant d'un son un poil trop faiblard vis-à-vis de la basse – laisse le frontman faire le show et se contente d'assurer correctement ses parties, et le bassiste, quant à lui, oscille entre sa basse, ses parties assurées avec une 2e gratte et les quelques nappes de claviers qui ajoutent un certain cachet aux morceaux de TAAS. J'en finirai avec la partie line up par leur batteur qui joue un grand rôle dans la qualité du groupe sur scène; une frappe d'ours, un jeu qui paraît sobre mais regorge de subtilités qui enrichissent tous les titres et une énergie très communicative. Le kiff. 50 minutes de set rock'n'core qui passeront à une vitesse supersonique...

Puis vient le temps de la sacrosainte moussette, les tarifs pratiqués ici étant les mêmes que ceux du batofar et autrement moins prohibitifs que dans d'autres salles que je ne nommerai pas, on ne se prive pas. Le turnover ne nous fera pas patienter des plombes et le combo de l'Illinois arrive rapidement sur scène, le guitariste nous lache quelques mots, annonçant - en s'excusant, presque - qu'ils vont jouer quelques compos de leur nouvelle mouture « City of Echoes ». Ayant déjà pu jeter une oreille sur ce dernier avant ce concert, je n'étais pas convaincu à 100%; PELICAN revenant, sur certains titres, à la facette saturée et massive d' « Australasia » (mais via une production très éloignée de celui-ci) j'avais trouvé l'intention louable mais l'opération pas tout à fait réussie. Bien, force est de constater qu'avec le son très massif dont bénéficie le groupe ce soir, ces mêmes chansons m'auront autrement plus convaincu. Des morceaux comme 'Bliss in Concrete' ou 'Dead Between the Walls' pètent bien comme il faut, un son bien lourd mais aussi bien distinct: les deux guitares ne se mangent pas l'une l'autre, c'est plutôt clair. Le titre éponyme du dernier album ('City of Echoes', donc), plus dans la continuité de l'antérieur « The Fire in our Throats... » passe bien également, et les titres de ce même album 'Sirius' et 'March into the Sea' seront aussi joués ce soir. En ce qui concerne « Australasia », 'Drought' en sera l'unique représentant et un des plus jouissifs pour ma part, étant un fan absolu de cet album... PELICAN en concert c'est une expérience, quelque chose de très différents des concerts habituels; un batteur au tempo parfois flottant et au jeu peu académique, des atmosphères passant du cumulonimbus sombre chargé d'ions menaçants à l'arc-en-ciel frais et léger, on se laisse doucement porter au gré des humeurs du groupe et c'est un pur plaisir. On aura même le droit à 'Lost in Headlights' en guise de rappel, j'aurais préféré un bon vieux 'Australasia' ou 'Angel Tears' mais bon... tant pis. On ne va pas cracher dans la soupe, après plus d'une heure de set, la plupart des gens présents dans la salle ressortent conquis, votre serviteur en tête.

Double satisfaction avec cette affiche donc, puisque, non content d'avoir redécouvert des titres de PELICAN qui m'avaient peu émoustillé sur galette, j'ai pu découvrir un groupe qui m'était inconnu jusque là et qui devrait figurer bientôt dans les colonnes de coreandco dans la rubrique chronique. En tout cas, et pour conclure : merci Hydrahead.
photo de Mat(taw)
le 31/05/2007

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