Black Sabbath - Masters of reality

Chronique Vinyle 12" (34:33)

chronique Black Sabbath - Masters of reality

Noir c'est noir. Le troisième opus se veut comme la tradition l'impose, plus noir, plus personnel. Si si, je ne sais pas si vous avez remarqué, mais souvent, quand un groupe sort un bon album, l'album suivant est dit "plus noir" et "plus personnel", deux adjectifs qu'on retrouve bien plus souvent qu'on ne le croit dans les interviews.

Alors, évidement, en vue du succès colossal que fut le précédent Paranoid, il est aisé d'imaginer à quel point ce Master of reality fut d'autant plus sombre et porté sur la mort. Déjà, un ingrédient qui fera l'inconditionnel du metal par la suite, ce cher Iommi a eu le génie de baisser sa corde de mi grave d'un ton pour atteindre le ré, et ainsi créer ce qu'on appellera par la suite le "down tunning". Cette invention génialissime sera l'ingrédient ultime pour qu'une guitare sonne "metal", étant donné qu'on n'utilise que rarement le reste de la gamme tonique pour faire des accords "majeurs" ou "mineurs". Ici, on se dirige plutôt vers un son "sludge", gras, dû au fait que la corde grave est moins tendue.

Passé ce détail, intéressons nous aux compositions : à celui qui s'apprête à écouter ce chef d'œuvre, peut-être encore plus abouti et plus "metal" que Paranoid, celui là devra s'attendre à tomber sur des rocks endiablés parfois extrêmement entraînants, notamment pour cet excellentissime morceau qu'est "Children of the grave", véritable hymne au headbanger. Ceci dit, toutes ces perles électriques sont entrecoupées de ballades et autres interludes mélodieux et un brin hypnotiques, notamment "Orchid", une étrange gigue médiévale. Cette alternance pratiquement répétée sur tout l'album met encore une fois en avant la qualité du groupe et sa véritable créativité, entre une musique forte et lourde mais aussi des interludes qui en composent la "sensibilité". Ainsi, le morceau "Solitude" est d'une telle douceur que la voix d'Ozzy y est méconnaissable : tendre et soyeuse, elle n'a plus rien à voir avec l'excentrique nasillard de Birningham.

Là encore, comme Paranoid, nous avons le droit à des morceaux uniques à la composition chiadée, un son qui se veut toujours plus noir (alors qu'il n'existe aucune influence musicale capable de les guider dans cette voie !). Évidement, cet attrait pour l'épouvante les faisaient passer pour des Satanistes en herbes, alimentant une polémique de bas étage, entre les croix inversées figurant sur le LP et les croix non-inversées qu'ils portaient au cou durant les concerts.

Master of reality respire une aura malsaine, funéraire, une ouverture vers une musique aux traits démoniaques et à un certain attrait à la drogue qui plus tard pèsera sur la carrière des musiciens, et c'est aussi un album où l'on trouve les premiers hymnes au Stoner, à savoir le récréatif "Sweet leaf" et son hommage à la marijuana, le pesant "Lord of this world", et enfin l'énorme et groovy "Into the void", qui clôt magistralement l'album. Cet album est au faîte de la gloire du grand Black Sabbath, peut-être le plus légendaire de la discographie des quatres chevelus, et comme l'apelle Rolling stones magazine, "l'album relique de l'ère d'or et de feu de Black Sabbath".

 

 

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photo de Carcinos
le 20/02/2011

1 COMMENTAIRE

Mr. Marshall

Mr. Marshall le 27/12/2012 à 21:49:34

Meilleur album metal de la création !!!

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