Cave In - White Silence
Chronique CD album (35:49)

- Style
space hardcore progressif avec des touches folk - Label(s)
Hydrahead - Date de sortie
24 mai 2011 - Lieu d'enregistrement Godcity
- écouter via bandcamp
Aux dernières news, les petits génies de Boston nous avaient laissé avec un Perfect Pitch Black incroyable que beaucoup avaient abusivement relégués à la compilation inégale de face B diverses suivi d’un Planets Of Old un peu moins inspiré mais néanmoins appétissant. Après, je concède volontiers attendre énormément d’un disque de Cave In après des albums comme Perfect Pitch Black ou Jupiter. De plus, si l’annonce officielle d’un retour de Cave In du coté obscur de la force n’est plus un scoop pour personne, ce White Silence joue néanmoins le rôle du premier véritable album depuis la traversée du désert inaugurée par Antenna. Autre question déterminante autour de ce disque : quelle va être sa réelle pertinence maintenant qu’on a Zozobra, Old Man Gloom et Steve Brodsky qui se la joue solo ? Bref, dois je vraiment attendre une nouvelle petite révolution personnelle à l’occasion de la digestion de ce nouvel album ou vais-je être condamné à me contenter des vieux disques et des nouveaux projets des membres du groupe ?
Sans pour autant sauter au plafond à m’en faire péter le crane, je dois dire que les bostoniens m’ont fait très plaisir avec ce nouveau disque. D’une part parce qu’il filent toujours sur l’autoroute inaugurée avec Perfect Pitch Black : celle d’un gros hardcore noisy matiné de vrai space rock trippant et mélodique… Mais aussi (et surtout) parce que les deux identités du groupe ne font clairement plus qu’une aujourd’hui. On passe des gros riffs surplombés par la voix gutturale de Scofield à des parties nettement plus aériennes et mélodiques sans pour autant avoir l’impression désagréable d’un copié/collé opportuniste. Un peu à la manière d’un Old Man Gloom où les titres ambiants se fondent parfaitement avec le réveil rude des chansons énervées, Cave in joue avec nos nerfs tout au long de ces 9 titres. Ils enchainent explosions et accalmies mais n’hésitent pas non plus à caler des nappes planantes sur des riffs en palm mute, ou encore des hurlements sur des parties mélodiques. Clairement, le quatuor nous donne l’impression de s’être réellement posé la question de ce qui servirait ou pas telle ou telle chanson.
Autre point important : le groupe ne se contente pas non plus de peaufiner une recette qu’ils savent attendue mais se permettent aussi de la pousser encore plus loin et d’innover. On retrouve de vraies chansons qui font quasiment office d’alien dans la discographie d’un groupe déjà exagérément varié (l’inaugural « white silence » ou encore l’extatique « Centered »). Ainsi, on retrouve limite de nouvelles influences qui se mélangent au maelstrom habituel du groupe : du pur noise au folk, du metal au punk, de l’électro à la pop, Cave In cuvée 2011, c’est un peu les Beattles, Torche, Failure, Danzig, Nirvana, Converge, Neil Young et Soulwax qui copulent tous ensemble dans un studio d’enregistrement avec comme seul impératif de pondre de vraies chansons solides.
Après, j’aurais beau défendre la cohérence de cet album, je reste persuadé que pour beaucoup, la démarche du groupe restera un peu obscure et bien trop foutraque, surtout pour les fans de la première heure ou de la période Jupiter/Antenna. Autre petit bémol : si cet album reste à mes yeux un trésor de cohérence et de richesse, je dois bien reconnaître qu’il manque le petit quelque chose qui aurait pu faire de lui un album majeur… Genre un ou deux réels tubes, ça n’aurait pas pu faire de mal (surtout quand on sait que le quatuor en est carrément capable).
1 COMMENTAIRE
vkng jzz le 27/06/2011 à 23:57:57
finalement le seul véritable tube de l'album c'est "Sing my loves".. globalement d'accord avec ta chro !
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