Deicide - Overtures of Blasphemy
Chronique CD album (37:56)

- Style
Death metal - Label(s)
Century Media Records - Sortie
2018 - Lieu d'enregistrement AudioHammer Studios
écouter "Excommunicated"
On s’était dit rendez-vous dans 12 ans, même Death, même Diable, même Bleuargl…
Douze ans, oui, parce que je dois bien vous avouer les copains que dans la vie il faut faire des choix. Car même si l’Intelligence Artificielle, les nanoparticules et la 4G sont présentes dans de plus en plus d’endroits – même au fin fond du Tarn-et-Garonne, si –, on n’a par contre toujours pas réussi à caser plus de 24 heures dans une journée. Ce qui est bien dommage quand on est fan de musique et qu’autant de skeuds nous tendent les bras jour après jour. Du coup, vu la « qualité » des 2 albums aux I (Insineratehymn et In Torment in Hell) et ce que les collègues ont pu écrire sur la suite de la discographie de Deicide, Glenou et moi avons d’un commun accord décidé d’arrêter là l’aventure, avec juste une petite exception au moment de The Stench of Redemption – qui est quand même un sacré nom de putain d’album! Douze ans, donc, c’est ce qui sépare l’album avec feu-Ralph Santolla (il a décidé de résilier son abonnement à la vie en juillet) du douzième et nouvel opus, Overtures of Blasphemy.
Bon alors désolé hein, mais moi je débarque. Du coup l’un des premiers trucs qui m'a frappé sur cet album, c’est que lorsque l’un de ses petits camarades vient prêter main forte à Monseigneur Benton pour singer la Chorale de Notre Dame des Pubis Tatoués, ce n’est plus en mode shriek furibard, mais en appliquant une 2e couche de growl des enfers. On a beau dire mais ce faisant, c’est une marque de fabrique – que dis-je, un véritable savoir-faire – qui disparait. Je suppose que c’est le départ des frères Hoffman qui a signé la fin de cette pratique... Mais vous le saviez déjà, et je vois que ça baille dans le fond. Bon, passons. C'est juste que ça m'a fait drôle, et que je ne pouvais donc pas ne pas vous en parler...
Tiens, pour de l'info fraîche par contre j'ai ça: ce vieux briscard de Jack Owen a quitté le navire (a priori pour rejoindre Six Feet Under... Cette bonne blague!) et est dorénavant remplacé par le guitariste de Monstrosity Mark English. On reste donc entre vétérans de la première génération. Mais plus intéressant que ces news-état-civil, la grande nouveauté qu’il faut retenir de l’arrivée de ce 12e apôtre sulfureux dans nos enceintes, c’est que Deicide a enfin réussi à composer de nouveaux tubes à l’allure immédiate de classiques. Et je ne tournerai pas plus longtemps autour du pot en citant les deux plus éclatants et évidents: « Crawled From The Shadows » et « Flesh, Power, Dominion ». Souffle, puissance, fougue, superbe: c’est le Belzébuth des grands jours qui recrache ici son venin par guitares interposées. Implacable, mauvais, séduisant, accrocheur comme un harpon planté sous les chairs, ces 2 titres nous redonnent la foi… Même si l'expression est mal choisie! A leur écoute, on se remet à gonfler le poitrail et à blasphémer comme si on avait encore des mots dans le Carnet de Liaison et plein de doléances furieuses à adresser au p’tit-jésus-et-son-conseil-d’administration.
Putain que c’est bon!
Et tout un paquet d’autres titres entretiennent eux aussi avec panache la flamme noire: « One With Satan », « Defying the Sacred » qui voit les légions infernales fondre sur les JMJ, « Crucified Soul of Salvation » et sa méchante niaque tout ce qu’il y a de plus evil, « All That Is Evil » qui se rengorge comme un coq infernal mais sait également cracher de vastes gerbes de plomb en fusion. Et on arrête là la liste afin de se concentrer sur les plus affreux jojos parmi les nouveaux rejetons de l’Antéchrist. L’impression qui ressort d’Overtures of Blasphemy c’est donc celle d’un formidable regain de fougue et d’inspiration. En dehors de la qualité même des compos nouvelles et de l’éternelle forme vocale de Glen Benton, cette vitalité retrouvée est à mettre au crédit de la batterie "Toute double dehors" du vétéran Steve Asheim (putain quelle patate le lascar. Ça entretient les messes noires!) et de guitares toute puissantes qui ont retrouvé cette prolixité du Ralph Santolla évoqué un peu plus haut dans ce papier. Serait-ce son esprit qui anime nos amis?
Bon alors certes, sur ces 12 titres on aura plus d’une fois des impressions de déjà-vu: en effet, un break ou deux, ainsi que quelques rythmiques « intermédiaires » semblent avoir été été piochées dans le grand sac du « Made in Deicide, déjà essayé, toujours approuvé ». Parce que n'allez pas croire que le groupe se réinvente hein, non, 'manquerait plus que ça! D’ailleurs, pour être honnête, l’album aurait été encore meilleur (un bon 9/10) avec 2 ou 3 morceaux de moins. Allez: on vire « Consumed By Hatred », trop passe-partout. On oublie « Anointed in Blood », trop planplan. Et puis exit également « Seal The Tomb Below », qui ne réussit pas vraiment à décoller. Ainsi dégraissé, Overtures of Blasphemy n'est plus que dynamite – que dis-je, bombe atomique, avec son majestueux champignon, son cœur de feu dévastateur et sa puissance explosive.
Alors on ne boudera pas notre plaisir pour un peu de remplissage. Parce que Deicide livre ici un mélange inespéré de Serpent of the Light et The Stench of Redemption. Qui aurait misé un radis là-dessus, franchement? Allez: brûlez les missels, renversez les croix, empalez les nonnes: qu’on s’enivre et qu’on festoie! Il est revenu le Glen prodigue: qu’on tue le veau gras en son honneur!
La chronique, version courte: « Satan reviens, Satan reviens, Satan reviens parmi les tiens… ». Non seulement il est revenu, mais pour fêter ça il a redonné une grande rasade d’inspiration bestiale à un Deicide dont on n’attendait plus vraiment grand-chose... Alors ça pour une bonne surprise!
9 COMMENTAIRES
jim14 le 15/09/2018 à 08:07:05
Très bonne chronique ! je survalide....j'avais laché Deicide depuis quelques années mais là dois avouer que le retour vaut vraiment le coup. Le son est moins "sourd" au niveau des guitares, j'ai le sentiment que les mélodies sont un poil plus en avant dans les riffs....La voix est toujours aussi gutturale et sauvage à souhait... vraiment un chouette album de Deicide pour ceux qui sont fans de death 90's sans fioritures
cglaume le 15/09/2018 à 11:23:48
C'est clair, ça fait plaisir un tel retour !!
cglaume le 15/09/2018 à 11:24:22
(le tien, et celui de Deicide ;) )
Crom-Cruach le 23/09/2018 à 11:31:25
Bon pour l'instant pas spécialement emballer… je vais creuser un peu car y'a "Excommunicated".
Crom-Cruach le 18/03/2020 à 11:08:05
Oui mais il est bien en fait. Très "Poule de luxe de maison de passe", propre et sexy quoi.
cglaume le 18/03/2020 à 19:16:36
Haha, tu bandes?
Crom-Cruach le 19/05/2022 à 17:11:18
Et j'y reviens et c'est bien !
cglaume le 19/05/2022 à 20:17:27
Manque que du Boursin en fait…
Crom-Cruach le 20/05/2022 à 15:40:03
Et des bourses d'oursin !
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