Norma Jean - Meridional

Chronique CD album (56:12)

chronique Norma Jean - Meridional

J’avoue j’avais très peur en me procurant ce nouveau Norma Jean. J’avais essayé d’en écouter le moins possible, via tout ce qui tournait sur la toile en streaming, dont le single et premier morceau de l’album, "Leaders and self enlisted". Mais en m’appropriant le contenu, j’ai déjà été bluffé par l’artwork du booklet, très noir, très «salement» propre, complément en phase avec le groupe et ce que l’on a été habitué à voir. Mais j’avais quand même un arrière goût de déception en repensant à "The Anti-mother" et son booklet sans charme, et au contenu de l’album, assez fade et chiant. Certes c’est mon avis personnel mais le groupe a un tel potentiel que la déception était réelle. Mon soulagement, néanmoins, avait été grand, quand j’ai su, en me renseignant un minimum il y a quelques mois, que la production n’avait pas été confiée à Ross Robinson, mais à Jeremy Griffith. Maintenant que j’avais le tout dans les mains, j’étais prêt à me poser, à me mettre dans l’ambiance (bourbon/coke) et à écouter le résultat d’un travail acharné et inspiré. Ou pas, enfin, j'allais voir ça...

Et je ne vais pas vous faire des lignes et des lignes sur tel ou tel morceau, car j’ai envie de vous montrer mon enthousiasme tout de suite. Pour quelle raison? Tout simplement parce que cet album est certainement du tout meilleur Norma Jean depuis des années. Et si l’on prend ce nouvel opus dans son ensemble, c’est un petit bijou. Les morceaux se complètent parfaitement bien, et sont d’une rage et d’une créativité que Norma Jean n’avait pas pondu depuis peut-être leur premier album. Alors oui les voix claires sont toujours présentes, mais là où dans "The Anti Mother", Brandan avait plus mis de la voix claire car il fallait mettre de la voix claire, là, elle est utilisée à bon escient, pour mon plus grand plaisir. Dans "Leaderless and Self Enlisted" par exemple, la rage des cris contraste parfaitement avec le refrain en chant clair, et ce n’est pas pour me déplaire. Les riffs de ce premier morceau sont beaucoup plus originaux et recherchés que sur l’album précédent, la batterie est plus puissante dans sa frappe. La production y est pour beaucoup, car il faut bien l’avouer, Ross Robinson, c’était bon il y a 14 ans de cela avec Korn et Sepultura époque "Roots", mais il est démodé le garçon, et Norma Jean avec Robinson c’était juste un mariage qui avait une fin écrite.
Les morceaux s’enchaînent et passent comme une lettre à la poste, et j’avoue que mon plaisir est tout entier quand je me dis que l’on a retrouvé un groupe inspiré et qui livre ici un album d’une qualité rare de nos jours, que peu de groupes peuvent prétendre faire.

Les cinq premiers morceaux forment le premier chapitre plein de rage et de sueur dégueulasse. "Septentrional", et ses choeurs qui accompagnent la guitare sèche et le larsen, est le premier interlude  et nous repose un peu avant d’attaquer le second chapitre composé de quatre plages. "Blood Burner" est magnifique d'énergie négative et Cory Brandan nous pousse dans nos retranchements avec sa voix caractéristique. Mon morceau préféré de l’album, "Falling from the sky: Day seven", me berce à chaque fois que je l’écoute. «Comment ça un morceau avec de la voix claire quasiment tout le long te berce? T’es devenu émo ou quoi?». Non pas du tout espèce d’ingrat, mais je suis ravi de voir et d’entendre surtout, que Cory Brandan a appris à utiliser sa voix claire. Et il le fait merveilleusement bien pendant les plus de six minutes que dure ce morceau. Mais pas uniquement car les gueulantes poussées à la fin de ce titre font le plus grand bien également. Le morceau qui suit, "Everlasting Tapeworm" est marqué par la participation de Shelby Cinca au chant, et ça passe, encore une fois, très bien. "Occidental" marque la fin de ce deuxième chapitre.

"The People that surround you on a regular basis" est également un morceau que j’adore. La rythmique  et la voix, mi-claire mi-braillée, se marient parfaitement bien et nous entraînent dans une chute qui prendra fin à la fin du dernier morceau, qui dure 25 minutes pour pas grand chose à vrai dire, étant donné qu’il y a 15 minutes de silence avant d’entendre le dernier interlude, et donc la fin de l’album, "Oriental".

Alors oui cette chronique n’est pas des plus complète et pour une bonne raison: j’attendais énormément de cet album, ayant été super déçu par "The Anti-Mother", et je suis plus que ravi de voir que Norma Jean n’a rien perdu de sa créativité, mais surtout que le groupe a toujours un réservoir de rage et de "mal à l’aise", pour nous sortir, à mon avis, son album le plus inspiré et le plus varié. Donc je ne peux que vous conseiller de mettre un casque, de foutre le cd à un volume sonore important, de vous munir du booklet qui, je le répète, est magnifique, et de prendre votre pied. Oui Messieurs, Dames, vous avez peut-être entre vos mains un des meilleurs albums de cette année 2010. Vivement la tournée!

photo de Jull
le 02/08/2010

4 COMMENTAIRES

Pidji

Pidji le 02/08/2010 à 14:04:45

Bien emballé aussi, même si pas mal de titres ne sont que dans la continuité des précédents...

vkng jzz

vkng jzz le 02/08/2010 à 15:06:30

certains dans la même lignée ouai, mais dans d'autres on à bien l'impression que le groupe se surpasse pour proposer quelque chose de plus puissant, rien que pour ça ce n'est pas une déception ce disque (hormis la pochette) comme pidji, plutot emballé !

Blackstone

Blackstone le 03/08/2010 à 12:27:53

Cet album est à mon avis plus réussi que le précèdent car plus varié, et surtout il renvoi un peu plus au source que The Anti Mother, tout en sachant se renouveler :)

MGW

MGW le 16/11/2010 à 17:03:01

Un bon album de Norma Jean, bien meilleur que The Anti-Mother mais c'est pas pareil, ça a perdu quelque chose il y a plus l'ambiance de O'God bien dommage.
"Falling from the Sky: Day Seven" est une bonne découverte !

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