Ailiph Doepa - Brain EP (Right Size)

Chronique Maxi-cd / EP (14:05)

chronique Ailiph Doepa - Brain EP (Right Size)

Préambule commun aux chroniques des lobes gauche et droit du cerveau ailiph-doépien.

La dernière fois que les zébulons nippons d’Ailiph Doepa avaient trublionné entre nos oreilles, c’était à l’occasion d’un double album maousse-costaud aussi secoué qu’ambitieux : Plasma ~The World~ / Exormantis. Or, s'il est vrai que ce type de sortie bicéphale n’est pas si fréquente, la livraison de siamois discographiques n’est pas non plus un acte créatif se produisant uniquement lorsque Venus est dans la maison du Capricorne, les années bissextiles multiples de 44 : on a déjà vu la chose se produire par le passé, et elle risque bien de se produire à nouveau après-demain. Du coup on avait salué la performance, mais ça ne nous semblait pas forcément être une preuve supplémentaire de la maboulerie de ces zozos.


 

Sauf que 3 ans plus tard, Patatras : nos Japa-fadas s’en reviennent nawakiser leur prochain, et cette fois un cran plus loin hors des sentiers battus… Un double EP !? Gné ? M’enfin ça sert à quoi ? Si encore c’était pour les sortir à 6 mois d’écart, comme Krav Boca avec 6PM et 6AM, ça pourrait avoir du sens. Mais d'un coup d'un seul !? Pourquoi pas un album en bonnet d’uniforme à la place ? Et pourquoi ce clown me regarde-t-il en aiguisant un couteau ? Et pourquoi la porte est-elle fermée à clé ? Heeeeeeeelp !

 

On ne sait pas ce qu'un neurochirurgien trouverait dans la boîte crânienne des Japonais, mais observé depuis notre playlist, leur cerveau présente une symétrie parfaite : huit titres répartis équitablement entre hémisphères gauche et droit, une première piste offrant systématiquement le meilleur de l'EP, une cover chargée de secouer la pulpe de l'auditeur juste avant que le rideau ne tombe... On vous a déjà parlé, à quelques clics d'ici, du cirque encéphalo-musical survolté installé sur la gauche : il est temps à présent de passer à tribord pour voir ce qui se passe sous le barnum de Right Side.


 

Si l'EP jumeau mettait les pieds dans le Nawak dès ses toutes premières secondes, « EMPIRE! » y va plus progressivement, son entame commençant par claironner de la lead comme le plus fiérot des groupes signés chez Nuclear Blast. Mais le slip craque rapidement, et ce pour notre plus grand plaisir, sucreries nipponnes et séances d'électrocution Math/moshcore se succédant alors à un rythme effréné. On goutte plus particulièrement ce deuxième passage de relais entre Metal tradi' et purs excès foutraques quand, à mi-parcours, le groupe enchaîne 1) une série de « Rise ! Rise ! Rise ! » digne d'un Avatar faisant se lever une armée de poings devant une scène de festival, avec 2) un énorme accès de Jump Metal foutraque rehaussé de tirs de pistolet laser. Un pur délice qui, soyons en sûrs, fera avaler de travers les chantres de l'orthodoxie métallique.


 

Puis l'entame de « DEUS EX MACHINA » semble réaffirmer ce qu'« EMPIRE! » laissait déjà entrevoir : sur sa droite, Ailiph Doepa a décidé de passer un peu de temps à singer la grandiloquence de ces arpenteurs de grosses scènes qui prétendent faire frissonner à l'unisson Heavy brothers & sisters au son du Trve Metal of steel. Mais la protubérance testostéronée qui ouvre donc cette deuxième piste se dégonfle au bout de 30 secondes pour laisser la place à de joyeuses nawakeries mariant Country redneck et euphorie manga. Puis les épisodes musicaux tutti frutti (Jap Pop / Broudôl Néo Metal / Epic Power bidule / Geek-core) de s'enchaîner comme autant de sketches, l'auditeur constatant avec plaisir que, contrairement à son homologue de la team Left Side, le porteur du maillot #2 a cette fois le souci de proposer un vrai morceau, la démarche se traduisant par le retour récurrent à certaines parties qui jouent le rôle de guides dans ce labyrinthe foisonnant.


 

Avec « Wenkamuy », c'est une tranche d'hystérie Bleuargl Nawak nipponne particulièrement emblématique qui nous est offerte, le rythme et la violence de cette compo ayant de quoi impressionner le plus aguerri des groupes de Mathcore... Cependant l'amateur de Headache Metal devra ne pas craindre quelques pauses sucrées à la barbe-à-papa s'il veut aller au bout de ces 3 minutes 21. D'ailleurs, en décrivant ainsi la compo, votre interlocuteur réalise que, mais oui : c'est sans doute du registre d'un Iwrestledabearonce du Pays du Soleil Levant que ce titre se rapproche le plus.

 

Si, sur Left Side, on avait sincèrement apprécié « Russian Roulette », on n'avait pu véritablement goutter la substantifique moelle de l'exercice, ne connaissant pas l'original (… qu'on a donc découvert sur le tard, après coup). Le problème ne se pose pas avec « Cuban Pete », ce génial concentré de Tchic-Tchikiboum cubain, repris à l'occasion de la piste #4, ayant déjà égayé notre quotidien par le passé, notamment lors de cette scène barjissime de The Mask. Difficile de faire terrain de jeu plus idéal que ce genre de titre pour Ailiph Doepa, qui n'a dès lors aucun mal à faire au niveau musical ce que Jim Carrey a déjà accompli au niveau cinématographique : transformer ce petit hit en un pur moment de délire jouissif.


 

Bilan des courses à droite : un nouveau morceau génial, deux titres qui enchaînent avec plus de réussite que sur Left Side, une reprise nawakissime… L'appétit creusé par l'EP jumeau trouve sur Right Side de quoi se rassasier pleinement. Seule frustration quand se clôt ce petit quart d'heure de folie : que nul cerveau ne comporte trois hémisphères ! C'est qu'on aurait eu encore un peu de place pour le café et le calva, nous...


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 

La chronique, version courte: même constat que pour Left Side : si vous aimez les délires Nawak les deux doigts dans la prise, les breaks Funk / Kawaï / Jazz incongrus, et les mosh parts Mathcore / Deathcore qu’Ailiph Doepa a l’habitude de mélanger dans son blender, vous ne serez pas perdus sur ce Brain EP (Right Size) qui séduit même encore un peu plus que son frangin posté à babord.

 

photo de Cglaume
le 21/08/2023

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