Big Business - Battlefields Forever

Chronique CD album (37:34)

chronique Big Business - Battlefields Forever

Nos Big Bisours préférés nous sont revenus depuis un petit moment déjà, avec un nouvel album qui fera comme toujours hurler les sectaires par définition frustrés. Ça, ça n'a pas changé.

Scott Martin de 400 Blows fait partie intégrante du groupe depuis au moins le Quadruple Single mais c'est toujours le colossal basse-batterie qui mène la danse. Mais il bosse bien le Scott, et il tire pas la nappe à lui comme tous ces empaffés de gratteux.

Ils jouent toujours les bouffons en concert, sur les pochettes, dans les vidéos atterrantes, ou parfois en interview ; des petits malins qui jouent aux cons.

Ça, ça n'a pas changé et ça ne changera, je l'espère, jamais. Rien de tel qu'un groupe qui ne se prend pas au sérieux mais qui fait de la bonne musique pour remettre tous les connards à leur place.

D'un éclat de rire sarcastique, d'un haussement d'épaule bonhomme ou tout simplement en les ignorant totalement.

Ce qui change, sans changer vraiment, c'est qu'ils resserrent leur truc autour de la grandeur désespérée qui avait fait, pour moi, tout le charme de Here Come The Waterworks, paru en 2007. Ils n'ont jamais quitté cette mélancolie d'après-la-guerre, mais ils avaient tendance à un peu trop forcer sur le prog, et donc fatalement la bouffonnerie, encore elle, mais certainement involontaire (tu parles!) et musicale cette fois. Trop de chantilly indigeste, disais-je pour leur précédent disque.

 

Alors la grandiloquence, l'omniprésence mélodique font toujours partie de l'artillerie, c'est clair.

Mais quelle tristesse, quelles émotions à vif, quel désenchantement gracieux ce disque nous fait ressentir !

C'est poignant, dès le premier titre, "Chump Chance". A l'enluminure... Pop, dirait le bon Gulogulo, par exemple ; mais oui, c'est cela ! Nos chers B.B. font les Beach Boys Metal en pleine dépression nerveuse ! Smile ! Smile, motherfucker !

C'en est blessant, littéralement ; la gorge serrée, le ventre noué, le cœur, le cœur ! Le cœur souffre, toujours et encore. Objet de malheur, excroissance maladive dont on se passerait bien, tiens !, le voilà dans mes mains, je te le donne, fais-en ce que bon te semble. Piétine-le, mange-le, colore tes lèvres écarlates du pourpre vital ! Plonge tes dents blanches, ligne guerrière implacable, que ta langue fourre les cavités avant de les broyer.

Ce disque est ce cadeau renouvelé : les Big Business ont encore des cœurs. Comment font-ils ? Ne les avaient-ils pas déjà jetés aux loups et aux hyènes ?

Humpf, nos transplantés continuent le cycle ; ils attendront un nouveau donneur avant de recommencer, encore, et encore et encore.

Il faut bien que mangent nos vautours.

Prométhée promet de ne pas recommencer mais il continue de nous apporter la triste connaissance. Que l'aigle survive chaque jour.

C'est de la bonté. De la générosité.

 

Oh, on pourra toujours critiquer, s'exclamer « trop, c'est trop, mon cher ! », on pourra toujours regretter l'allant fougueux de l'ancien groupe de Jared Warren, les excellents Karp (y'aurait matière à faire de la chronique oldies de dévergondé, d'ailleurs...), mais il faut bien passer à autre chose, un jour ou l'autre le bruit sans motif lasse... ou pas.

Ou pas car du bruit et de la fureur, il y en a ici. C'est même du pur Metal. Ou Heavy Metal, sans le moule-burnes toutefois.

Bien souvent, c'est juste grand et beau. Oubliez les ben trop positifs pour être honnêtes Helms Alee, votez initiales B.B. ! Pas étonnant qu'ils tournent ensemble, ceci dit...

 

Coady Willis est un diable de batteur.

Jared chante comme personne et sa basse est une montagne.

Que voulez-vous que je vous dise ? Ces deux compères ont fusionné avec les Melvins, et certes si sur disque ce n'est pas toujours du meilleur effet (mais quand ça le fait, ça le fait! - et ça le fait souvent, en fait), sur scène cela reste incroyable. Même si Jared déploie des quantités d'inventivité stupéfiantes, à la seule fin de se ridiculiser...

 

Je lis en ce moment un bouquin passionnant sur Crumb, où il dit que se moquer de soi est un truc très juif et que les cathos ont vachement de mal avec ça. Alors que c'est un excellent moteur. Pas loin d'être vital quand on est quelque chose comme un artiste.

Je ne sais si Jared est juif. Il a de beaux cheveux bouclés. Et une belle barbe. Et il fait des trucs dingues.

Jésus aussi, remarquez...

Je m'égare.

 

C'est un beau disque qui fait secouer la tête. Que demander de plus ?!

Je vous le conseille.

photo de El Gep
le 29/04/2014

2 COMMENTAIRES

el gep

el gep le 08/04/2015 à 16:13:21

Et BOUM! Album réédité présentement par les frenchies de Solar Flare Records, pour les champs de batailles européens!
Vive!

el gep

el gep le 26/11/2023 à 10:56:36

Quelle dignité dans l'épique, quelle force antique, et ce en toute bonhommie !
Et ''Lonely Lyle'', quel morceau !

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