Black Anvil - Regenesis

Chronique CD album (50:10)

chronique Black Anvil - Regenesis

Avant d’atterrir en Europe, une tournée bien grassouillette a traversé les États-Unis et le Canada fin 2022, au cours de laquelle Cannibal Corpse était accompagné de Dark Funeral et d’Immolation. Une quatrième formation a été conviée pour faire les openers de marque : les New-Yorkais de Black Anvil. Ceux-ci venaient défendre Regenesis, leur nouvel album sorti le 4 novembre dernier chez Season of Mist, après plus de 5 ans de silence et leur précédent méfait (le déjà imparfait As Was). L’enregistrement de ce 5e long-format a été mené en étroite collaboration avec l’incontournable Colin Marston et son studio Menegroth - The Thousand Caves. Au regard des contributions de ce dernier, passées (Agalloch, Gorguts) et actuelles (Aeviterne, Artificial Brain, Falls of Rauros, Imperial Triumphant, Krallice, Krvvla, Malthusian, Origin, Panopticon, Spectral Lore, Wayfarer, etc.  pour les plus récents), il y avait de quoi s’attendre au mieux… Ce C. Marston est devenu en effet l’un des fers de lance, à la fois technique et artistique, de l’USBM…

 

À part que Black Anvil va plus encore en affirmant : « This isn’t just black metal, this is NYBM ». Woaw, péremptoire comme affirmation, mais p’tain ça claque, ça hameçonne, ça allèche… Attachés, chevillés même à New-York, ces ‘Ricains souhaitent plus que tout développer une identité propre, en télescopant la radicalité et la noirceur du Black Metal avec l’urbanité de l’écosystème musical de la Grosse Pomme, dont le son amplifié suinte jusqu’à le moindre de ses pores le HxC/Punk. Certains membres de Black Anvil ont même commencé en intégrant le groupe de hardcore Kill Your Idols. Il n’est donc pas étonnant de voir que Paul Delaney est l’actuel bassiste live de Madball ou encore d’entendre en guest sur la piste "NYC Nightmares" Danny Ezec Diablo, chanteur de Punk et de Hip Hop HxC (Skarhead).

 

Pas de quoi chatoyer à première vue les oreilles d'un blackeux pur et dur, mais peut-être de quoi, à rebours, attirer vers le Beuh Meuh celles et ceux qui n’y accordent peu d’intérêt jusque-là. En fait, j’ai beau avoir pris par ces deux entrées ce Regenesis, annoncé comme offrant « une nouvelle aube » à Black Anvil, le chemin arpenté est tellement tortueux, certains choix artistiques tellement alambiqués, certaines combinaisons stylistiques et surtout vocales tellement maladroites et perfectibles que mon impression finale est et demeurera mitigée. Une fois passée la dispensable intro instrumentale "The Gates Of Brass" (tout aussi dispensable est l’interlude "VV"), l’album commence plutôt bien avec "In Two" au caractère BM bien marqué, avec une dernière minute offrant un rare exemple – comme sur "The Bet" après deux minutes bien sauvages – d’un chant clair convenablement inséré dans le mix final. Et c’est ensuite que l’écoute dérape avec le refrain peu probant de "8-bit Terror" (assorti d’un solo melodeath peu original), le mielleux "Silver & Steele" brisant le timide élan des 5 premiers morceaux. Les clean vocals viennent même tout gâcher lorsque se pointe le dernier souffle du bien tourmenté "Castrum Doloris". Vraiment dommage ! Même sentiment tenace en parcourant l’outro éponyme.

 

L’agilité technique et l’originalité artistique posent question ; l’une comme l’autre sont davantage du côté de la section rythmique – spécialement la basse de Paul Delaney, très performant ("Castrum Doloris") – que de celui du riffing et des lignes de chant (pauvres "Echoes/Tapestry" et "NYC Nightmares"). C’est en fait lorsque les New-Yorkais trempent leurs compositions dans le venin d’une musique instinctive, malsaine et heurtée, assénée sans chichi, que le Regenesis s’accorde au mieux avec leur sombre pochette. À l’image des (très) bons "29" et "Grant Us His Love" (en dépit de l’insertion hautement improbable d’un cuivre à la fin de ce morceau…), les passages intéressants existent bel et bien, mais ils interviennent à de trop rares moments malheureusement.

photo de Seisachtheion
le 24/02/2023

2 COMMENTAIRES

Xuaterc

Xuaterc le 24/02/2023 à 18:06:54

En matière de BM inspiré par la Grosse Pomme, je préfère largement Alphaville ou Vile Luxury d'Imperial Triumphant

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 25/02/2023 à 11:20:54

Alphaville, j'aime beaucoup leur album : Forever Young.

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