Bongzilla - Amerijuanican

Chronique CD album (42:51)

chronique Bongzilla - Amerijuanican

Bongzilla, groupe américain, nous vient d'une grande ville du nord des US (Madison pour être précis). Mais ses six réalisations sont par contre musicalement inspirées par le sud des US, mêlant stoner, hard-core, Black Sabbath, Cave-In, Nonsense, la weed, le sludge, et rock sudiste.

 

Sombre, chaud, redondant; voici les principaux adjectifs qualifiant la musique de Bongzilla. Six morceaux (plus une reprise de Muddy Water) de sludge boosté au thc qu´ils adulent (certain membres du groupe jouent dans Weedeater). Il n'y a qu´à voir la pochette censurée à coup de feuilles d´érable pour le politiquement correct.

 

On peut facilement compter le nombre de riffs qui bâtissent ce cd car ça oscille entre six et dix pour les morceaux les plus longs, certaines vilaines langues diront qu'avec un tel florilège de riffs un groupe de crust peut faire sa carrière, mais ici les morceaux ne font pas moins de trois minutes (le plus dispensable de l´album d'ailleurs). Et Bongzilla a trouvé la recette pour répéter sans ennuyer l'auditeur, même si celui-ci n'est pas sous l'effet du chanvre. Leur musique est donc uniquement constituée de riffs ayant pour but de groover et la mission est exécutée à 100%; avec une mention groove pachidermique englué dans les bayous.

 

Les riffs de guitares se suivent, se répètent et se ressemblent tout en s'insinuant au plus profond de nous; parfois cette redondance est brusquement stoppée par un nouveau riff plombé tout aussi saturé et distordu; les solos empruntent les voies du blues et du stoner, sans ressortir des compositions; les samples du sixième morceau sont constitués du bruit de langue passé sur des feuilles à rouler et de bouffées (celui-ci est le morceaux le plus long et mon préféré); la basse ronronne autant qu'elle le peut; le batteur ne fait qu´accompagner le rythme en l´approfondissant et en donnant quelques coups supplémentaires sur sa batterie. La voix quant à elle fait vachement décalée dans ce quartet musical. Muleboy a une voix éraillée, viciée, étriquée, malsaine, écorchée; surtout malsaine. S'il préférerait satan à la weed il pourrait faire du black (faudrait qu´il augmente le débit aussi, mais c´est pas loin). Heureusement elle n´est pas omniprésente. Et le mixage la met en retrait par rapport aux guitares et à la batterie. La production quant à elle est grasse et sale. Sludge quoi.

 

C´est un cd plaisant malgré une voix pouvant rebuter certaines personnes pensant qu´elle n´est pas adaptée à la situation; mais après plusieurs écoutes on s'y habitue; et elle n´apporte plus qu´un côté malsain à l´enregistrement. De plus ici il ne faut pas chercher l´exploit technique d´un shred ou des rythmiques épileptiques; l´exploit technique réside dans la construction de morceaux de six minutes de moyenne avec quelques riffs brut et spontanés.

photo de Sepulturastaman
le 13/01/2006

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