Cannibal Corpse - A Skeletal Domain

Chronique CD album (43:58)

chronique Cannibal Corpse - A Skeletal Domain

On en a tous des comme ça dans notre catalogue perso. Des groupes qui non seulement ne nous ont jamais vraiment déçus (ou en tout cas pas bien méchamment) et qui de plus, à intervalles relativement réguliers, nous procurent de bonnes grosses poussées d’adrénaline. En ce qui me concerne, Cannibal Corpse figure en bonne place dans la liste de ces formations sur lesquelles on peut compter. Bon, c’est vrai que depuis Gore Obsessed, ça n’a pas toujours été folichon: en effet depuis lors on n’a pas eu des masses d’occasions de chanter des hosannas extatiques en touillant le bouillon dans lequel nos anthropophages américains font revenir à feu doux le proverbial missionnaire. Quoique je sois un peu chien de dire ça alors que Torture, le petit avant-dernier, avait renoué avec la boucherie « label rouge » – des brûlots comme « As Deep As The Knife Will Go », « Caged… Contorted », « Demented Agression » ou encore « Rabid » ayant même apporté un supplément de poids sur l’étagère des trophées cannibouliens.

 

Malheureusement on ne peut pas vraiment dire que A Skeleton Domain suive les traces de son prédécesseur sur la voie de l’excellence death métallique. Car si la bande à Paul Mazurkiewicz brasse toujours avec pertinence tous ces gimmicks qui nous font pavlover méchamment (charclage d’humus monstrueux, riffing alambiqué mais efficace, gros coups de collier, déchiquetage des chairs à grands coups de molaires…), cette fois l’assemblage de tous ces éléments n’aboutit pas à grand-chose d’hyper sexy, voire sent même un peu-beaucoup le déjà-vu. Oh l’album fait parfaitement illusion et vous procurera votre dose de sang frais. Mais il n’en ressort pas beaucoup de titres vraiment bandants, hormis quelques passages sympas disséminés çà et là, un « Kill Or Become » doté d’un pré-chorus bien speedé et d’une grosse séance de labourage moshy, « Headlong Into Carnage » dont le refrain nous gratifie d’une bonne vieille piquée au fond des abysses, ou encore « Icepick Lobotomy » qui bourre avec pertinence et feeling tout en proposant la meilleure occasion de l’album pour jouer au gorille en rut. On retiendra encore « Bloodstained Cement » – qui aurait pu marquer quelques points supplémentaires s’il n’avait été handicapé par trop de coupures accidentées sans valeur ajoutée.

 

En dehors de ces quelques titres, c’est franchement inégal, et pas vraiment trognon. La faute à un manque certain de fluidité, d’inspiration, et au final d’impact. Au rang des « expériences » un peu inhabituelles, on notera que « Funeral Cremation » voit les floridiens s’aventurer du côté de chez Solekahn et Immolation. M’enfin ils ne font pas tout à fait aussi bien que leurs collègues, la majesté des riffs les plus dark étant un peu gâchée par les « cannibaleries de base » qui s’intercalent au milieu. Pour le reste c’est voyage en Terres trop connues, et frustration. D'ailleurs il y a des signes qui ne trompent pas. Si si, regardez: l’album commence sur 40 grosses secondes de distorsion foireuse censées – enfin on imagine – jouer les intros ambiancées, mais qui nous emmerdent plus qu’autre chose. Dans le même esprit le morceau titre est cette fois une sorte de B.O. de fin du monde sombre et chaotique échouant à nous séduire durablement. Et en guise d'au revoir, « Hollowed Bodies » déroule tous les éléments faisant habituellement la force du groupe... Mais ils ont beau faire: l’inspiration est décidément aux abonnés absents. Du coup on ne sent pas une envie irrésistible de se repasser la galette.

 

Donc mouaif.

 

On aurait bien aimé que A Skeleton Domain fasse aussi bien – voire mieux encore – que Torture. Sauf que là pour le coup, non. Ce 13e album n’est pas non plus une purge, et les vieux fans comme moi prendront du plaisir à son écoute. Mais ce n’est clairement pas l’album qu’on espérait. On grignotera donc ce vieux reste de pâté sans passion en espérant que pour la suite les floridiens nous serviront enfin une bonne grosse côte de bœuf bien saignante!

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: « Ça s’en va, et ça revient… » Après un Torture vraiment très bon, A Skeleton Domain s’en retourne dans le marécage des « albums de plus » où barbotent les opus pas catastrophiques, mais pas non plus franchement indispensables… Next one please!

photo de Cglaume
le 17/09/2014

8 COMMENTAIRES

Cobra Commander

Cobra Commander le 17/09/2014 à 11:01:36

Ca fait plus de 15 ans que ce groupe enchaîne les bouses... et c'est pas demain que ça s'arrêtera.

cglaume

cglaume le 17/09/2014 à 11:13:43

C'est marrant mais ce comm' ne m'étonne pas du tout de ta part :D

Jull

Jull le 17/09/2014 à 12:19:15

Kill etait pas mal... mais le meilleur pour moi reste Bloodthurst

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 17/09/2014 à 18:34:48

Moi qui m'attendait à un truc bête et méchant et bien c'est juste bête.

Pagan

Pagan le 19/09/2014 à 11:48:24

Ça pue le troll à plein nez...

Cobra Commander

Cobra Commander le 22/09/2014 à 11:00:14

Bizarre; lorsqu'on dit qu'on aime pas Cannibal, on est aussitôt soupçonné de troller?

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 22/09/2014 à 18:58:30

"Chez les trolls, le goût pour les enfants est associé à l’indigestion : 80 % des trolls qui savourent les enfants souffrent souvent d’indigestion contre 30 % seulement des trolls qui n’aiment pas manger les enfants. "

gabalgabow

gabalgabow le 11/10/2014 à 19:28:32

Cannibal j'accroche plus des masses depuis Bloodthirst... Soit 1999 :-)

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