Depeche Mode - Speak and Spell
Chronique Vinyle 12" (39:42)

- Style
New Wave - Label(s)
Mute Records - Date de sortie
5 octobre 1981 - Lieu d'enregistrement Blackwing Studios
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Alors que la grande majorité des caves britanniques vibrent au son des (des)accords punk au cours des dernières années des seventies, deux copains, Andrew Fletcher et Vince Clark, décident de composer des chansons autour d’un instrument qui n’en n’est alors qu’à ses balbutiements: le synthé. Se faisant, ils se positionnent à contre-courant de la tendance actuelle et des volontés des maisons de disques. Rapidement, ils recrutent un autre copain de lycée. Martin Gore, puis sur audition Dave Gahan. Ce dernier arrive avec dans sa besace le nom « Depeche Mode », en référence au magazine français Dépêche Mode.
Vince Clark, Martin Gore et Andrew Fletcher aux claviers, Dave Gahan au chant, le premier line-up de Depeche Mode est au complet pour ses premières tentatives d’écriture qui ne leur ouvrent pas les portes d’un label. Un premier morceau, « Photographic », apparaît sur la compilation Some Bizarre Album, aux côtés de Naked Lunch et de Soft Cell, ce qui leur permet de signer chez Mute Records. Les deux premiers tiers de 1981 voient la publication de trois singles dont le succès va crescendo: « Dreaming Of Me », « New Life » et surtout « Just can’t get enough », le premier tube de Depeche Mode.
Lorsque paraît donc le 5 octobre 1981 Speak And Spell, le premier album du groupe, le public en connaît déjà quatre titres, sur les onze. Bizarrement, « Dreaming Of Me » a disparu, sauf de la version allemande du disque. 1981, l’année de sortie également de Killers d’Iron Maiden, Mob Rules de Black Sabbath, Welcome To Hell de Venom, Diary Of A Madman d’Ozzy, 3 Hits From Hell des Misfits, For Those About To Rock d’AC/DC… La liste est longue pour l’amateur de grosses guitares. Difficile dans ce contexte pour un groupe qui mise tout sur les synthés et la BaR de se faire entendre, au risque de passer pour des aliens. La déferlante Post-punk et New-Wave était encore en gestation. Vangelis, Orchestral Manoeuvres in the Dark, Kraftwerk ou encore Jean-Michel Jarre ont ouvert la voie d’une musique synthétique, la Synth-pop.
Sons de claviers inédits, rythmiques dansantes, mélodies sucrées, refrains entêtants (au sens premier du terme): voilà la recette employée par Vince Clark, le principal compositeur de Depeche Mode des premières années de Thatcher. Il faut remettre les choses dans leur contexte, à cette époque, ces morceaux, si aujourd’hui ils peuvent paraître naïfs et kitsch, ils étaient novateurs voire expérimentaux, juste avant que ces sonorités n’envahissent les ondes et les pistes de danse. Speak And Spell (un clin d’œil à un jouet de notre enfance, nous les vieux croûtons), malgré ses aspects faciles, est un maître étalon d’un style naissant. Il serait dommage de le voir comme une œuvre mineure; ça serait minimiser son importance et l’influence qu’il aura sur de nombreuses formations. C’est également un album rare car il est le seul qui n’ait pas été entièrement composé par Martin Gore.
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