Enola - The Light Fröm Below

Chronique Maxi-cd / EP (36:01)

chronique Enola - The Light Fröm Below

Dans le genre metal/post-hardcore, il est toujours risqué de vouloir caser un chant mélodique. N’est pas Bruce Dickinson ou Luciano Pavarotti qui veut. C’est pourtant le pari que prennent les toulousains d’Enola sur ce premier EP.

 

Entre calme et tempête, entre frontal et coup de Trafalgar, entre post-hardcore et metal, entre Eden Maine et Killswitch Engage meets The Dillinger Escape Plan, entre réussite et essai non transformé, Enola accouche de son premier effort. Non sans une certaine douleur, car, pour en arriver là, le groupe aura été pratiquement renouvelé dans son intégralité avec l’arrivée de trois nouveaux musiciens, dont un au poste particulièrement clé, à savoir celui du chant.

 

Oui, il n’est pas évident de vouloir être un peu « tout à la fois ». Enola est technique, Enola est brutal, mais Enola est aussi mélodique, emo-nostalgique, voir même progressif ou atmosphérique. L’ensemble des qualités inhérentes à toutes ces « approches » musicales seront donc nombreuses, comme, savoir composer de longs morceaux tout comme des riffs incisifs, être techniquement irréprochable, savoir chanter tant en clair qu’en hurlé, etc etc. Un sacré patchwork d’émotions qu’il n’est pas évident de tisser.

 

Ils nous posent l’ambiance de l’EP dès le titre éponyme d’ouverture, ambiance qu’ils tiendront toutes ces 36 minutes durant pour une homogénéité tenue à bout de bras. Les lignes guitares mélodiques écorchées, dissonantes, creusent leur chemin sur une rythmique lourde et prenante. Ce sera le combat mené de front tout au long de cet EP, lignes mélodiques progressives (post-hardcore) V.S plombage massif (metalcore/hardcore chaotique). Là où Enola tire son épingle du jeu, c’est dans la construction de ses morceaux. Ils évoluent, grandissent, se répandent, et la formule du « post », à savoir montée puis descente téléphonée, n’est pas forcément répétée. Ils réussissent à vous attraper au coin d’un riff pour vous écraser les oreilles dans leur morceau. Et puis quand je parlais de réussite, on pourra aussi parler des bons riffs qui ponctuent ces titres. Tant les riffs des lignes mélodiques que celles rythmiques. Et puis aussi les parties basses tout comme celle batterie, par exemple sur "A Pilot", où plutôt que de tirer sur la corde metalcore=chaotique, ils nous pondent un titre menaçant, rampant, un peu comme le faisaient les groupe noise-core des 2000’s, Spinning Heads en tête (oui je sais ils sont moins connus que Knut ou Tantrum, mais ce sont mes "number one").

 

Si au niveau des instruments et de la créativité dans son ensemble, le pari est réussi, et surtout prometteur pour la suite, on pourra quand même entendre quelques faiblesses dans le chant. Oui comme je le disais, les parties en chant clair, surtout si on n’y met du tremolo, et bien ça passe ou ça casse. Au delà du simple fait qu’on apprécie ou pas cette approche vocale sur ce style musical, il faut que ce soit parfait pour faire son effet. Pour résumé, sur le titre "The Door" on trouvera à la fois ce qui « passe » et ce qui « ne passe pas ». Vers les 4mn/4 :30 en mode pre-refrain, ou plutôt en mode « passage mélodique » car on ne peut pas vraiment dire qu’il ait de « refrains » à proprement parler dans leurs compos, et bien le chant clair est hasardeux, avec un tremolo qui dessert le morceau (pourtant excellent), avant d'être immédiatement enchaîné par un chant claire tout autant mélodique mais plus hargneux, pour être au final totalement réussi (bien vu l’effet plusieurs voix sur un court passage). Idem des parties hurlées, certaines seront parfaitement réussie, d’autres un peu mois. Peut-être un peu trop mises en avant dans le mix.

 

Voilà, ils ont réussi à purger leurs premiers morceaux sur ce EP tout en plaçant la barre assez haut. On les attend donc de pied ferme pour leur premier album afin qu’ils réussissent à s’imposer comme l’un des nouveaux groupes à suivre, à suivre absolument. Ce premier essai montre définitivement qu’ils en ont les moyens.

photo de R.Savary
le 04/06/2014

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