Exmortus - Slave To The Sword

Chronique CD album (49:30)

chronique Exmortus - Slave To The Sword

Tu aimes décapiter tes adversaires à l’épée à 2 mains, faire saillir tes pectoraux luisants de sueur sous ta cotte de maille XXL et boire ton Red Bull dans le crâne de tes victimes… Mais faut pas déconner: Manowar c’est trop devenu des charlots. Tu aimes te faire ensevelir sous un déluge tourbillonnant de notes acérées, les twins qui gazouillent au soleil et les solos qui cisaillent les chairs non protégées par un bon centimètre de corne… Mais DragonForce c’est la lose: ils ont un clavier et un chanteur châtré. Tu aimes quand le metal tutoie la « Grande Musique », quand les guitares s'attaquent au répertoire multi-centenaire des compositeurs classiques… Mais bordel: la permanente d’Yngwie Malmsteen est vraiment trop ridicule.

 

Alors réjouis-toi soldat, car les Dieux du Metal t’ont envoyé Exmortus. Et Slave To The Sword, le 3e album de ces américains, t’offre tout ce que tu as jamais aimé: le sang et la poussière du champ de bataille, la maestria des duels entre fins bretteurs, le faste des élans néoclassiques, le tout marié à la virulence d’un metal death/blackisant sur les bords, notamment au niveau du « chant ».

 

C’est qu’Exmortus fait partie de la grande famille des Skeletonwitch, des Rumpelstiltskin Grinder et des 3 Inches of Blood: il aime son heavy/speed/thrash viril, guerrier, et rehaussé de l’abrasive violence du metal extrême. A un point tel que de temps à autre – genre sur « Warrior Of The Night » – on a l’impression d’entendre le petit frère heavy d’Unleashed. Et puis tiens, en tendant un peu l’oreille, on entend également du Cannibal Corpse (très nettement, un peu après 2:00, sur « Slave To The Sword ») et du Dissection (sur « From The Abyss ») sur cette rondelle pugnace. Amateurs de coups de masse en travers de la trogne, c’est ma tournée! Sauf qu’en parallèle de ces élans barbares, nos américains se la pètent à base de passes d'armes guitaristiques dont la vitesse et l’expertise n'ont d'égales que celles de Schumacher au volant de sa Ferrari (… et pas de ses skis, bande de médisants!).

 

Alors certes, tout ça a un côté un peu too much, voire carrément caricatural. Mais c’est fait avec sincérité – que dis-je: dévotion! – et, bon sang: c’est franchement jouissif! Alors on se laisse aller à l’enthousiasme conquérant de « Immortality Made Flesh », au metal pompier mais très bon de « Battle-Born », et aux excès de vitesse flamboyants de « From The Abyss ». On savoure cette version métallisée de la « Sonate Au Clair De Lune » de Beethoven (« Moonlight Sonata ») comme on avait jadis (je m'enflamme!) savouré le « Vol Du Bourdon » par Manowar ou la « 9e Symphonie » par Savatage. Et on lâche prise en accueillant avec joie les pointes de chant aigu qui percent sur « Metal Is King ». Parce que bordel, qu’est-ce que c’est bon le Heavy Metal, surtout doté de burnes aussi maousses!

 

Vous l'aurez compris: Slave To The Sword est la bande-son naturelle de la journée du barbare-esthète qui fait des moulinets avec sa hache en sifflotant du Wagner. Ça bourre, ça baffe, ça bourdonne de la lead et ça bute! A consommer sans honte, le glaive à la main et Popaul rangé bien au chaud dans un slip en poils de yack.

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courteManowar + Skeletonwitch + DragonForce + 3 Inches Of Blood + Yngwie Malmsteen… Que dire de plus? Guerrier, caricatural, flamboyant, excessif, jouissif, généreux: dès lors qu’on accepte le trip d’Exmortus, on ne débande plus!

photo de Cglaume
le 28/08/2014

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