Forgotten Tomb - Hurt Yourself and The Ones You Love
Chronique CD album (51:00)

- Style
Heavy Black metal - Label(s)
Agonia Records - Sortie
2015 - Lieu d'enregistrement Sound Suite Studios (Marseille) par Terje Refsnes
écouter "Hurt Yourself and The Ones You Love"
Bien plus encore que jamais Forgotten Tomb est heavy. "Dread The Sundown", à vous en exploser la tête contre les murs. Mais ils ont réussi à avoir ce petit truc qui les différencie de la masse. Le fait de mélanger plusieurs « approches » du métal ? Il y a de ça. L’expérience ? Ça doit aider. Et ce petit truc est, savoir créer une ambiance. C’est ce qui va définitivement faire qu’un album, et qu’un groupe, ait sa personnalité. C’est ce qui fait que ce nouveau Forgotten Tomb est un très bon album (malgré son titre et son visuel un peu grossiers – « cheap » provoc’ nous voilà).
La première écoute peut laisser paraître un album molichon. La faute au mid-tempo ambiant, au premier abord pas forcément très entrainant. À cela, plusieurs parties musicales - comme des riffs guitare à 2 notes très Pantera/Machine Head/stoner - peuvent, quand sorties du contexte du morceau, sonner un peu trop « classiques » aussi. Mais dès la deuxième écoute on ressent quelque chose se tisser, une ambiance poisseuse qui nous happe, un sentiment d’étrangeté et de malaise qui se répand. Oui quand d’une approche « dépressive-nihilist black metal » Forgotten Tomb est passé à quelque chose de davantage Heavy et « abordable », plus vraiment dépressif, ils ont quand même gardé ce coté nihiliste malsain. En gros ils ont réussi à recycler cette utilisation des arpèges et des dissonances du black en quelque chose de définitivement plus frontal mais tout autant dérangeant. Frontal, mais vicieux. C’est là qu’ils sortent de la masse des groupes seulement « heavy », « heavy-metal » ou « heavy-rock ». C’est là qu’ils arrivent à sortir de la niche pour pouvoir être de la musique davantage « abordable » donc et intéresser un plus grand public. Si cette « nouvelle » approche, qui feraient d’eux un bâtard de Behemoth et de Machine Head, leur amenait un plus grand public, alors pourquoi pas. Surtout que cela reste, sur l’ensemble, réducteur par rapport à la qualité de la musique ici présentée.
Cette ambiance Forgotten Tomb est aussi créée par le choix de morceaux longs (entre 6 et 9 minutes), longs et tenus de bout en bout. Oui, afin de ne pas plonger l’auditeur dans l’ennui et réussir à le capter tout l’album, ils ont fait le choix - chose habituelle chez eux - de la qualité plutôt que la quantité. 7 morceaux et puis c’est tout, mais c’est très bien. Et puis ces morceaux restent différents, on appréciera même la grande variété qu’ils ont réussi à créer. On mettra en avant le coté terriblement hypnotique qu’ils ont donné à 2 d’entre eux, le titre éponyme dans son intégralité, et surtout, et c’est là le meilleur titre, le grand final de "Dread The Sundown". Comme je le mentionnais en ouverture, c’est un morceau qui vous happe à vous en taper le ciboulot contre les murs. On notera aussi cet étrange "Swallow The void" en clôture, instrumental à peu de notes, ou une vision, une interprétation de la désolation. Une fois écouté Hurt Yourself And The Ones You Love, il n’y a plus rien à s’offrir à vous que le néant.
On concluera qu’avec cette formule heavy-black-trans-malaise Forgotten Tomb nous livre son meilleur opus et le plus abouti de sa nouvelle orientation.
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