Forgotten Tomb - Under Saturn Retrograde

Chronique CD album (50:49)

chronique Forgotten Tomb - Under Saturn Retrograde

À l’instar de nombreux pontes du genre, Forgotten Tomb a fait évoluer son black metal vers quelque chose de plus accessible. Voilà c’est dit. Plus direct, frontal, et plus « heavy » (bien que, à contrario d’autres nihilistes du courant « dépressif », Forgotten Tomb l’était déjà, heavy, en préférant enregistrer dès 2003 ses compos aux studios Abyss plutôt que sur un 4 pistes à K7). Si les italiens avec ce nouvel album restent noirs, et sacrément agressifs, leurs fans ont quand même dû tomber de haut en entendant ce sixième album, Under Saturn Retrograde.

 

Pour simplifier, ils ont entièrement retourné leur approche musicale, ou tout du moins une bonne partie, balayant tous les codes du sous-genre « black metal dépressif » auquel ils pouvaient appartenir. Forgotten Tomb c'est maintenant une voix bien en avant, quelques chants clairs (cf. "Shutter" mais néanmoins heavy et aux portes du stoner), des mélodies accessibles, une grosse production, un format de chanson assez « carré », de la double typée « heavy metal », un titre faussement « joyeux » avec des chœurs (cf. "Joyless"), un refrain qu’aimerait faire Machine Head (cf. "You Can't Kill Who's Already Dead" - mais là ce n’est pas gratifiant), jusqu’à une reprise des Stooges ("I Wanna Be Your Dog"). Ajoutez à cela un titre qui sonne plutôt Type O Negative (cf. "Joyless" encore), et un autre (ou deux) Paradise Lost (deuxième période - cf. "Reject Existence"), donc un petit côté « death-goth », ça fait beaucoup de nouveautés pour le groupe non ? De leur passé ne reste en gros que l'utilisation récurrente des arpèges et des cordes « à vides » (Immortal en est aussi friand), ainsi qu'une capacité évidente à savoir écrire des morceaux.  Vous vous douterez bien qu’ils ont dû être accusé de retournement de veste.

 

Qu’importe ceux qui n’ont que ça à discuter, Forgotten Tomb n’en n’a rien à carrer de leurs citrouilles à pigeons et nous livre là un très bon album. « Pure Fucking Black Heavy metal ». Yep, ils ne sont quand même pas là pour rire. On appréciera le fait qu’ils ne soient pas comme certains passés par la case trop « rock » (Satyricon ?), « hard rock » (Dark Funeral ?) ou « punk » (Darkthrone ?) - même si parmi eux grand bien leur fit. Suivant les pas des Immortal ils sont restés droits dans leurs bottes à clous du monde merveilleux du Heavy Metal. Ça gronde, ça grogne, ça racle, ça frappe. Certes pas comme du grind de Crom-Cruach, mais comme un gros chevelu avec un casque à cornes qu’on aurait un peu trop emmerdé. Alors oui, pour un album de « heavy à mélodies » ça tient la route et on pourra dire que Herr Morbid s’est plutôt bien remis de ses tendances suicidaires. Et même qu’il brûle la forme avec cet album comme point de rupture dans la discographie du groupe lui ouvrant ainsi de nouvelles portes pour la suite.

photo de R.Savary
le 13/03/2015

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