Hah ( Hardcore Anal Hydrogen ) - Division Zero

Ah la vache! Il y a encore peu, j’aurais parié une tournée générale sur Aspirateur de Langue dans la course 2011 au nom de groupe le plus croustillant. Mais bon sang, là, Hardcore Anal Hydrogen, c’est le pompon! Respect… Quand même, pour décider d’évoluer sous un blaze pareil, il faut avoir un sérieux grain! Ou alors être un habitué de ce type de pratique, digne des ordonnances d’un Docteur Diafoirus version XXI^e siècle.

En tout cas l’étiquette ne ment pas quant au contenu de l’article. Quoique ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit: Hardcore Anal Hydrogen n’est pas un groupe de trous du cul coreux brassant vainement de l’air. Non, loin de là. Ce que Divion Zero offre à entendre à nos oreilles éberluées, c’est un mix sauvage et étonnamment frais de Melt Banana, Mr Bungle, Igorrr, Whourkr (oui oui, les 2!) et – puisqu'on en trouve quelques traces évidentes par endroits – Devin Townsend. Allez, je vous fais faire le tour des équipements avant d'embarquer dans le vaisseau de ces mongols fiers chargés à l’hydrogène :

   - Punk hystéro et grésillant? Check!

   - Tours en autos-tamponneuses électro-indus? Check!

   - Epilepsie cartoonesque et effervescence vocale? Check!

   - Mandales « groaar/ ratatatatam / bleuargl » cybérisées? Check!

Bref, en voiture pour une délectable séance de vrillage de nerfs riche en pieds-de-nez vicieusement malicieux! Attachez vos ceintures, ça va secouer…

Et c'est parti pour une virée sur les voies express hydro-rectales! Tap, tap, tap... On frappe les trois coups. Lever de rideau sur une intro orchestrale grandiloquente où gambade un chœur de farfadets angéliquement Townsendiens. "Ouaaaaawh!", en effet, vous me le retirez de la bouche. Mais attention à la marche, car « 666 Teron » vient nous râper l’épiderme à coups d’anarcho-indus furibard, entre Ministry et Melt Banana, puis navigue à vue entre plage robotico-zen, cartoonerie électro, apesanteur narcotique et accès de furie grind. Tout ça en même pas une minute et demie, oui Monsieur. D’ailleurs seul « L’Ouest » dépasse les 3 minutes, et il faut bien ça pour développer les superbes ambiances « Secret Chiefs 3 revisite Ennio Morricone » de cette chevauchée fantastique renvoyant à la pochette de l’album. Allez, on enclenche le turbo sur le math brutal cybercore Whourkro-The Berzerkerien de « SM-Core », on s’offre une tranche de punk-pop noisy à mélodie SF psyché sur « Zoy Houy », et puis hop, relaxation des cervicales sur les saccades et la mosh part breakcore illuminant « Crème Glacée De Cochon » en son plein milieu. Petite partie de Mario Bros sur « Bœuf Bourguignon », hommage appuyé à Mr Bungle sur « Da Funk In Da Shit », et on finit les doigts dans la prise « Rah ! » pour 15 secondes d’intense électro-crust-grind.

Rhâââââ Lovely!

J’étais loin de me douter qu’il était aussi bon de rester coincé dans une machine à laver en mode essorage!

Bon, les ambiances horrifiques de « Printemps 1982 », tout comme l’inconsistance psychotique de « Fantaisie Pour Piano Préparé » et « Carnet Intime d’Un Hippie Drogué » ne font pas spécialement avancer le schmilblick, ok. Mais vu comme la pression interne est incroyablement élevée, il faut bien de temps en temps accorder à ces mabouls le droit de faire cracher la cocotte-minute sans systématiquement avoir à canaliser les violentes éruptions de vapeur qui en résultent.

A peine plus de 20 minutes, c’est salement court. Arf. Mais quelle intensité, quelle folie et quel enthousiasme! Dès lors je ne vois pas tellement d’autre solution – en dehors d’expériences similaires impliquant d’autres gaz ainsi que d’autres orifices – pour combler cette impression de trop peu que de me lancer dans l’écoute de Fork You, précédent méfait de ces monégasques sévèrement atteints... Taïauuuuuuuuuuuut!

La chronique, version courte: un asile psychiatrique cartoon/indus résultant d’une réinterprétation du répertoire de Melt Banana par le rejeton grind de Mr Bungle.

Cglaume

le 09/11/2011