Hardcore Anal Hydrogen - Fork you

Chronique mp3 (17:52)

chronique Hardcore Anal Hydrogen - Fork you

En 2010, Nostril fut une véritable révélation.

... Après une fouille systématique du passé discographique d'Igorrr, je tombai logiquement sur Moisissure et Poisson Soluble...

→ Et sa mère comme j’ai grave kiffé ma race ces 2 (fils d') opus (si je puis me permettre pareille expression...)!

 

En 2006, puis 2011, gros craquages de slip sur les 2 excellents derniers albums d'Unexpect.

... D’où enquête, et dénichage de We, Invaders, EP par lequel tout commença...  

→ Et paf: Crac-Boum-Hue nucléaire dans ma cage thoracique. Maman quelle galette!

 

Et c'est de nouveau en 2011 que débarque le 3e élément de ce tiercé gagnant: cette année-là (... le rock'n'roll venait d'ouvrir ses... stop!), Division Zero, seconde sortie de Hardcore Anal Hydrogen, m'a fait saigner les orifices avec une violence et une audace aussi expertes que décomplexées.

... C’est donc logiquement que, les yeux brillant de concupiscence mélomaniaque, j’ai lorgné sur Fork you :(){ :|:& };:, l’opus précédent…

→ Et re-paf, en plein dans l’adage: « Djamel II: sans toit » (ou alors c'est « jamais 2 sans 3 », j’les confonds tout le temps…). En clair: ce premier jet discographique des niçois m’a cramé les plombs du dedans de la tête sans la moindre pitié.

 

 

Bon alors c’est sûr, avec un blaze pareil, il y a de quoi être circonspect (n'insisez pas: je refuse les jeux de mots servis sur un plateau!). Pourtant non, Hardcore Anal Hydrogen n’est pas un collectif de proctologues proposant un remède explosif contre le ténia, ni un groupe de "tough guys" à bandanas qui s’attaqueraient à la couche d’ozone avec plus de virulence encore que le méthane d’origine bovine. Hardcore Anal Hydrogen, c’est juste 2 gars qui s’agitent frénétiquement dans un univers nawak punk/extreme noisecore, entre Melt-Banana, SYL et Mr Bungle… Oui je sais, c'est grosso modo comme ça que j'ai déjà décrit leur 'zic dans ma chronique de leur 2nd opus. Que voulez-vous, la démarche de ces loustics s'avère tout à fait cohérente et réfléchie (je sais, c’est dur à croire), ce qui explique que dès ce 1er épisode, ils aient fait preuve d'une maturité telle qu'ils aient réussi d'emblée à se forger un son et un style... Et à accoucher de cet album-zébulon foisonnant, hyper dense, foufou, aussi incroyablement agressif que salement extrémiste, et malgré cela carrément accrocheur (critère important pour votre serviteur) et arborant un éternel sourire complice à l'attention de son vieux pote l’auditeur.

 

Evitons quand même aux âmes sensibles de succomber à un infarctus de la myoreille, et dans cette logique, informons: parmi la liste des objectifs clairement affichés par Hardcore Anal Hydrogen, il y a celui de nous confectionner une permanente au lance-flammes. C’est que leurs compos affichent en général une énergie et un format (rarement plus de 2 minutes) les apparentant au grind. Et leur amour de la saturation et de l’autodestruction des cordes vocales les emmènent parfois aux frontières du harsh noise. De fait, l’écoute de brulots comme « DWTFYW » donne l’impression d’avoir les doigts coincés dans une prise et les fesses attaquées par une horde de cyber-piranhas.

"Trop frais" – comme "ils" disent…

 

M’enfin ces gars-là ne prospèrent pas non plus que dans le chaos bruitiste, bien au contraire. Ils réussissent toujours à placer un riff tranchant, une mélodie apoplectiquement SYLienne, ou un gimmick décalé (comme les « Po-Po-Poooooooom » entonnés en chœurs sur « Mercurocum ») qui rendent leurs morceaux complètement imparables. Sans parler de ces quelques ambiances cinématographiques qui forcent le respect (« Decapitated_Succube » et son côté "duel au sabre dans le Far West de Mad Max", « 2070s » et sa touche B.O. de fin de film intimiste…), quand il ne s’agit pas de passages carrément grandioses (telle cette avancée métallique ample sur fond d’hystérie noisy débridée – du grand art! – à 0:33 sur « 23-09 », ou le mélange surf rock exotico-orchestral de « Verole » – qui lorgne clairement vers Secret Chiefs 3). Et puis le registre de « Cradle Song », c’est quand même plus l’effervescence happy cartoon orientale que la brièveté létale de « You Suffer ». De son côté « Nonsense » propose une version Hardcore Anal Hydrogeno-ambiante des saccades décalées à la Meshuggah. Quant à « Cacastle », il nous ballade d’une guitare Georges Brassensesque gratouillée au coin du feu jusqu’à un final « World Zen », en passant par un mélange d’Horror death metal et de speed nawak noise.

Si c’est pas de la variété ça (au sens noble du terme), je ne sais pas ce qu’il vous faut!

 

Bref, Fork you :(){ :|:& };: fait partie de ces heureuses surprises qui, non contentes de prolonger le plaisir pris à l’écoute d’un album fabuleux, s’avèrent tellement bonnes qu’on ne sait plus trop si l’on préfère l’album par lequel est venue la révélation ou cette plus récente découverte – dont on n’attendait au final pas tant. Alors si vous avez adhéré à Division Zero, vous n’avez aucune bonne excuse pour ne pas aller récupérer sur le champ cet album tout simplement génial.

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: Furie, intelligence, folie, audace: c’est le menu de Fork you :(){ :|:& };:. Incontournable si vous appréciez Melt-Banana, Secret Chiefs 3, Strapping Young Lad, ou encore les projets de Gautier Serre (Igorrr, Whourkr).

photo de Cglaume
le 27/12/2012

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