Henrik Palm - Nerd Icon

Chronique CD album

chronique Henrik Palm - Nerd Icon

Ils ont vraiment un truc dans leur façon d’approcher la musique/leur musique.

Ce nouveau Henrik Palm ne déroge pas à la règle, comme les précédents, comme le Maggot Heart que je chroniquai ici et dont je parlai - avec Henrik Palm -  : fraicheur, originalité, immédiateté, étrangeté. Jamais rien dans l’excès, dans l’excessif, ni dans le « m’as-tu vu ». Mais tout dans la justesse, la retenue, la précision, avec néanmoins une palette musicale et émotionnelle fort impressionnante.

 

Bam il nous a placé Arcade Fire, Celtic Frost et un générique de série des année 80 dans le même morceau, en moins de 4 minutes, sans que l’on ait pu voir l’enchainement venir, et ça passe, nickel. On reprend la même formule, on secoue dans tous les sens, et ce sont Judas Priest, Supertramp, Colin Stetson, Uncle Acid, Alice Cooper… qui apparaitrons…. Mais il n’y a pas de copier-coller-vol-ou piratage, c’est juste une histoire de ressentis, mon ressenti, de gimmick, de trucs comme ça. Oui ce « oooh » comme à 1 :24 dans "Subway Morgue" - et qu’il avait déjà placé dans ses précédents albums -, c’est du trademark Tom G. Warrior non ?

Mais à part ce « name dropping » qui, je l’entends, peut laisser pantois, qu’est-ce que tout cela peut bien vouloir dire… et bien, que, à l’instar de la structure de l’album qui se veut un album et pas une collection de chansons, les titres eux même, tout du moins ceux qui sont en format « chanson », évoluent au-delà de la structure « pop-rock » intro-couplet-refrain-répétition etc. Ici ça peut partir en ouverture pop et finir en explosion générique de fin des années 80 sans repasser par la case départ. Ouverture arpèges guitare classique sous double voix mélodiques propres, puis écrasement dirty doomesque avec saxophone en feu. Et vice-versa. On ne sait pas toujours quel instrument dirige le morceau, mais souvent il se fait renverser en cours de route, et puis parfois ça se castagne, et puis des fois, non. Il arrivera même de se demander si la piste aurait dû être coupée en deux, s’il s’agit d’un ou deux morceaux. Parfois ça dure, parfois il coupe les morceaux sèchement.

 

Pour reproduire et laisser transparaitre toutes ces évolutions et émotions, ce troisième album se verra offrir la plus belle, la plus salle, la plus puissante, la plus simple, en bref, la plus « juste à propos », production des trois disques. En résultat, on entend, on ressent, on s’approche, on s’accroche, et on se fait sortir pour être rattrapé brusquement.  Toute la justesse, la précision, la fraicheur dont je parlais en ouverture.

Et tout cela ne serait rien sans la qualité de la prestation, de la capacité à composer et visionner le projet… Waou, un sacré bonhomme ce Henrik Palm. Sachant qu’ici le chant principal est exclusivement clair (net et précis). Oui il est tatoué Poison Idea mais ça ne l’empêche pas de savoir chanter comme le plus beau des groupes pop ou folk que l’on puisse connaitre. Nerd icon, on ne sait pas trop où le ranger. Pop, rock, Hard rock, rétro, vintage, post-punk… on s’en fout puisqu’il ne faut pas le ranger et de toute façon on aime des groupes de tous ces genres préhistoriques. Et puis, parce que oui, ça fait des lignes qu’on joue aux musicologues, mais il y a aussi du gros fun à écouter ses disques. Il y a du beau, il y a aussi du craquage de nuque et du tapage de pieds comme des grenouilles dans un ruisseau. "Subway Morgue", "Swim To The Light", les deux méga gros tubes de l’album. Il aurait choisi d’en faire 10 comme ça il finirait dans le TOP 3 des meilleurs albums de l’année. Mais ce n’est pas son choix, et c’est là, comme pour les deux précédents, et en fonction de ce que l’on attend de ces disques au final, variés, que l’on peut exprimer un certain regret.

Les disques sont relativement courts, avec des morceaux instrumentaux et/ou intermèdes, et d’autres calmes, alors, 1, on en voudrait bien d’avantage, 2, on en voudrait bien plus comme ceux en version énervés/rythmés/emportés. Oui, quand je « compile » les 2-4 morceaux de chaque album qui ont cette approche, j’obtiens un putain de monstre d’album de la décennie. Vraiment. On en revient au truc rock-hard rock-pop, il fait de la magie… Il a vraiment un truc dans sa façon d’approcher la musique, comme personne d’autre, il a de quoi, vous retourner comme, comme une crêpe, ou comme un truc auquel on ne s’attend pas.

 

@Chris_Shonting

photo de R.Savary
le 10/04/2024

0 COMMENTAIRE

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements

  • Devil's days à Barsac les 9 et 10 mai 2025
  • Seisach' 6 les 17 et 18 octobre 2025
  • ULTHA au Glazart à Paris le 27 juin 2025