Keelhaul - Keelhaul's Triumphant Return to Obscurity
Chronique CD album (49:26)

- Style
Rock'n'roll dur et fouillé - Label(s)
hydrahead records - Date de sortie
18 août 2009 - écouter via bandcamp
En voilà un groupe qui sera passé plus ou moins inaperçu depuis ses premiers méfaits en 1997. Si Hydrahead ne les avait pas déniché et ne leur avait pas fait bénéficié d'une distrib digne de ce nom, on n'aurait probablement jamais entendu parlé de Keelhaul. Musique au contenu inclassable au-delà de "rock dur plutôt fouillé", le son de Keelhaul: brut, organique et lunatique mêle pas mal de choses et en a inspiré plus d'un. Demeurant dans l'obscurité et dans l'ombre de ceux qu'ils ont inspiré, le titre ironique de cet album révèle l'état d'esprit d'un groupe qui se fout pas mal d'être en retrait, pourvu qu'ils puissent faire ce qu'ils veulent, quand ils le veulent. Donc si vous n'avez encore jamais écouté Keelhaul, jetez un oeil sur les lignes qui suivent...
Keelhaul fait partie de ces groupes qui aiment jouer avec les riffs, on les étire ou les joue façon gimmick simple et on les déstructure...Un peu dans le même esprit que leurs compatriotes de Mastodon (dont le jeu de batterie est également proche de celui de Keelhaul, même si je trouve ici le jeu encore plus fou et léché que celui de Bran Dailor), ce groupe aime les mesures asymétriques, y emboîter puis déboîter leurs riffs. Pour, au final un résultat qui peut paraître un rebutant au premier abord pour qui n'aimerait pas trop se casser la tête à rentrer dans leurs schémas. Mais à côté de cela, le quatuor peut sortir des titres qui sont des chefs d'oeuvre de rock'n'roll dans leur conception et leur exécution ('Kirby Wurm", entre autres).
Autre point commun avec l'autre quatuor ricain susnommé (en tout cas jusqu'à Leviathan"), un chant utilisé avec parcimonie (beaucoup même) laissant un champ plus large aux riffs en eux-mêmes, et renforçant globalement les passages plus rentre-dedans.
Autre caractéristique du combo de Cleveland: leur son sans fioritures. Des grattes à la saturation plutôt sobre et au grain rock'n roll, une batterie super vivante, une basse avec une bonne attaque et un grain rugueux. Bref, tous les avantages d'enregistrer en live pour un groupe qui a des compos qui se prêtent tout à fait à ce genre d'exercice: un rendu très dynamique et organique (à écouter sur platine vinyle ça doit être le pied) qui sert tout à fait ce Triumphant Return to Obscurity.
On a un peu de tout dans cet album, mais le principal reste cette intention rock'n'roll constamment présente, cette volonté de toujours tirer le meilleur de chaque riff, de le décliner à l'infini, d'enrichir des compos ultra fouillées mais pas indigestes. Aussi violent dans la complexité que peut l'être un Knut (certains riffs comme dans 'Pass the lampshade' peuvent rappeler certaines compos des helvètes dans l'intention) aussi rock'n'rollement pur qu'un Clutch par d'autres moments (comme sur 'THC for one' par exemple) à vous faire dodeliner de la tête avec le smile...
Keelhaul c'est (UN PEU) un condensé de tout ça; inspiré, frais et juste: bon. Probablement l'album de l'année en ce qui me concerne, rien de moins (même si, bon c'est vrai, je n'en ai pas écouté 10 000 non plus, mais bon...)
2 COMMENTAIRES
Pidji le 26/10/2009 à 09:12:15
Excellent album, c'est clair. Et besoin aussi de pas mal d'écoutes avant de tout capter !
Matt666 le 29/10/2009 à 21:04:28
Gros miam.
Vu en concert au jardin moderne de Rennes, en 2002. Une tuerie de baffe mémorable.
Le nouveau est vraiment bon ! Plus "calme" si je puis dire, et plus rock'n'roll, aussi.
Bref. Zou je le mets.
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