Månegarm - Ynglingaättens Öde
Chronique CD album

- Style
Black Viking - Label(s)
Napalm Records - Sortie
2022
écouter "Freyrs blod"
A lire juste après la projection de The Northman, le dernier (et terrible) film de Robert Eggers.
Je débute l’écriture de cette cromique avec un beau rouge/bleu/vert sur la cuisse à cause d’un petit coup de hache bien placé d’un ami, un autre un peu trop près de l’aine (« Mais ça compte copaing ! »), le dos raid comme le mas d’une snekkja (bateau de guerre), et les pieds en marmelade rapport aux godasses histo. Après deux jours à faire le con en viking, avec une quarantaine d’autres frappés, quoi de mieux qu’écouter et chroniquer le dernier Månegarm ?
Coucher avec Jennifer Connely, oui peut-être.
Niveau fond, l’album s’intéresse, presque dans son entier, à la Saga des Ynglingar. La Saga des Ynglingar a été écrite à l'origine en vieux norrois par l'écrivain islandais Snorri Sturluson vers l'année 1225. Elle se base sur un texte du ixe siècle, l’Ynglingatal, attribué au scalde norvégien Thjódólf des Hvínir, et qui apparaît également dans l’Historia Norwegiae et sur le Háleygjatal d'Eyvind Finsson. Snorri utilise également un certain nombre de sagas et de « dits » þættir pour la rédaction de sa saga. La Saga des Ynglingar est la première partie de l'Heimskringla, l'histoire des anciens rois nordiques rédigée par Sturluson. Elle raconte la partie la plus ancienne de l'histoire de la dynastie des Ynglingar.
V’là pour le côté histo.
Les darons suédois déçoivent rarement. Au pire sont-ils juste bons. Comme sur Legion of The North (2013) curieusement chanté majoritairement en Saxon.
Pourquoi ? Car malgré le clip moisi de leur premiers single, "Ulvhjärtat", les drengar, plus très jeunes, demeurent viscéralement accrochés à leur passionnante façon de composer.
Oui c’est toujours pareil. Je préviens d’entrée.
Alors toi, qui te moque des vikings et du Metal et encore plus du Viking metal, vas faire un footing, manger des chips ou poster une photo de curer les ongles des pieds.
Le long morceau-somme d’introduction témoigne alors de l’immobilisme parfait du trio.
Sur plus de 10 minutes, les Suédois tartinent ainsi toutes les nuances habituelles de leur répertoire. On passera alors par une une intro bourrine ponctué d’un burg bien senti et d’un chant Black oldschool qui va bien. S’en suivront évidemment les chœurs épiques, le tabassage du batteur qui n’a jamais été aussi puissant.
Forcément, Erik, au mic, déclamera comme il sait si bien le faire.
Et nous n’auront aucune nouveauté à l’horizon dans un genre si balisé mais juste la joie de retrouver des vieux potes toujours fièrement campés sur le pont du rafiot Viking Metal. Le break mélancolique sera pile poil placé au moment où il faut et tout continuera à fond de solos heavy. Le violon fera un superbe retour en se télescopant avec cette fibre oldschool de NWOBHM. S’en suivra la violence et le sang avec une basse magnifique de talent pour terminer au poil.
C’est bon ça.
Le trad de la scène pointera son groin sur "Ulvhjärtat" déjà nommé, qu’on aura en version rosbif à la fin du skeud.
Avec ce titre, les patrons renverront l’intégralité des groupes de Folk Metal chez Mémé Gudrune boire une infusion d’ortie. Car même quand les loups Sköll et Hati (les Managarm de la mythologie scandinave) ne montrent que les crocs, tous les Ensiferum et Wintersun de la création baissent la queue.
Dans le genre, le cinquième morceau, les atomisera purement et simplement. "Stidsgalten" commence à la guimbarde, avec le chant diphonique d’une guest de luxe (Jonne) pour se révéler un parfait titre Folk Metal bourrin, instruments à cordes frottées en embuscade et envie de danser une gig en moulinant de l’épée bien prononcée.
Le titre étalera trois invités en la personne du père Järvelä évoqué plus haut (Korpiklaani), de Robse Dahn (Equilibrium) et de Pär Hulkoff (suédois du groupe indus Raubtier, de la formation de Country Rock Bourbon Boys et de power folk Hulkoff).
Au niveau, encore, des participations, Lea Grawsiö Lindström, la propre fille du frontman, apportera son timbre cristallin à la balade doomesque "En snara av guld", moins réussie que la somptueuse "Ett sista farväl" sur Fornaldarsagor, toutefois. Ellinor Videfors présente sur ce dernier morceau, sur deux titres de Fornaldarsagor, ainsi que pas moins de trois plages de l’album éponyme de 2015, fera aussi une apparition sur la mélancolique et réussie "Hågkomst av ett liv".
Par contre, on va maintenant causer des choses qui fâchent. Ainsi, au rang des gros vautrage dans le sable de la plage se trouvent le routinier "Adils fall" qui manque d’un souffle certain et "Auns söner", au refrain poussif comme la fuite d’un moine obèse sur la plage susnommée.
Une fois le raid terminé et malgré son côté friendly-family très viking, Ynglingaättens Öde ne se hisse pas au niveau de la livraison précédente des Suédois. Pourtant, Månegarm se tient toujours fièrement dressé en première ligne du mur de boucliers.
Le fer de lance se fait juste épisodiquement émoussé, certaines compos moins affûtées.
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