Necrophobic - Dawn of the Damned

Chronique CD album (47:57)

chronique Necrophobic - Dawn of the Damned

Il y a deux grosses années de cela, la pochette de Mark Of The Necrogram nous emmenait à quelques encablures du temple maudit où Necrophobic avait décidé de renouer avec les chevauchées fulminantes qui font bouillir le sang et réveillent les vieux souvenirs de l’époque où Storm of the Light's Bane tendait un pont entre la noirceur du Black, les mélodies neigeuses de Suède, et les attentes de métalleux amateurs d’extrême mais allergiques aux corpse paints trop typés necro. Le groupe ne nous y enseignait nulle recette nouvelle, mais y enfilait à nouveau ce vieux porte-jarretelle et ces bas résille Black / Death qui immanquablement font rejaillir le feu de mon vieux Krakatoa. Alors que 2021 est à 2 doigts de sonner à la porte, la bande de Joakim Sterner nous fait aujourd’hui pénétrer dans l’édifice en question, mais sans s’avancer trop loin non plus, l’idée étant que cette transition entre le 8e et le 9e album s’effectue sans véritable changement de décor.

 

C’est donc logiquement que, après un « Aphelion » à large poitrail faisant le job introductif de circonstance en convoquant une poignée de démons poilus sur fond d’annonce solennelle légèrement colorée de quelques orchestrations, BAM, on se prend « Darkness Be My Guide » en travers des pommettes. Le compteur se bloque alors instantanément sur galop-ventre-à-terre, le lave-linge passe en mode essorage supraluminique, la route infernale qui défile devant l’auditeur n’étant plus éclairée que par deux guitares conquérantes dont les mélodies percent les bourrasques de vent glacé de sublimes arcs de feu.

 

Bordel, c’est quoi le secret de leur niaque après 30 ans de parties de Questions pour un Démon? Ils se font des injections d’hormones de jeune yack? Ils carburent au Juvamine / Red Bull / Pili pili?

 

Le fan comblé n'a alors plus qu'à sortir le pop-corn pour profiter de trois quarts d’heure de frissons brûlants étalés le long de 10 morceaux d’égale intensité, ou presque. Les arpèges Mr Freeze, les menaces funestes, les fjords brumeux, les leads déployant de beaux panaches héroïques, les flocons raffermisseurs de tétons: tous les éléments de la checklist sont cochés un à un au fur et à mesure que les numéros des pistes défilent. Et l’on a beau connaître les lieux, on reste cette fois encore hypnotisé devant des éléments aussi magnifiquement déchaînés.

 

Pour briser cette superbe homogénéité, le groupe accepte néanmoins de jouer la carte des nuances ponctuelles, comme il le faisait déjà sur l’opus précédent. Ainsi « The Infernal Depths of Eternity » s’allonge-t-il dans des proportions quasi-épiques pour créer ce genre de fresque appréciée par les amateurs d’Amon Amarth. Pour convaincre les Hells Angels de l’assistance de rallier leur Harley à la grande cavalcade hivernale, sur « The Shadows » Necrophobic amorce un virage cuir & asphalte qui sent bon les vieilles ‘tiags de The Crown. Et puisque même les vieux métalleux grisonnant ont au fond du cœur un peu de ce fiel maléfique dont les Suédois nourrissent leurs créations musicales, ils activent aux extrémités de « The Return of a Long Lost Soul » des appâts maidenophiles (une ligne de basse caractéristique en amont, des échanges leads en aval) qui devraient permettre quelques prises supplémentaires. Sans parler de « Devil’s Spawn Attack » qui débauche Schmier (Destruction) le temps d’une basique mais jouissive vente flash de vestes à patches.

 

Au final l’écoute de Dawn of the Damned est comparable à ces journées de descentes de pistes rouges (oui, j’avoue: le lapin n’a pas son chamois de bronze ni sa mouflette de diamant). OK c’est toujours un peu la même chose, ça se finit toujours par la même raclette et la même bouteille d’Apremont, mais les paysages n’en restent pas moins majestueux et la vitesse toujours aussi grisante. Alors ne comptez pas sur nous pour laisser notre paire de skis Black/Death prendre la poussière dans la remise quand l’hiver 2020/2021 offre des sensations aussi fortes!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: Dawn of the Damned aurait pu être sous-titré “Mark Of The Necrogram part II”. La carte postale reste – à l’image de la pochette – dans les mêmes tons, les flocons cinglent toujours aussi fort, les mélodies brûlent aussi agréablement que le grog de 17:00… Aucune raison – en dehors d’une démarche personnelle non négociable de recherche constante d’originalité – de ne pas renouveler le contrat de confiance engagé sur l’opus précédent…

photo de Cglaume
le 07/10/2020

6 COMMENTAIRES

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 07/10/2020 à 12:27:32

Wé, toujours pareil et toujours bien bon.

Seisachtheion

Seisachtheion le 07/10/2020 à 13:37:21

Yep! Réel plaisir de les écouter de nouveau ! 

Rollo

Rollo le 11/10/2020 à 12:02:12

Seconds couteaux sans identité propre Fowevah ! Sympa pour un spin.

Clutchy

Clutchy le 27/03/2021 à 22:54:33

Comment ai-je pu passer à côté de ce groupe ? Un genre de version blackisante d'Unleashed, j'adore. Sauf qu'ils étaient là avant... La chronique est à l'avenant, good job, je vais creuser tout ça avec fébrilité.
 (Non, je ne suis pas un robot).

cglaume

cglaume le 27/03/2021 à 23:52:00

Mieux vaut tarte que béchamel :)

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 30/03/2021 à 12:29:31

Unleashed ? Comme UNLEASHED ???

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