Punish Yourself - Holiday in Guadalajara

Chronique CD album (53:46)

chronique Punish Yourself - Holiday in Guadalajara

« Comment tu dis? Les Péniches Youssef? C’est une compagnie de bateaux-mouches qui naviguent sur le Nil, c’est ça mon p’tit? »

 

Euh… Pas tout à fait Papy. Car si d’aventure il arrive à cette bande de gargouilles fluo d’arpenter une rivière, il y a plus de chances que celle-ci soit un bras toulousain de la Garonne que les eaux millénaires où le Sphinx fait ses ablutions. Et quand il s’agit de glisser en eaux profondes, le péniche alors brandi par ces affreux jojos est plus du genre pierché du chcrotum que muni d’une cale à fond plat…

 

Bon, il a bien fait son jeu de mot foireux? Il est content? Il va pouvoir commencer sa chronique ou bien ‘faut lui expliquer la vie à coups de 46 fillette enrobé dans son étui Doc Martens?

 

Oui-oh-bon-hein… OK, OK, on y va.

 

Même si vous n’êtes pas du genre à consommer du Poppers, le soir, à la lueur blafarde des néons des chiottes du Cyberfreak Electro Klub, ni même à abuser des pinces à tétons et des gagballs-à-facettes, vous avez sans doute déjà entendu parler de Punish Yourself, leurs shows dignes d’un cirque Archaos repris en main par Rob Zombie et leur look d'incubes (et succubes) anars échappés d’une version MadMaxienne de la centrale de Tchernobyl. Parce qu’on a là affaire aux papes du Metal Indus français, oui Madame, ainsi que de show(wo-)men incomparables! Eh bien sachez, mes bien chers frères, mes bien chères sœurs, que le cirque post-apocalyptique fête cette année ses 20 ans, et que pour l’occasion il a décidé de célébrer ça sous-le-soleil-de-Mexicooooooo (…ou pas loin) en sortant un 8e album intitulé Holiday In Guadalajara.

 

Bon alors je ne sais pas vous, mais ces dernières années, sur disque, Punish Yourself avait souvent échoué à me remuer les électrons. Pas excité par un Cult Movie trop conceptuel, plutôt déçu par un Pink Panther Party plus sombre que festif, je désespérais un peu de retrouver l’espièglerie mécanico-déviante des canaillous qui avaient pondu « Gay Boys in Bondage ». Sauf que ces couleurs à la mode Desigual, cet accent latino, ce méchant presque-clin d’œil sur la pochette… Allez, j’enfile ma tenue léopard destroy et ma crête rose fluo, je prends ma carte Michelin de Sin City, et vas-y Pidji: fais pêter Holiday In Guadalajara!

 

Bilan de cette mission Cum-and-do? Un peu mitigée… Ou disons moins frontalement excitante que ce que j’avais fantasmé. L’album est bon… Mais pas aussi fou et ranafoot-dance-Babe qu’espéré. Les tubes dancefloor sont présents… Mais il y a parfois comme une désagréable impression de réchauffé, d’avancée en pilote automatique (cf. « All You Zombies », « Nation To Nation », « Spiders 375 Necromancers »…). Et puis le développement de ces ambiances mécapocaliptico-glauques, notamment à travers 4 plages interludesques, cassent trop souvent le rythme de la teuf, et ce de manière aussi peu sexy que des extraits du Jour du Seigneur au sein du dernier Sylvester Van Schwartenwillis. Bref, ‘faut être dans le trip, et aimer les douches de fumée froide et de cambouis entre 2 séances de déhanché robotico-groovy. On regrettera aussi une tracklist qui commence poussivement pour concentrer le tout meilleur (selon des canons esthétiques purement cglaumiens, j’en conviens) en plein milieu, sur l’excellent enchaînement « Compañeros de la Santa Muerte» (plus punchy, plus saccadé, plus speed, plus Ministry) / « She Buys Me Drugs » (vicieux, viscéral, dangereusement sexy) / « Abajo / Bajada » (ultime trip hallucinatoire dans le désert en direction d’un cimetière à ciel ouvert… Le tout servi avec son harmonica!).

 

M’enfin même si on regrettera encore que le filon mexicain n’ait pas été plus exploité musicalement parlant, il faut bien reconnaître que ce retour vers un metal indus plus dansant, agrémenté d’un léger assaisonnement électro, fait quand même plaisir à entendre. Les fans qui liraient d’un œil inquiet ces quelques lignes peuvent mettre la tiédeur du ton sur 1) le chant de morne dandy gothique de Vincent dont je n’ai jamais été un gros fan 2) la proximité de la sortie de cet opus avec le The Machinists of Joy de Die Krupps qui, dans un registre voisin-bien-qu’un-peu-différent, m’a beaucoup plus chatouillé la truffe. Le message à retenir est donc le suivant: Holiday In Guadalajara est plutôt un bon album, blindé de tout ce qui fait habituellement flasher les PunishYourselfophiles – bien que pas révolutionnaire ni grandiosement inspiré… Sauf  qu’en live, comme d’hab’, ça va tout démonter!

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: de retour vers des horizons un peu plus dansants, Holiday In Guadalajara permet à Punish Yourself de fêter dignement ses 20 ans de Freak metal indus – même si on aurait aimé que (même avec alcool…) la fête soit un peu plus folle.

photo de Cglaume
le 10/02/2014

2 COMMENTAIRES

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 10/02/2014 à 13:32:09

Archaos, en voilà une référence qu'est pas bidon ("Dzi dzi" bruit des neurones en pleine cogitation).
Sinon parfaitement d'accord avec toi, les jeux de mots, ça, fait pas sérieux du tout.

cglaume

cglaume le 10/02/2014 à 18:40:06

Sec l'air ! :)

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