Sick Of It All - Wake The Sleeping Dragon !

Chroniquer un album de SOIA, c’est risquer de pondre les sempiternels lieux communs sur la longévité du groupe (plus de 30 ans au compteur) et sur le HxC made in New York qu’incarne encore le groupe.

La difficulté réside alors dans le fait de trouver de menues différences avec les albums précédents du gang, tous qualitativement au-dessus du lot.

Ici, la pochette très réussie, en mode monster movie et made Ernie Parada, attire l’œil. L’emblème du groupe (le dragon) se la joue King Kong et apporte un visuel finalement assez fun pour une musique qui, malgré sa violence habituelle, transpire la bonne humeur.

Retour chez Fat Wreck Chords oblige ?

Pourtant le propos est politique sur "Bad Hombres" (Trump en a encore pour deux ans à la sortie de l’album) et sur "Robert Moses Was A Racist". Moses a été l’urbaniste responsable de la rénovation de New York entre 1930 et 1970. Des associés de Moses ont affirmé qu'ils voulaient empêcher les Afro-Américains d'utiliser les piscines dans les quartiers blancs en rendant l'eau plus froide. Il lui a été reproché d'avoir détruit des quartiers entiers, en construisant 13 autoroutes au sein de la ville de New York et en mettant en place des projets de renouveau urbain de grande envergure avec peu d'égard pour le tissu urbain et humain.

Thématiquement parlant, on sort donc un peu des habituelles leçon de friendship et d’unity bien gonflantes.

Wake The Sleepin Dragon ! agit comme un cocktail viagra + stéroïdes + Red Bull + caféine. Entre hommage à Bad Brains ("That Crazy White Boy Shit") et punk à la Dropkick Murphys ("Bull’s Anthem), se logent ainsi de méchantes pépites en mode mors aux dents.

Alors un album de SOIA en 2018, c’est la routine ? Oui mais de la bonne routine qui rassure et réconforte.

Crom-Cruach

le 03/01/2021