Soulfly - Conquer

Deuxième sortie pour Maxou cette année, toujours chez la roadrunner : on ne change pas une équipe qui gagne, si l'on peut dire, comme pour le line-up qui reste stable. Conquer est enregistré sur de l'analogique “vintage”, le seul hic c'est que Max le produit.

Alors que Max CAVALERA compose la guitare, je veux bien (sur 4 cordes c'est tout ce que je lui demande ; parce que sur plus, c'est vraiment à chier). Qu'il écrive les textes, pourquoi pas (à vrai dire, je ne parle pas anglais donc je ne m'attarde pas trop là-dessus) ; qu'il joue du bérimbau je veux bien aussi ; mais pour le reste, qu'il laisse faire les autres.

Car l'un des hic dans ce cd, c'est la production qui est plate et bancale, dont rien ne ressort.

Les guitares électriques sonnent très bien dans les passages les plus rapides et les plus thrash, elles ne sont pas trop chaudes, et assez naturelles dans les distos, mais le reste est plat de chez plat. La basse n'a aucun charisme, la batterie sonne quelconque. Le plus gênant dans la production étant le manque de cohérence dans tout ça, et manque énormément de charme.

À moins que ce soit la voix de Max qui soit passée, car on ne ressent pas de véritable explosion comme avant.

Un point positif tout de même : les divers instruments acoustiques (mais trop en avant à mon gout) qui sonnent bien.

Côté musique, Soulfly fait du Soulfly avec une baisse d'inspiration flagrante ; certains passages sont plutôt bons (surtout dans les passages les plus tribaux rappelant un peu l'excellent éponyme), tout en manquant de surprise et de créativité ; et ce malheureusement tout au long de l'album.

Les passages bourrins sont basiques (comme d'hab avec Max Cavalera me direz-vous), quand d'autre sont vraiment cul-cul (à croire que Max a craché tous ses meilleurs riffs dans le premier album). La linéarité des compositions est flagrante, et il y a beaucoup moins de solos que dans Dark-Age - l'un des seuls éléments positifs du cd pour ceux qui ne supportaient pas trop ses solos hispaniques -, de plus ces solos sont beaucoup plus portés vers le thrash ou le death, seule bonne nouvelle de l'album.

Car pour les autres, on retrouve un Soulfly qui incorpore différents éléments de world-music sans réellement convaincre. Max a toujours son phrasé si particulier sur les refrains, les riffs oscillent entre néo et thrash, certain sont pas mal, mais on a vite tendance à tourner en rond ; la batterie est plus virulente que sur le Cavalera Conspiracy (putain ça me fait mal à la gueule de l'écrire) mais manque de personnalité.

Je trouve que cet album est un beau gâchis, car le Line-up est enfin stable (est-ce ça justement qui donne l'impression d'une stagnation dans la musique de Soulfly ?), les musiciens ont un certain talent sous-exploité (je pense notamment à Marc Rizzo, et à Max cavalera qui manque complètement son tour de chant - pas de charisme, ni de rage), et surtout la prod prod qui est moins que moyenne. Bref, encore une fois déçu cette année par un projet Calaverien.

Sepulturastaman

le 18/08/2008