Toner low - Toner Low

Chronique CD album (46:02)

chronique Toner low - Toner Low

S´il devait exister un petit guide du Sludge-Doom, il est certain que Toner low se hisserait parmi les ténors du genre. La jeune formation hollandaise (on s´en serait douté avec une pochette orange fluo) créée en 1998 rivalise en effet avec les mastodontes du low-tempo. Bien qu´européens, les trois gaillards n´ont rien a voir avec la vague funeral-doom, menée par Shape of Despair, ou Tyranny, ou encore avec la tendance « true-doom » de Reverend bizarre ou Saint Vitus; c´est plutôt dans un courant purement américain que s´inscrit la musique du power-trio. A placer entre Electric Wizard, Yob et Sunn O))), les six compos que comportent ce premier album éponyme sont étonnements diversifiées, complémentaires, et originales pour un style qui a un peu de mal a se renouveler. Bien que traficotant avec les tréfonds abyssaux du doom, les trois musiciens ont insufflés a leur galette un groove démoniaque purement sludge - voir stoner. Sans jamais stagner dans une lenteur extrême et pesante, l´atmosphère de cet album se développe doucement mais sûrement, afin de se déployée totalement aérée et aérienne à la fin de son écoute.

 

La première partie de l´album est délimitée par les deux premiers morceaux (compté en gros un bon quart d´heure) ultra lent, répétitifs, lourds, et malsains, groovant magnifiquement à deux à l`heure; frôlant le drone par moment, par l´absence totale de batterie, de chant, d´énergie, on croirai entendre un morceau de Sunn O))) (petite référence dans le nom d´un des morceaux). Sans pour autant être indigeste, la montée progressive du chant (très rare malgré tout) aide a surmonter la dépression sonore, mais augmente le sentiment de malaise par sa fausse légèreté et son mix lointain.

Suit une interlude de 2mn acoustique, très aérée, mettant en condition pour les trois prochains morceaux, étonnement beaucoup plus aériens. Ainsi, moins axés sur l´amas de distorsion cradingue, mais plus sur des atmosphères tourmentées, bien que moins sombres, Toner low augmente considérablement sa palette d´émotions en mettant a jour une certaine clarté dans ses ténèbres. Comme un voyage partant du fond de l´océan, sombre et grouillant de parasites, vers les étoiles et la virginité intersidérale, ce premier album est une réussite par sa diversité, sa qualité d´exécution et son caractère.

 

Passant du drone au stoner (la voix du chanteur rappelant parfois Zakk Wylde) au sludge, tout en prenant soin d´exploiter de longs moments instrumentaux a l´aide d´outils électroniques forts sympathiques ( sur le morceaux final notamment), c´est une surprise de voir qu´au pays du fromage, des moulins et des tulipes, trois métalleux en sabots on réussi a concevoir une musique recrachant avec justesse les éléments de ses supérieurs hiérarchiques et reconnus.

 

Seuls petits bémols a noter, la durée trop courte du cd pour le style proposé ( un gros pavé de plus de 60mn aurait été le bienvenue); et le manque de chant, qui devrai selon moi utilisé avec plus d´intérêt, comme le fait Yob par exemple en proposant une alternance growls abyssaux et chant aérien ultra aiguë à la Confessor ; comme le suggèrent les différents aspects de leur musique.

photo de Viking Jazz
le 04/04/2006

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