Treponem Pal - Survival Sounds
Chronique CD album (53:40)
- Style
Metal-Indus - Label(s)
Juste une trace - Sortie
2012 - Lieu d'enregistrement Paris, France
- écouter via bandcamp
En route depuis 1986, Treponem Pal est un groupe à la trajectoire bien définie depuis ses débuts. Ils ne furent pas les premiers à défendre l'Indus en France, mais certainement les plus accoudés au genre. La faute à un guitariste atypique, Michel Bassin qui durant une dizaine d'années va s'imprégner des sons lourds et malades des grands frères américains (et allemands) ; la faute à un chanteur atypique, lui aussi, Marco Neves capable d'emmener loin et haut n'importe quelle mélodie, fusse-t-elle tordue. Le duo a écrit de belles pages dans le style Metal chauffé à blanc avec des albums comme Excess and Overdrive (1993) ou encore le monumental Higher (1997).
Avec Treponem Pal, c'est un pan entier de l'Histoire des musiques lourdes européennes qui est discutée. Le groupe invitant tant Franz Teichler de The Young Gods, ou Roli Mossiman des Swans à parfaire leur son. La coalition franco-suisse fut d'ailleurs une belle réponse à l'offensive Ministry-esque des années 90. Le groupe, discret, n'a jamais vraiment quitté les sphères d'influences industrielles et rock de ces vingt dernières années. Treponem Pal est à l'Indus, ce que Portobello Bones est au post-HxC, soit le groupe français qui tiens – à lui tout seul – la dragée haute au courant américain. Avec la même conviction et le même soucis du son reconnaissable entre mille. Forcément, le groupe est sujet à controverse. Du passage mythique à Canal+, chez Gildas et De Caunes, à ce retour un peu laborieux au devant de la scène, les Trépo traînent derrière eux, une cohorte de savants, qui estiment toujours le groupe too much, ou pas assez crédible. Michel Bassin, a quand même tenu la six cordes pour des lives fameux chez Ministry.
En 2007, Marco Neves (chant) et Didier B (samples, machines) s'entourent d'une légion dévolue à leur cause pour défendre le bancal Weird Machines (2008) – chroniqué avec soin par mon très estimé Will ici -. C'est la même équipée sauvage qui oeuvre derrière le Survival Sounds qui nous occupe. Si Weird Machines sentait trop la mise en place, Survival Sounds balaie cette impression pesante d'un revers de riff tranchant. Le petit dernier est forcément mieux, à tout points de vue, si ce n'est la longueur. Dès le titre éponyme introductif, on sent que le groupe – qui ne dévie jamais – va aller à l'essentiel. Riff simple et efficace, rythmique rectangulaire... long-court-long-court, synthé et sons malins et puis... cette voix ! Le Gérard Depardieu de l'Indus-Metal (pas fiscalement parlant!) est particulièrement à l'aise sur l'ensemble des titres s'autorisant ça et là quelques crooneries du meilleur effet.
Survival Sounds s'écoute d'une traite même si quelques longueurs alourdissent le contenu. Dans les surprises, on pointe un titre comme « Hard On » qui s'impose comme un hommage au rock des aieux avec piano adapté ! Le groupe ose prendre des contours (plus rock, plus traditionnels) pour défendre son propos. Le plaisir est communicatif, la batterie omniprésente et solide accompagne sans problèmes nos hochements de tête pendants que nos doigts tapotent. Cette incarnation 2012 bonifie au fil des écoutes, on découvre des subtilités inattendues dans les compositions. « Subliminal Life » est l'exemple même du titre qui n'aurait pas pu voir le jour avec l'ancienne mouture. Pour la première fois, le combo ose la légèreté, la finesse, l'arrangement malin, le tout en s'inspirant... de lui-même.
2012, propose un retour bien intéressant pour Treponem Pal.
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