Vektor - Black Future

Chronique CD album (68:03)

chronique Vektor - Black Future

Vous imaginez, vous, que du beau milieu de la masse grouillante des adorateurs du dieu Old School Swedish Death Metal puisse jaillir soudainement un groupe miraculeux, répondant pleinement aux critères du style en question, et pourtant planant loin au-dessus de la kifkif-bourricot-itude où s’englue la quasi-totalité de ses congénères? C'est ça ouais... Passe-moi donc le sel au lieu de raconter des âneries… C’est pourtant bien ce qui s’est passé au sein d’une autre de ces communautés régressives: celle du revival thrash metal. Parce qu’avouez que, même si on peut trouver de quoi secouer sa tignasse devant le miroir de la salle de bain en fouillant un peu au sein de ce grand fatras de « jeunes vieux » vêtus de jeans, on n’y trouve pas non plus de quoi se relever la nuit.

 

Et pourtant, paf!, au moment où l’on s’y attendait le moins: Vektor. M’enfin c’est vrai que tout ça, je vous l’ai déjà plus ou moins dit au sein de la chronique d’Outer Isolation, leur 2nd album sorti il n’y a pas si longtemps que cela. Si l’on remet aussi vite le couvert, c’est qu’Earache – jamais avare en rééditions pouvant s’avérer lucratives – nous propose de nous replonger dans le juteux 1er album des américains. Alors non, n’espérez pas trouver ici de multiples bonus et autres goodies qui font MEUH quand on les retourne – quoique le repressage vinyle soit décliné en 4 couleurs distinctes, des fois que vous ne sauriez pas quoi faire de vos pétrodollars –, mais « uniquement » une bonne heure de Star Trek thrash metal au parfum aussi délicieusement old school qu’intelligemment technique.

 

Les amoureux du dernier opus qui vivaient encore dans l’ignorance de ce premier geyser bouillonnant vont salement souiller leurs draps à l’écoute de cette galette. C'est qu'en effet, celle-ci regorge de tout ce qui a fait le succès de Vektor: les passes d’armes virtuoses effectuées à la vitesse de la lumière, les ambiances sombrement SF-isantes lorgnant souvent vers le vieux Voivod, la complexité au service du feeling … Plus ce chant acrimonieux de Critters ayant planté ses crocs bien profond dans vos mollets, entre shriek saturant dans les aigus à la Dani Filth et old thrash’n’black à la mode teutonne. Les amateurs de pièces épiques auront également de quoi pousser des Yodleïïï au vu de la belle brochette « Forests of Legend » (Yodleïïïïïï!) / « Dark Nebula » (Yodle-moins) / « Accelerating Universe » (YO-DLE-ÏÏÏÏ!!!!!) qui comptabilise plus d’une demi-heure à elle seule. Les fans de basse, quant à eux, ne seront pas en reste, Franck – s’il ne fait pas non plus oublier ses collègues –, bénéficiant d’un mix qui met son instrument en valeur comme rarement dans le thrash.

 

S’il faut égratigner un peu ce monstre de virtuosité cavalante, on se permettra de tirer sur « Destrying the Cosmos » qui, malgré une bonne ambiance, un refrain sympatoche et un final de folie, tortillonne un poil trop en son milieu. On pourra également pointer du doigt la succession « Deoxyribonucleic Acid » -- « Asteroid » -- « Dark Nebula » qui, sans être le moins du monde médiocre (ne me faites pas dire ce que jeune nez d’paddy), est moins irréprochable et moins accrocheuse que la moyenne. Maintenant les tueries que sont « Oblivion » (cavalcades et twin magnifiques sur la 2nde moitié du bestiau), « Forests Of Legend » (épopée thrash mélodico-héroïque de folie), « Hunger For Violence » (putain de brûlot thrash ultra-véloce se terminant sur des soli hypersoniques) et « Accelerating Universe » (qui contient entre autre LE riff de l’album – 1ere occurrence à 2:19 – ainsi qu’un pur passage de heavy black à la Diabolical Masquerade vers la barre des 10:00) vous feront oublier mille fois ces petits désagréments.

 

Maintenant vous allez me demander: « Alors, c’est vrai qu’il est encore meilleur qu'Outer Isolation l’animal? ». Ce à quoi je vous répondrai d’un laconique « Tu préfères le cacao en provenance d’Equateur ou du Venezuela? ». Plus sérieusement, là-tout-de-suite, après avoir longuement mis le nez dans ce 1er album, je serais tenté de dire qu’il est un poil meilleur que le 2e, yes. M’enfin vu la taille du poil… En tous cas vous feriez bien de profiter de cette réédition qui vous amène à portée de main le meilleur du thrash actuel.

 

 

 

 

La chronique, version courte: vous aviez aimé Outer Isolation? Vous révérerez son prédécesseur. Hypersonique, hyper léché, hyper ambitieux, cette sacrée galette de SF thrash technique plane loin au-dessus de la vague revival thrash. Une réédition que-même-qu'y-a-bon!

photo de Cglaume
le 13/09/2013

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