6:33 - Interview du 16/12/2014

6:33 (interview)
 

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Qu’est-ce que Rorschach (ou Nicko plutôt non?) raconte à la fin du presqu’instrumental et superbement délicat « Last Bullet For A Gold Rattle »? C’est de l’espagnol non?

Nicko: C'est de l'espagnol, oui. La phrase (que je chante – étant d'origine hispanique, le choix s'est naturellement porté sur moi) à la fin du morceau dit "Caminas la cabeza llena de avaricia, donde vas ?" (Tu marches, la tête remplie d'avarice, où vas-tu ?).

 

Sur le morceau « Deadly Scenes », on entend un rabatteur attirer le chaland afin qu’il aille mater une ménagerie humaine à la « Freaks ». C’est un lien voulu avec le monde de Giggles, Garlands & Gallows?

Rorschach: Complètement (décidément tu es trop fort!). La 3ème scène de ce morceau est un prequel à G.G.G présentant notre femme à barbe. On l'y retrouve tiraillée entre l’idée de rester fidèle à son clown barge de mari, et celle de vivre son amour naissant avec l'un des nains du cirque de Freaks dont ils font tous partie (...et donc de tromper son mari – qu'elle a trop peur de quitter. Puisqu’il est barge!).

 

Ah au fait, vu qu’on en parle: j’ai récemment découvert l’horrible secret qui se cache derrière l’excellence de Giggles, Garlands & Gallows: tout tient dans le titre, et notamment ces 3 G qui, écrits avec du sang de nain, un soir de pleine lune, forment le 666 par lequel est scellé le pacte que vous avez passé avec le Grand Bouc (… mais non, pas Arno). J’ai tort?

Rorschach: Tu nous fileras quand même l’adresse de ton dealer pour voir, parce que tu commences vraiment à nous faire flipper!

Howahkan: Tu demanderas confirmation à Mr Strobl, mais il me semble que le clin d'oeil du titre G.G.G est plutôt à chercher du côté d'une des grandes époques du cinéma d'auteur allemand...

 

Autant on a l'habitude de voir des groupes de crust ou de black (des trves trop kvlt quoi!) sortir leurs productions au format K7, autant c'est un peu plus étonnant de vous voir proposer votre petit dernier sur ce support: on pourrait savoir le pourquoi du comment?

Howahkan: Kaotoxin – notre label – propose toujours ce format à ses groupes, en plus de la traditionnelle sortie CD. Il n'a pas fait exception pour nous, et on a trouvé l'idée très sympathique! L'objet est joli, il paraît que c'est complètement dans la tendance hipster en plus. Du coup, on s'est dit que c'était peut-être l'occasion de se refaire.

 

Existe-t-il des titres « chutes de studio » issus de l’enregistrement de Deadly Scenes? Et sinon que mettrez-vous en titre bonus / inédit sur l’édition japonaise de l’album? Et puis tiens, puisqu’on parle de studio: vous avez encore une fois effectué tout le boulot vous-mêmes?

Howahkan: On a beaucoup de chutes de studio, mais aucun titre complet ! Nicko me faisait parvenir ses démos au fur et à mesure qu'il avançait sur la compo des morceaux, et j'ai plus ou moins joué le rôle du jury de la Nouvelle Star: chaque fois qu'une idée, un riff, un arrangement ne m'emballait pas plus que ça, je lui faisais savoir. Parfois on arrivait à trouver précisément ce qui clochait, et parfois on abandonnait purement et simplement la partie. Nicko doit donc avoir une trentaine de minutes de chutes sur son PC, dont une bonne dizaine à mon avis pour le seul morceau « Deadly Scenes »! Et puisqu'on parle du studio, l'album a effectivement été enregistré et mixé par Nicko et moi-même au White Wasteland Studio. Il n'y a que le mastering que l'on a choisi de déléguer à Bruno Gruel d'Elektra Mastering, car on sentait qu'on manquait quelque peu de recul, après ces 9 morceaux mixés pour un total d'environ...1800 pistes (rires).

 

La pochette de Deadly Scenes développe une identité visuelle qui s’inscrit discrètement dans la continuité de The Stench…: des éléments féminins sexy (gambettes pour l’un, soutien-gorge pour l’autre), du décalé malsain (crâne de bouquetin et rouge à lèvre bizarre pour l’un, poussette/tête de porc/machette pour l’autre) et un fond blanc. Cette « charte graphique » a été développée consciemment?

Rorschach: Oui, on a fait appel au même artiste, Dehn Sora, à qui l’on a proposé à chaque fois une idée de base et qui nous a pondu de petits chefs d’œuvre graphiques comme on les aime de par chez nous, dans un style épuré et suavement malsain à la fois.

Howahkan: J'adore le travail de Dehn Sora. Autant la pochette de The Stench... avait un côté couverture de magazine de mode, autant celle là fait très affiche de cinéma. La poussette rappelle l'univers de films comme "Rosemary's Baby" ou la "Famille Adams", et ça colle très bien à l'image de 6:33.

 

Petit exercice gratuit : si vous deviez reprendre un titre de Patton, lequel serait-ce ? Et un album ? Et en ce qui concerne Devin Townsend et Carnival in Coal ?

Rorschach : Pour CinC je choisirais le 1er titre de Viva la Vida : « In Darkness Dwells Vice ». Pour Patton je reprendrais tout King for a Day si je pouvais, Et pour Townsend « Bad Devil ».

Nicko : Si je devais n’en choisir qu'un de chaque – et ça n’est pas simple –, je choisirais « Midlife Crisis » de Faith No More, « Cartilage Holocaust » de Carnival in Coal, « Christeen » et tout l’album Infinity de Devin Townsend!

Howahkan : Personnellement j'adorerais m'essayer au « Air-Conditionned Nightmare » de Mr Bungle et plus généralement à tout California! Du côté de Townsend, mon album-chouchou est définitivement Terria, alors allons-y pour un petit « Earth Day » (ce morceau me colle toujours des frissons 14 après sa sortie). Pour Carnival in Coal, c'est un fantasme que j'ai déjà pu réaliser, alors joker !

 

Un dernier mot avant d’aller boire un coup ?

Rorschach : « Tweedehandsemotorverkoopsmannevakbondstakingsvergaderingsameroeperstoespraakskrywerspersverklaringuitreikingsmediakonferensieaankondiging ». Ce qui veut dire: « annonce de conférence de presse à propos du discours du responsable des délégués syndicaux chez un concessionnaire de voitures d'occasion à propos de la grève » en afrikaans. Si tu arrives à le prononcer correctement tu gagnes un album (rires). Allez salut !

photo de Cglaume
le 12/01/2015

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