Ewigkeit - Starscape (démos, version originale et réenregistrement)
Chronique CD album (43:38)

- Style
Black Metal Symphonique - Label(s)
Eldethorn - Sortie
1999 - Lieu d'enregistrement Skyline Studios
écouter "Lightspeed Evolution (2019)"
L'occasion est trop belle. Alors que sort le ré-enregistrement du classique d'Ewigkeit, Starscape, qui fait suite à celui de Battle Furies sorti il y a deux ans, James Fogarty exhume des tréfonds d'un disque dur de sauvegarde les enregistrements pré-production originels de ce même album et les met à disposition du grand public. Me voici donc devant une situation inédite, la possibilité de chroniquer en même temps les démos, l'album original et le reboot.
C'est déjà la quatrième chronique d'Ewigkeit que je réalise pour CoreAndCo, je vais donc m'abstenir des présentations détaillées. Starscape sort en 1999 sur un minuscule label anglais, sous-divison de Neat Records. À cette époque, Ewigkeit œuvre encore dans le Black Metal symphonique et spatial.
Commençons de manière chronologique par les démos enregistrées en 1998. Le son n'a pas été touché, les six titres sonnent exactement comme il y a vingt ans. Le tout manque de clarté, mais on est en présence de version de travail, qui n'avaient pas la finalité d'être publiées. L'absence de mixage et de mastering se fait cruellement sentir, mais ce côté roots apporte un je-ne-sais-quoi de nekro. Je connais des albums du même style et d'environ la même époque, qui sonnent moins bien. Outre l'aspect purement historique, il est intéressant de constater l'état d'aboutissement assez avancé des compositions, en particulier en ce qui concerne les arrangements.
Contemporain de Cruelty And The Beast, Spiritual Black Dimensions et de Battle Magic, Starscape s'inscrit complètement dans son époque en proposant un mélange de riffs épiques et de claviers orchestraux. Le son est poussiéreux et étouffé, manquant de la netteté nécessaire pour permettre de distinguer clairement toutes les subtilités. La BaR en introduction du premier titre sonne bien datée et laisse augurer du pire, mais les choses s'améliorent très rapidement. James Fogarty y fait déjà preuve d'un sens poussé de la composition en incorporant dans son Black Metal des éléments extérieurs comme une rythmique galopante à la Maiden sur le titre éponyme, ou une touche Electro / Dub, laissant entrevoir la future évolution du projet vers The Bombs Of Enduring Freedom, sur "Birth Of Horus" (qui contient un autre clin d'oeil pour les fans de la bande de Steve Harris). Plus subtil, plus varié que Battle Furies, cette version originale de Starscape se termine par une relecture du titre "Dragons Burning" issu du premier album.
Dès les premières secondes du réenregistrement de "Point Of Origin", les progrès en matière de production sont nets, la différence entre la programmation des BaR saute immédiatement aux oreilles. La nouvelle production renforce le côté symphonique de l’ensemble, ainsi que l'aspect "spatial" en nettoyant et en mettant en avant les orchestrations d'origines, qui prennent ici une toute autre dimension, notamment en revêtant parfois des atours électroniques. Les contrastes sont plus marqués, permettant aux ambiances de se mettre en place plus aisément. Alors que la version de 1999 pouvait se rapprocher de groupes comme Dimmu Borgir, je rapprocherais plus Starscape 2.019 de Borknagar ou Emperor. Assez logiquement, pas de nouvelle version de "Dragons Burning". Mission accomplie ! En faisant table rase du passé, Mr. Fog propose ici une nouvelle version d'un album qu'il juge embarrassant dans sa discographie.
En son temps, l'album n'avait pas forcément marqué les esprits, mais vingt ans plus tard, la donne n'est plus la même et il a fort à parier que Starscape 2.019 atterrisse dans top 10 de cette année. Et outre, les enregistrements démo, loin d'être anecdotiques, permettent de mettre en lumière les méthodes de travail du musicien anglais, déjà bien mûres.
1 COMMENTAIRE
Seisachtheion le 29/11/2019 à 20:53:47
Trois pour le prix d'un !
Nice !
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