Berserk For Tea Time - Ink... And Paper

Chronique CD album (45:14)

chronique Berserk For Tea Time - Ink... And Paper

Ahhh, la Suisse !!! Pays de l’horlogerie, du chocolat, pays d’exil pour nos « Stars » françaises voulant payer moins d’impôts…Mais au-delà de tous ces clichés plus ou moins vrais, la Suisse se trouve être de plus en plus LE pays de la grande musique, de la bonne musique. On ne compte plus les grandes formations musicales qui ont comme berceau cette patrie, avec entre autre Nostromo, Impure Wilhelmina, Knut ou encore Cortez et Unfold. Bref, que du bon, que du gros et du lourd. Tous fleurons d’une scène hardcore en perpétuelle expansion.

Et si je parle de la Suisse, c’est bien entendu parce que derrière ce nom un brin comique, Berserk For Tea Time (BFTT en abrégé), se cache un groupe suisse officiant lui aussi dans un post-hardcore débridé et qui arrive cette année avec leur premier album.

 

Genre aux multiples facettes par excellence, le post-hardcore laisse souvent un grand champ d’action aux groupes, et on peut dire qu’ici, BFTT utilise toute la surface du champ qu’il a devant lui. Pourtant bien jeune (groupe formé en 2003), le quatuor maitrise parfaitement le sujet et a su tirer partie des différents concerts donner en compagnie des grand noms Suisse. Si le style principal de la bande lorgne le plus souvent vers un post-hardcore relativement mélancolique ressemblant à Impure Wilhelmina (comme sur «…and Paper» ou «Sparks»), on remarquera dès la première écoute que les quatre jeunes hommes parcourent un très large éventail musical. Sonnant pas mal de fois comme un Breach des débuts («A Fresh Tear Of Innocence»), le groupe a surtout tirer de son ainé cette facilité à entretenir la tension tout au long des morceaux, alternant passages où l’intensité du hardcore est à son paroxysme, accompagnant un chanteur à la voix agonisante, et passages où juste la voix chuchotée, murmurée guide l’auditeur à travers une guitare cristalline.

Mais histoire de varier son jeu, le groupe aime à faire des démonstrations de puissance, et lorgne alors du côté d’un grindcore hybride à la Nostromo comme sur le virulent «A Living Puzzle» où en une minute vingt le groupe vous secoue les cages à miel de la plus des manières. Puissance totalement maîtrisée aussi sur le Cortezien «How Are The Freaks» où la guitare totalement syncopée et les sonorités et la voix ultra saturées vous arrachent la tête.

 

Ne reniant pas son amour pour des combos comme The Dillinger Escape Plan, le jeune quatuor nous le fait comprendre aux travers des morceaux ou riffs syncopés et batterie épileptique se côtoient pour donner naissance au monstre qu’est «Ink…» (Mais quelle tuerie) ou «Mr. Liar».

Et c’est dans un souci d’homogénéité(ou simplement pour conserver l’auditeur vivant) que le groupe nous fais grâce d’une bien belle pause instrumental et acoustique au nom évocateur d’ «Interlude» qui sert surtout de transition avec le morceau suivant. Sonorités post-rock, voix posée en arrière et guitares aériennes, il est clair que l’ombre d’Isis plane sur «Wrecked». Pourtant, loin de faire du plagiat, le groupe réussit toujours à intégrer des éléments propres à lui, comme un chant très parlé, voire scandé, montant progressivement en tension jusqu’à lâcher des cris d’agonies sur la fin.

L’album se clôture sur une outro au piano, angoissante et oppressante, comme tout cet album.

 

Très dense, parfois un peu trop même, ce premier cd des Berserk For Tea Time est une réussite. On notera peut être comme défaut le fait que l’album entier semble parfois être une sorte de condensé des meilleurs groupes Suisses en la matière. Néanmoins, le groupe ne fait pas dans le plagiat pur et dur et insuffle une bonne dose d’originalité dans ses compos. Originalité a développée encore plus lors d’un second album par exemple…Encore un groupe qui vient confirmer la Suisse en tant qu’ambassadrice du Hardcore Européen.

photo de DreamBrother
le 17/02/2007

1 COMMENTAIRE

Sam

Sam le 18/02/2007 à 13:20:29

L’originalité est très discutable... et l'accent anglais à couper au couteau gâche vraiment le plaisir. Néanmoins BFTT est un groupe sympathique et leur site web vaut la peine que l'on s'y arrête.

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