Black rainbows - Hawkdope

Chronique CD album (45:00)

chronique Black rainbows - Hawkdope

L'imberbe un peu maniaque que je suis n'aurait jamais cru écrire cette phrase : 

"J'aime les poils et la poussière".

S'ils se trouvent loin d'une aisselle détrempée ou d'un pubis mal taillé, c'est sur les faces de musiciens énervés que le poil a sa place.
Quant à la poussière, du moment qu'elle ne recouvre pas mes meubles et qu'on ne me la fait pas mordre, j'accepte l'idée de son existence.

Mais si "j'aime les poils et la poussière", c'est parce que j'ai bien aimé "Hawkdope" de Black Rainbows.
Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que j'aime ce qu'ils font, ayant pas mal bandé sur "Carmina Diabolo" qui tapinait pas mal du côté de Kyuss

Sauf que 5 années ont passé, que beaucoup plus de groupes se sont mis au stoner Kyuss-like et qu'on commence à s'emmerder sec dans le style.

Les italiens étant souvent bien moins cons derrière un instrument que dans une surface de réparation, le groupe s'est mis en tête...d'évoluer.
L'évolution en théorie c'est sympa, mais dans les faits c'est risqué, y compris en musique.


Si t'es passablement évolué, t'as retenu la note de l'article et si t'es un minimum finaud, t'as pigé que le résultat n'est pas dégueulasse.

Black Rainbows met sa petite tarte dans ta ganache de stoner fanboy en étant aussi inventif qu'Arthur pour l'écriture de son one-man show. 
Dans les deux cas ce n'est pas marrant, mais dans l'un des deux "on ne regrette pas sa soirée".

Parce que cet album c'est un peu la fête à ton cul avec une série de coups de petons bottés dedans.

Pendant 43 minutes les mecs ne se sont pas foutus de notre gueule en proposant 9 titres...assez différents les uns des autres et sortant du carcan devenu plan-plan du stoner.

C'est surtout devenu très fuzz. Extrêmement fuzz. Old-school et grésillant, le groupe signe un "back to origins" avec des soli qui sentent aussi la transpi et le chanvre. Cela ne les empêche pas d'allier les élucubrations un peu psyché des guitares (limites bruitistes comme sur "Hawkdope") à la frappe carrément plus directe du batteur.
Les distinctions rythmiques nous font profiter d'un putain de voyage pendant et entre les morceaux : tantôt grisant par sa vitesse ou au contraire planant : la musique de Black Rainbows défonce comme un coup de sniff d'ondes musicales.
Il sait même avoir ce côté de bouseux du Midwest (avec son incantation trop courte sur "Waiting for the sun") : un relent américain inattendu chez des latins...


La descente se fait en douceur, mais toujours en rythme. Pas de violence, juste de l'ambiance : entre légéreté et d'excellentes lignes de chant qui mettent les pieds dans le cerveau pour ne pas en sortir. Une boîte cranienne déjà bien secouée par cette musicalité qui fait mouche jusqu'au bout.
Un bout de ces folles 70's dans ces monotones 10's, un peu de poils, de poussière, de transpiration, et surement des substances naturelles sans doute fumées. Une galette dont on peut pleinement profiter sans craindre de son illégalité.

photo de Tookie
le 03/04/2015

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