Destrage - Urban Being

Chronique CD album (46:00)

chronique Destrage - Urban Being

« Toi qui nous saoules à longueur d’année avec ton Nawak Metal, tu as dû péter une durite de bonheur en découvrant Are You Kidding Me? No, le dernier album de Destrage… J'me trompe? »

 

Oui oui je sais, j’ai compris: l’année dernière je suis passé complètement à côté d’un album qui avait vraisemblablement de quoi me rendre le poil soyeux, l’œil vif et le joystick tout dur. Du coup, blessé dans mon orgueil de soit-disant Grand Reporter du Metal Barré, plutôt que de me précipiter sur la galette en question, j’ai décidé de me la jouer ultra-orthodoxe en me faisant l'intégralité de la discographie des milanais enragés (... bref, leurs 3 premiers albums quoi – mais chut, ça fait moins warrior présenté comme ça).

 

« Grand Reporter mon croupion oui: t’as déjà vu un journaliste, voire même un bon chroniqueur, se mettre autant en scène dans ses écrits toi? Gratte-papier du fond de sa cuisine ouais! »

 

Non mais c’est pas bientôt fini ces vils reproches et autres sarcasmes acides bande d’ostrogoths? M’enfin vous avez raison: remisons le « Je » là où ces choses se rangent habituellement, et attaquons-nous plus frontalement à Urban Being, premier album de Destrage sorti en 2009 chez Coroner Records.

 

Le premier constat qui s'impose quand ce premier opus commence à prendre d'assaut nos esgourdes, c'est qu’il n’y a ici que peu d’indices permettant d’imaginer que, 5 ans plus tard, les transalpins mettront un bon gros pied dans la fourmilière Metal barré. Alors c’est vrai que « Beauty Clown » fait un usage réjouissant de la pédale à disto’ pour nous sortir de croustillants plans funky, mais ça reste sans doute le seul choix un peu osé de cet album. Pas que celui-ci soit raplapla ou convenu, non non: afin de nous secouer bien fort la pulpe, le groupe mélange tout un tas d’influences joufflues pour un résultat relativement satisfaisant. Dans ce « tout un tas d’influences », on trouve principalement le Groove Metal de Pantera – son côté « Bagarre! », ses bonnes grosses mosheries, ses guitares épaisses et gouailleuses –, mais également des plans plus purement Thrash, de (trop) nombreuses mélodies et voix « Teen » sentant fort le Metalcore, ainsi que quelques rares échanges Twin limite Heavy et des accès plus poilus débordant sur les platebandes de Carnal Forge et Dew-Scented.

 

Plutôt du lourd ma foi... Néanmoins trop souvent gâché par les minauderies Metalcoreuses.

 

En dehors d’un milieu d’album moyennement excitant (notamment à cause du sucre d’orge « The H Factor » et d'un « Joker The Fast » mouaif-bof-bof), le groupe propose des compos joliment pêchues, dont le seul défaut est de ne pas être suffisamment mémorables pour qu’on en fasse nos nouveaux chouchous. Du coup les quelques titres qui accrochent efficacement l’oreille ressortent tout particulièrement de la tracklist, comme « Art For Free » et son « Because-of-you-Because-of-you-Because-of-you », « Very Important Pointless » et son refrain efficace rappelant le In Flames 2e époque, le morceau-titre qui, bien que long (6:20), dose parfaitement agressivité, sophistication relative et mélodies qui déchirent... Ah et puis « Self ID Generator » aussi, du fait de son riffing bouillonnant poignée en coin.

 

Certes, Urban Being n’est pas le genre d’album sur lequel on fait une fixette pendant 6 mois en tentant de convertir tous les potes à ce nouveau gros son-qui-tue-tu-vas-voir-Gros. N’empêche, c’est un mélange méchamment efficace de Metal bien velu quoique mélodique possèdant quelques gros atouts dans sa manche. 'Faudrait juste voir à ne pas trop laisser parler le côté « Chant Clair Teenager » de la Force quoi…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: à l’époque de son 1er album – Urban Being, donc – Destrage comptait s’imposer avec un Metal hérité directement de Pantera, mais revu et corrigé à coups de Thrash/Death à la Carnal Forge, de Thrash plus classique… Et de Metalcore – aïe aïe, eh oui. Et au final le mélange prend vraiment bien (même si la dernière composante gâche un peu le paysage). M’enfin à l'époque nul délire barré à l'horizon ni autre signe avant-coureur des zouaveries à venir dans la popote des milanais… 

photo de Cglaume
le 01/10/2015

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