Illdisposed - With the Lost Souls on Our Side

Chronique CD album (52:23)

chronique Illdisposed - With the Lost Souls on Our Side

Quand on est LE vétéran de la scène death locale, qu’on compte en ses rangs LA référence du polymorphisme vocal extrême ainsi que du growl caverneux (...au coude à coude avec Julien de Benighted), et qu’on a placé ses 6 derniers skeuds dans les charts nationaux, pas vraiment de raison de couper le contact du panzer pour aller roupiller sous les cyprès. C’est bien pour ça que 2 ans après un Sense The Darkness tout à fait honnête, Illdisposed continue de balancer de l’obus de calibre 30mm et de tatouer l’asphalte danois à grands coups de chenilles.

 

Sur son 12e véritable album, With The Lost Souls On Our SideIlldisposed ne change pas sa tacataca-tactique du gen-daaa-rmeuh. Mid tempo pachydermique, groove dodu de sulfateuse enjouée, poussées mélodiques épiquement tristounes marquées du sceau du Sud-Ouest suédois (tu le sens mon At The Gates sur « A Dreaded Pursuer »?), touche War’n’roll, rares accélérations qui soulèvent méchamment la poussière: les coquins gardent bon le cap du death metal grassouillesquement guerrier. Les touches électro? Tatata: du passé. T’as pas vu que ça fait 2 bons albums déjà que le vieux logo est de nouveau de sortie? Non non, finies les incartades dans des eaux où certains ne voulaient plus les voir patauger. Le groupe reprend pleinement possession de ce qui a fait sa réputation dès ses tous débuts. D’où ce titre d’album – qui n’est autre que le nom du 2e morceau figurant sur The Winter Of Our Discontempt, leur toute 1ere démo. D’où également, sur l’édition digipack, les versions réenregistrées de 2 titres de Four Depressive Seasons: « Reversed » et « Life Equals Zero » – ce dernier morceau nous laissant entendre (ô douce nostalgie) un Bo Summer qui tâte à nouveau du chant tricéphale, son growl de plantigrade retrouvant la compagnie d’un chant-vomito à la John Tardy ainsi que d’éructations plus foncièrement hardcore. Le tout avec le supplément de couilles apporté par Tue Madsen et son Antfarm Studio… Joie et Ill-égresse!

 

Maintenant si l’on réussit à abandonner le costume du fan boy, il faut bien reconnaitre que ce nouvel album se vautre dans l’immobilisme le plus routinier qui soit. On se surprendrait presque à bailler pendant l’assaut… C’est que ça manque de peps, de passion, de folles courses-poursuites, d’envie de tout péter. Et de fait on a l’impression que le groupe est passé en mode automatique pour pondre cette nouvelle galette, poussé par le délai fatidique des 2 ans au bout duquel il « faut » sortir un nouvel album.

 

Mouais… On aurait accepté d’attendre plus, histoire qu’on nous serve de la bonne viande saignante plutôt que de la vieille saucisse figée dans le gras. C’est vrai que « The Way We Choose » réussit quand même à nous refiler la banane, et que « On A Clouded Morning » réveille en nous l’envie de jouer de la gâchette, confortablement assis sur le fauteuil de la DCA . M’enfin dans leur grande majorité, les titres – quand ils ne s’embourbent pas carrément les rangeos dans la gadoue de tempos mollassons – tournent un peu à vide, nous offrant certes de la popote garantie 100% Illdisposed, mais sans relief, sans rien qui donne envie d’y revenir ou d’en entendre la version live.

 

C’est ballot quand même…

 

Bilan de l’offensive: les vieux grognards de fans qui suivent le Général Illdisposed depuis longtemps vont grommeler devant le manque de niaque de leur leader, mais ils trouveront finalement dans ce With The Lost Souls On Our Side de quoi foutre sur la tronche de l'ennemi dans la joie et la bonne humeur. N’empêche, ce n’est définitivement pas l’album à proposer aux « bleus » afin de leur faire découvrir les joies du champ de bataille death métallique, la machine de guerre danoise donnant parfois l'impression de ne plus avancer que poussée par la force d'inertie …

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courteWith The Lost Souls On Our Side est un album d’Illdisposed extrêmement classique… Voire même tièdement routinier! M’enfin bien que tout cela manque un peu trop de niaque, on y trouve tout de même tout ce que l’on aime chez les danois: la puissance écrasante, le groove mammouthesque, les sombres mélodies épiques… De quoi refaire le plein et s’enfiler quelques centaines de kilomètres de plus avant la prochaine station-essence discographique (...mais rien de plus...)

photo de Cglaume
le 22/07/2014

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