Isis - Panopticon

Chronique CD album (59:14)

chronique Isis - Panopticon

Présentés comme les fils spirituels de Neurosis, les membres d´Isis officient plutôt dans un doom plus abordable et moins obscur que leurs aînés. Tandis que le combo de San Francisco est de plus en plus cité comme référence par un nombre croissant de groupes et que ce style fait, également, de plus en plus d´émules ; qu´en est-il d´Isis et de sa place au sein de ce viviers de groupes tous plus talentueux les uns que les autres ?

 

D´entrée de jeu la différence d´avec Neurosis est abruptement marquée par le riff très heavy de « Did we », titre qui nous introduit dans Panopticon et ses nuances de tons. On sent très vite que chaque chanson est fouillée pour en ressortir le maximum. Sur « Backlit » on a le droit à un break épuré (une seule guitare) qui laisse tranquillement monté chaque instrument pour finir sur un riff dur avec un Aaron Turner tout en arrachement de larynx. Les ambiances paisibles sont généralement répétées pendant de nombreux cycles (on fait du vrai doom ou on en fait pas), mais avec toujours ce souci d´enrichir la mélodie avec : ici une deuxième gratte inspirée, là un sample adéquat. Et on laisse le tout découler sur quelque chose de limpide - violent ou pas d´ailleurs.

 

Il ne faut pas s´attendre, ici, à avoir des surprises à chaque détour de breaks, non Isis ne joue pas ce jeu-là ; en revanche ils savent amener l´auditeur, le bercer en partant d´un seul riff tel une onde, qui se propagerait et deviendrait une vague qui s´échouerait tout naturellement sur une plage - parfois doucement, parfois qui s´écraserait violemment et dont le ressac ne laisserait pas entrevoir comment serait la prochaine vague... Mais il serait trop réducteur d´expliquer cet album par cette seule - et minimaliste - métaphore : certains morceaux sont de véritables bijoux de par les idées qu´ils contiennent, mais aussi par l´ambiance aérienne qu´ils dégagent ( « Wills dissolve », ou le sublimissime «Altered Course »). Si on en retire le côté épuré de la rythmique, la comparaison avec des groupes comme Tool m´a bien effleuré l´esprit, en écoutant « Syndic Calls » par exemple, c´est dire à quel point Isis brasse finalement assez large dans ses morceaux. J´arrêterai donc de les comparer avec ce fameux groupe de Frisco, parce que cela ne me semble plus tellement justifié si l´on en juge par les différentes ambiances qui prédominent et Panopticon et The Eye Of Every Storm.

 

Pour répondre, donc, à la question du premier paragraphe (putain je me croirais à l´école à écrire ça) et bien : tout en haut... C´est là qu´est la place d´Isis au sein de ce courant musical très prolixe ces temps-ci : parce qu´ils maîtrisent leur musique et savent en tirer le meilleur sans lasser l´auditeur (ce qui n´est pas si évident pour un groupe de doom) en mélangeant savamment leur phase plus dure et lourde avec celle plus mélancolique aux guitares claires et languissantes. Et ce, pour notre plus grand bonheur.

photo de Mat(taw)
le 26/12/2004

1 COMMENTAIRE

frolll

frolll le 20/01/2011 à 01:16:36

Bon, premièrement, je dois le dire : mais où est le chro d'Oceanic ? :O
Deuxièmement, celui-ci est un peu en-deça, m'ayant même pseudo-déçu à sa sortie.
Mais ISIS reste, IMHO, le plus grand des enfants de Neurosis, et, surtout, l'un des vrais premiers. L'ambiance fait tout, encore une fois.

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