Jahmbi - Demetalizer

Chronique mp3 (34:44)

chronique Jahmbi - Demetalizer

Avec un titre comme Demetalizer, on aurait pu penser que – au moins le temps d’un EP – Jahmbi allait tenter une expérience musicale dénuée de toute composante metal, ou en tout cas en quantité réduite, la démétalisation devant sémantiquement conduire à des univers plus pop que grind. Eh bien cela aurait été se mettre le doigt dans l’œil jusqu’à la gourmette, car sur ces 5 nouveaux titres (+3 interludes), les californiens se sont au contraire sacrément emmétalisés! A écouter ces rythmiques féroces et ces hurlements de possédés, on a l’impression que nos zigotos ont mis un bon gros supplément de poils et de sueur dans leur moteur, histoire de conduire leur rafiot loin des rivages System Of A Downiens où mouillait Elevator To The Sun pour des horizons beaucoup plus turbulents et tourmentés.

 

Et donc une fois passée la tranche de sucre musical assez typée Amélie Poulain qu’est « Epic Intro », c’est un déluge chaotico-apoplectique aux fortes allures de TDEP qui se déchaîne. Mais le groupe n’a pas pour autant abandonné en route sa dimension loufdingue, et ce maelstrom épileptique se voit malicieusement épaulé par un accordéon surgi de nulle part, ainsi que par un synthé tout ce qu’il y a de plus kitch. Les passages tout en rupture de cordes vocales alternent donc avec des refrains en voix claire déconnants, le tout finissant par nous évoquer les folles exactions de Iwrestledabearonce, d’autant que le groupe possède la même capacité à plaquer de bonnes grosses mosh parts bien ravageuses aux moments les plus propices.

 

Mais ce qui ne transparait pas clairement sur « Golden Axe » (et là je m’adresse à vous lecteurs de bon goût qui aviez découvert le groupe via la compil' Combat Nasal 3), c’est un autre Jahmbi, plus mélodique, plus porté sur les leads affutées et les rythmiques thrash, mais un Jahmbi qui toutefois n'abandonne pas certains automatismes propres au metalcore US. Oui, voilà, c’est ça: l’autre visage du Jahmbi cuvée 2011, il faut aller le chercher dans le miroir de Trivium (celui qui a sorti Ascendancy). Ecoutez-moi donc « Paradise » par exemple, et cette mélodie sprintée héroïque qui court dès 0:17… C’est imparable: de la pure graine de hit! Et quand par là-dessus vous ajoutez le glaçage déconnant cher au groupe, c’est aux excellents At All Cost qu’on se met à penser. Bref, que du bon ma bonne dame! Sur la suite de l’EP, les aspects mathcore hystériques et metalcore épico-mélodique se mêlent de plus en plus étroitement sous le signe du fun et de la grosse corerie bien épaisse pour accoucher de morceaux contenant systématiquement leur dose de friandises métalliques. Et pour ceux qui aurait peur de s’essouffler, exposés qu'ils sont à des vents aussi forts que contraires, le groupe a ménagé des pauses plus légères, dont une parenthèse foraine guillerette sur « Brutal Feast Intermission » et un grand final cinématographique avec « Victorious Outro ». 

 

Par contre – gloups! – les américains se prennent un platane de plein fouet sur la fin de « The Awakening of the Spirit of War in the 15th Century ». En effet alors que tout démarrait plutôt sympathiquement (ah ce refrain suffixé de « Yiiii-Ha! » farwestiens), après la pause acoustique des 3:17, rien ne va plus: le metalcore devient plat et générique, le solo mélo ne provoque guère qu’un mouaif dubitatif, et l’intégration contestable d’un plan hip-hop synthétique entraîne inexorablement le morceau vers un fin en queue de poisson bien frustrante… Bizarre, et carrément décevant pour tout dire!

 

Quoiqu’il en soit, malgré une musique qui évoque immanquablement quelques références incontournables (…ci-dessus évoquées – vous suivez ou bien?) et la fin malheureuse de « The Awakening of the Spirit of War in the 15th Century », le bilan reste très globalement positif, Jahmbi faisant cette fois encore preuve d’une impressionnante capacité à écrire des titres accrocheurs et inspirés… Sans oublier une propension à déconner dans les coins qui inspire irrésistiblement la sympathie. J’avoue maintenant qu’après 2 premières sorties aussi réussies chacune dans son style, je suis vraiment curieux d’écouter Elephant Space, l’album expérimental qu’ils gardent au chaud pour des lendemains meilleurs… Alors messieurs; quand est-ce qu'on lâche la bête dans la nature?

 

 

 

La chronique, version courte:  la rencontre inspirée de Trivium et Iwrestledabearonce.

photo de Cglaume
le 07/09/2011

2 COMMENTAIRES

2nd Decapitation

2nd Decapitation le 10/09/2011 à 12:08:19

Vraiment sympa ce groupe!!!

cglaume

cglaume le 11/09/2011 à 00:07:09

Oui à toi ça risque bien de te plaire en effet ;)

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