Kultur Shock - Tales of Grandpa Guru, Vol.1
Chronique CD album (19:16)

- Style
Happy Folk'n'punk metal des Balkans - Label(s)
Kultur Shock Records - Sortie
2012 - Lieu d'enregistrement Soundhouse
- écouter via bandcamp
Toujours à bloc, toujours la banane des grands jours: avec Kultur Shock, les galettes ont beau défiler entre nos pattes à un train d’enfer (… je rattrape un gros retard en seulement quelques mois), jamais on ne s’en lasse! C’est que ce grand frère punk de Russkaja semble toujours s’éclater comme un beau petit diable, jamais lassé de sprinter à fond de Ska, jamais à court d’une pertinente pointe de violon pour souligner les trémolos du grand Est, le verbe toujours truculent et riche d’accents gourmands. Et ce n’est pas parce que le format est plus court que le groupe profitera d’un EP pour nous balancer de la seconde main exhumée du fin fond d’une corbeille de studio: anar’, sans doute, je-m’en-foutiste, jamais! Le gang de Gino Yevdjevich et Val Kiossovski respecte trop ses fans pour leur offrir autre chose que du lourd, même quand il ne s’agit que de 5 petits morceaux planqués sous un titre qui fait aussi Metal qu’une berceuse créole.
Tales of Granpa Guru est ainsi nommé du fait de « Stop The Disco », morceau d’ouverture qui traite d’un futur où les groupes de Rock n’existent plus, les Machines aux commandes du monde 2.0 les ayant remplacés par des DJs qui animent de synthétiques soirées Disco. Heureusement, des musiciens rebelles s’unissent autour d’une espèce de mélange de Tortue Géniale et de Yoda pour renverser la situation… S’il est plus apte que ses pairs à colorer le CD d’un fastueux décor thématique, « Stop The Disco » n’est pas pour autant le moment le plus Whaouuuuu de l’album, ce morceau sympatoche et typique de la patte du groupe étant certes une réussite, mais mineure, notamment comparé à la suite.
Car juste derrière déboule « Racist Song », joyeuse bombinette de Balkanic Metal aussi engagée que furieusement enjouée. Essayez de ne pas avoir le « Only I, only MY people are so grea-aaaaa-aaaaaaat » dans le crâne après avoir été exposé à quelques salves dudit titre, pour voir! Mais ce n’est pas le seul titre débordant d’enthousiasme méchant et de bons mots cascadant gaiment. « Panic! » se débrouille pas mal non plus dans ce domaine, le petit bonus étant cette fois une incartade plus franche dans les territoires moyen-orientaux (en fin de morceau). Là vous vous dites que leurs guiboles ne vont pas tenir le coup à tant cavaler, et que ça va obligatoirement virer dans la roucoulade reposante. Et c’est presque vrai, car nos zoziaux s’attaquent alors à « Umoran Sam od Zivota », un classique de Toma Zdravković, star serbe de Pop/Folk… Ici repris pied au plancher et crête au vent! Le résultat est tellement bon qu’on ne sait plus si c’est lui ou « Racist Song » qui brille le plus en ces lieux. Reste que « Free of Me » – qui se pointe juste après – est loin d’être de la petite bière, sa basse métronomique, sa fanfare punky et sa soif d’atteindre la ligne d’arrivée en faisant une autre pièce de choix.
C’est dingue ça, pas moyen de les prendre en défaut les apôtres du Choc Culturel! Quel que soit le format, quelle que soit l’année, ils ne nous donnent que du premier choix à nous mettre sous la dent. Merde, c’est que j’ai une crédibilité de chroniqueur à défendre moi: on ne peut tout le temps chanter des louanges sous peine d’éveiller des soupçons de duplicité… Heureusement, tout n’est pas perdu: je vois que des albums live, un remix de « Stop the Disco » et un volume 2 des histoires de Papy Guru (enregistré avec le rappeur bosniaque Edo Maajka) ont encore échappé à la vigilence de mes radars. On va mettre nos meilleurs agents sur l’affaire…
Je les aurai un jour, je les aurai…
La chronique, version courte: entre 2 albums, certains déposent des copeaux de fond d’inspiration et des bouffonneries sans lendemain sur des EPs dont la principale fonction est de ne pas se laisser submerger par l’actualité des voisins, et d’ajouter quelques kopeks au fond de la sébile. Kultur Shock – rebelle jusqu’au bout des babouches – fait fi des usages et se sert du format court pour nous livrer de vrais bons morceaux qui auraient pu tout aussi bien être les stars d’un long format. La classe internationale, on l’a ou on ne l’a pas…
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