Łydka Grubasa - Ęć
Chronique CD album (57:55)

- Style
Pochette surprise Folk Metal / Ska / Nawak / Fusion - Label(s)
Autoproduction - Date de sortie
28 octobre 2023
écouter "Wędzarnia"
« … Vas-y, montre : Dirty Shirt, je maîtrise… Comment tu dis ? « Rapapara » ? Ah non, je ne vois pas. C'est peut-être extrait d'une de leurs premières démos ? Tu dis qu’ils l’ont joué sur la scène du Pol’and Rock Festival en 2022 ? Ce doit être un nouveau titre interprété en avant-première alors… Fais voir ! »
« Pas mal du tout, dis ! Mais c’est qui les zigs qui les rejoignent sur scène ? »
Ce sont les Łydka Grubasa, un groupe du cru. Et « Rapapara » est l’un de leurs plus gros tubes.
Ces énergumènes-là méritent carrément qu’on s’arrête sur leur cas. Du moins si l’on aime les Maillots Crados roumains. Ou les Austro-Russes de Russjaka (R.I.P.). Ou les Balkano-Cosmopolito-Américains de Kultur Shock. Ou encore les Bosniens de Dubioza Kolektiv (pour les tatillons : Wikipedia nous apprend que le terme Bosniaque est principalement utilisé [quand il est question d’« ethnie »], tandis que le terme Bosnien fait référence à tous les habitants de la Bosnie). Ou mieux : quand on aime les quatre à la fois.
Vous devez mieux appréhender la catégorie dont il s'agit à présent... Des loustics tout sourire, regroupés en pseudo-fanfares folklo-festives, fusionnant tout ce qu’il y a de bon à l’est de Berlin, des gitaneries de Kusturica aux soubresauts du Klezmer, en passant par les excès cosaques et les youyous joyeux du Proche-Orient. De la musique énergique, colorée, généralement souriante, rehaussée des biscotos du Metal et du Punk.
... Vous aimez ça, tels que je vous connais !!
Eh bien embarquez donc à bord du vaisseau Łydka Grubasa pour goûter au versant polonais de l’exercice.
Caractéristique notable de ce [Łydka] gros bazar : il est plus patchworkesque et Nawak que la moyenne. Rien qu’un peu, mais c’est sensible. Et ce n’est pas étonnant. Car le groupe a commencé comme une blague, une formation bidon chargée de foutre le dawa en première partie de Respite, groupe de Thrash constitué des mêmes membres. Sauf que cet Empalot polonais est devenu bien plus gros que son Gojiraski de grand-frère. À tel point qu’il est dorénavant présent sur un peu toutes les éditions récentes du Pol’and Rock Festival. Et qu’après 22 ans de carrière et quatre albums studios, les zigotos ont décidé de prendre le temps de remettre au goût du jour une sélection des titres de leurs deux premiers opus, Bąż Woa et Perpetuum Stupid, ceci en invitant à chaque fois des guests prestigieux (…enfin « prestigieux » : surtout si l’on est né sur les rives de la Vistule, ou à proximité de Gdańsk, Varso- ou Cracovie).
Le résultat ? Vous êtes malins, vous avez compris : c’est Ęć (à prononcer Hèèè-n’ch, si je ne m’amuse).
Principal inconvénient de cette joyeuse collection de 12 titres : c’est une véritable pochette surprise, remplie d’un peu de tout et même du reste, les ingrédients étant injectés tantôt comme-ci, tantôt par-là, avec pour seul souci celui de se faire plais’ et de faire la fiesta.
Principal intérêt de cette joyeuse collection de 12 titres : c’est une véritable pochette surprise, remplie d’un peu de tout et même du reste, les ingrédients étant injectés tantôt comme-ci, tantôt par-là, avec pour seul souci celui de se faire plais’ et de faire la fiesta.
Du coup attendez-vous à sautiller sur du Ska, à brailler comme un Punk, à débrayer sur du Reggae, à rugir en mode Metôôl, à ambiancer sa mère sur du flow Rap, à déballer tout un arsenal d’instruments bigarrés et à saupoudrer le tout de nawakeries décalées – que même qu’on a l’étrange impression que Nanowar a participé à la direction artistique de la chose (…non parce que la fin de « Moja fujara » hein, eh oh, quand même dites donc !).
Sur « Komunikacja », l'approche se fait froide et rigoureuse, à la Rammstein. Sauf que ça rape aux entournures. Et que l’aventure se termine dans une coulée de sucre d’orge toute gluante.
Sur « Była », c’est Zébulon et compagnie dans un grand bain de Ska/Punk furieusement sautillant, façon Dubioza Kolektiv, mais avec les guitares de Dirty Shirt. Plus un « break tibétain » calmant le jeu sur une bonne partie du dernier tiers-temps.
Sur « Wędzarnia » on profite du meilleur de la Fusion des 90s, DJ Flip – un guest, donc – boostant le titre via de méchants scratchs bien offensifs. Cette piste offre d’ailleurs l’un des tout meilleurs liftings effectués sur le répertoire historique du groupe.
Sur « Szatan w lesie » on se prend sur le museau un Thrash / Death rugueux, rehaussé de… kazoo ? Il s’agit d’un titre joliment caricatural, incluant ces gimmicks Metal qu’on aime tant moquer – rire démoniaque sur orgue d’église, « Hey ! Hey ! Hey ! » pour festivalier bourré, chant lyrique de cantatrice nightwishienne, falsetto Trve Heavy Metal et autres clins d’œil qu’on vous laisse découvrir.
Sur « Chiny » on mêle une brigade de cornemuses celtiques à une nouvelle salve Ska Metal drôlement entraînante.
Et la dernière piste de nous proposer une autre version live de « Rapapara »... Parce que ça reste une nom de nom de valeur sûre !
Bref, quand ce sera l’heure d'ambiancer la « boum de fin de séjour » qui conclura officiellement la semaine d’échange linguistique entre le collège de St Placide sur Gourance et celui de Mroczków Duży, vous n’aurez vraiment aucune excuse si la playlist est à chier !
La chronique, version courte : Ęć propose une remise au goût du jour des meilleurs morceaux des deux premiers albums de Łydka Grubasa, ceci en faisant participer à l'exercice tout un tas de guests et de potes. Et comme cette description ne parlera qu’à nos (« notre », tout au mieux) lecteurs polonais, précisons que ces douze titres offrent un florilège Folk Metal / Nawak / Punk / Ska semblable à une version légèrement givrée des répertoires de Dirty Shirt, Russkaja et Dubioza Kolektiv. De la musique hyper festive, hyper vitaminée, et hyper colorée, donc.
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