Maceration - It Never Ends...

Chronique CD album (38:22)

chronique Maceration - It Never Ends...

« Et si on s’intéressait à une vieille gloire qui a pondu un unique album il y a 30 piges, et qui vient tout juste de se reformer ?

- Non mais ça va donc jamais finir cette épidémie de retours de vieux boomers ? »

 

A priori non. Du moins si l’on en croit Maceration, puisque leur nouvel – et seulement deuxième, donc – album s’intitule It Never Ends… Mais attendez avant de soupirer : derrière le micro, c’est Dan Swanö qui fait des « Groââr-Mrbgmbllll !! » comme s’il essayait d’imiter la Line Renaud des lendemains de cuite ! Et ça fait du bien d’entendre le Monsieur growler à nouveau du plus profond de sa caverneuse gorge ! Mais ne cédons pas si tôt dans la chronique à la swanöphilie la plus crasse, et retournons plutôt masser Ray Cheune. Car il convient que vous sachiez que ce groupe est un peu le vieux Tonton de la scène Death danoise. Il bat même Illdisposed sur le poteau au jeu de celui qui a la plus vielle (une première démo en 1990 – 2 ans plus tôt que son poto –, puis un premier album en 1992 – avec un an d’avance sur la concurrence). Plus fort encore : l’un de ses membres fondateurs n’est autre que Jacon Hansen, producteur-émérite (pour Volbeat, Destruction, Pestilence, Flotsam And Jetsam, Epica, Fleshgod Apocalypse) et chanteur/guitariste d’Invocator. D’ailleurs de l’ex-Invocator on en trouve un autre sur cet album : Jakob Schultz, à la guitare. Auquel il faut ajouter Rasmus Schmidt, batteur d’Illdisposed… à la batterie. Et le Danny, donc, qui dépanne au chant, comme il l’avait déjà fait sur le premier album. Digérez-moi toute ces infos, et laissez la salive abonder en conséquence – même si ce n’est pas dans cet ordre que les choses se font d’habitude.

 

« Oui mais nous on s’en fout que le Qui impressionne : on veut du Quoi qui dépote ! »

 

Et de ce point de vue on peut dire qu’il y a pire, même si Maceration ne sort pas des masses du créneau du bon vieux Death old school d’obédience suédoise, genre aussi encombré que les bronches de feu-Grégory Lemarchal. Pour décrire It Never Ends…, facile : remémorez-vous les deux premiers Bloodbath, ajoutez de vastes mouvements de troupes slow/mid tempo à la Bolt Thrower, quelques ponctuels accès de furie lorgnant vers Luciferion (... Deicide même, sur « A Sacrifice of Pity »), saupoudrez de leads morbidangeliens vicelards, glissez quelques rares accents à la Barney Greenway (sur la fin de « Tender Twigs of Innocence »), habillez de franche hostilité cette Madame Mélodie qui ne se tait jamais complètement, consolidez avec une épaisse cuirasse HM-2… puis servez bien fort dans la gueule !

 

Problème principal de l'opus : après s’être léché les babines sur une grosse première moitié riche en gras gourmand, et s’être copieusement rincé les oreilles avec les postillons du Danny, on finit par trouver la chose redondante, trop encline aux tempos paresseux et aux descentes tortueuses. On en arriverait même à considérer que, sous des dehors de gros panzer fessu, « Monolith of the Cursed » ne fait pas grand-chose d’autre que brasser mollement des tombereaux de banalités… On fait plus Youpi comme dernier paragraphe, dites-moi... Et finalement, bien qu’initialement assez emballé, on se rend compte que – qui l’eut cru ? – le dernier Entrails nous a laissé une meilleure impression, tout compte fait. Je vous rassure : à lire certains de mes confrères, l’oreille peut tout à fait ne retenir de ce 2e album que son aspect roboratif, sans percevoir ni routine, ni tendance à tiédir sur la durée. Heureux les bénéficiaires de cette configuration auriculaire ! Parce qu’il est également possible d’avoir l’enthousiasme en demi-molle après s’être laissé trop sévèrement hypé… Mais vous avez vu la note là-haut : il s’agit quand même d’un album tout à fait recommandable, auquel il n’a manqué qu’un peu de coaching de M. Plus (… pourtant Bahlsen l’autoriserait à faire du consulting : renseigne-toi, groupe de 2e division !) pour passer un cap qualitatif supplémentaire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: J’ai sorti mon premier album en 1992, et mon deuxième – It Never Ends… – fin 2022. J’ai assisté – si ce n’est encadré – les premiers pas de la scène Death danoise. J’ai été fondé par Jacob Hansen, et ai confié mon micro, mon mix et mon mastering à Dan Swanö. Je pratique un Death HM2-ophone à la fois lourd, hostile, guerrier et relativement (allez…) mélodique. Je ressemble à un brassage old school de Bloodbath, Bolt Thrower et de formations plus deicidiennes… Je suis ? Je suis ?

photo de Cglaume
le 09/05/2023

1 COMMENTAIRE

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 09/05/2023 à 10:11:25

Une efficacité à toute épreuve

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