Old Man Gloom - Seminar II: The Holy Rites Of Primitivism Regressionism
Chronique CD album (58:40)

- Style
HxC / sludge / ambient - Label(s)
tortuga recordings - Date de sortie
20 mars 2001 - Lieu d'enregistrement par Kurt Ballou « at God city center for simian documentation in Northwwod » et par Aaron Turner, Luke Scarola et Weffrey Caxide « at Hydra Head compound mission hill »
- écouter via bandcamp
La décision la plus difficile à prendre pour cette chronique aura sans doute été celle de savoir si je devais regrouper les deux séminaires dans le même article ou bien les diviser. Car si on recadre bien les choses, OMG, avant de pondre leur merveilleux quatrième opus, « Christmas » (je suis subjectif et je vous...), ont enregistré trois albums.
Le premier, « meditation in B », révélait à la face du monde le concept des messieurs Turner (boss d'Hydrahead, gratteux chanteur d'Isis, auteur des visuels des pochettes d'environ 50% des grands albums de hxc ces 10 dernières années, etc.) et Montano (batteur de Forensics), alors seuls dans l'aventure : alterner des pistes hardcores surbourrines et extrêmement courtes avec des plages ambiantes pas mal longues. Ce concept en question, nous n'allons pas revenir dessus ; y a ceux qui trouvent ça chiant et qui zappent systématiquement les plages ambiantes (ce qui leur donne un EP d'à peine 15 minutes au final) et il y a les autres (et ils ont raison... je sais, je suis subjectif et je...).
Ce premier album donc, tout maladroit qu'il soit, pose donc les jalons de ce que va être la véritable déflagration du second disque intelligemment intitulé « seminar II ». Et là je dis déflagration pour ne pas dire révolution: car si les OMG (rejoints par Caleb Scofield de Cave in, Nate Newton de Converge et Luke Scarola de je ne sais où) n'inventent à proprement parler rien du tout, leur manière de jouer leurs compos et de les agencer entre elles est renversante. En effet toujours dans cette dynamique d'alternance entre de courtes déflagrations saturées et des larges plages planantes, le groupe réussit à instaurer une continuité qui faisait défaut au premier essai. Les pistes semblent continuellement se terminer les unes dans les autres provoquant chez l'auditeur (chez moi quoi) un glissement d'un stade à l'autre: on se fait sans arrêt endormir pour mieux se faire claquer la tête à chaque fois que ces messieurs daignent reprendre en main leur instrument.
Et quand je dis réveiller, c'est peu dire! Les compos hxc sont certes courtes mais enferment en elles de véritables trésors. Les riffs sont quasiment tous géniaux (hot salvation, rape athena, branch breaker), les sludges sont énormes (bells dark above our head, hot salvation), le traitement des voix est virulent au possible et tout et tout et tout... La partie ambiante de l'album, bien que moins jouissive, n'en est pas moins réjouissante: les sons de radios remixés (roars of the forest rose to thunder), les martellements sourds ( brain return to the initial state), les guitares saturées au maximum (cinders of the simian psyche), toutes ces idées fort conceptuelles illustrent, tempèrent et enrichissent l'album là où un simple empilement de morceaux bourrins aurait certainement été indigeste. Alors oui, peut-être qu'ils se foutent de notre gueule à nous vendre un Lp avec juste six ou sept véritables compos de deux minutes max...
Mais ces même compos perdraient elles même tout leur sens si elles n'occupaient pas leur place sur le disque, coincées entre deux plages bonnes à fumer des cierges (je suis subjectif et...). Et puis il ne faut non plus oublier des titres comme « clenched tight in the fist of god » (splendide morceau folk electro-acoustique sur fond de samples industriels) ou « desert in your eyes » (où l'on entend les vocalistes se tenter un chant style crooner genre Jim Morrison fin bourré) qui nuancent l'opposition entre les deux visages d'OMG d'une manière à la fois majestueuse et belle (vous trouvez mes adjectifs pourris, tant mieux!).
Tous ces éléments mis en ordres (et écoutés dans l'ordre surtout) nous donnent un album d'une rare cohérence dans un style où le grand n'importe quoi l'emporte la plupart du temps; ce qui me ramène à ma question première: faut-il une ou deux chronique(s) pour rendre compte de l'excellence des seminar II et III?
Et bien je me refuse de répondre à cette question en vous parlant direct de l'extraordinaire visuel de ces deux disques (signé Aaron Turner bien sûr). Les deux pochettes sont en fait des photographies de canyons désertiques tantôt plongés dans une nuit de plomb...
(la suite dans la chronique du « seminar III »)
2 COMMENTAIRES
gui le 15/02/2007 à 00:12:00
tout à fait, du grand, TRES GRAND !
TRRREEEEES GRRRRAAAANNNND !
frolll le 20/01/2011 à 02:49:23
C'est bon, mais pas non plus de quoi être dithyrambique, si ?
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