Old Man Gloom - Seminar VIII: Light Of Meaning

Chronique CD album (45:56)

chronique Old Man Gloom - Seminar VIII: Light Of Meaning

Commençons par du name dropping. Si je vous dis Converge, Isis, Cave In, ça vous parle ? Si oui, poursuivez la lecture passionnante de cette chronique ultime, vous ne le regretterez pas. Sinon, nous vous souhaitons un bel été sur les terres de Groland. Le chanteur de feu Isis, Aaron Turner, se trouve à l’initiative de ce projet, dès 1999. Tout comme ils l’ont déjà fait en 2001, Old Man Gloom sortent en 2020 deux albums, dont voici la seconde fournée, après l’excellentissime  Seminar IX : Darkness of Being  chroniqué ici également. Enregistré avec l’aide des producteurs (et musiciens) Kurt Ballou (de Converge), Matt Bayles et Randall Dunn, il s’agit des 1e enregistrements depuis la disparition du bassiste chanteur Caleb Scofield. D’ailleurs, les 2 albums contiennent son ombre indélébile. Dernier détail : l’artwork des 2 albums, dans ses teintes jaune moutarde lacérées de circonvolutions tourmentées, est l’œuvre d’Aaron Turner lui-même. Autant résumer notre propos par cette évidence : les 2 albums fonctionnent ensemble, se poursuivent, se complètent. Pour la faire courte, on peut aligner les mots-clés :

 

#industriel #indus #posthardcore #postmetal #sludge #introsbruitistes #rage #melodies #elegiaque #americanatorturé #cultofluna #neurosis #isis #converge #cavein #AaronTurner #KurtBallou #MattBayles #RandallDunn #CalebScofield #3L #lourd #long #lent #guttural #métaphysique #tellurique #lave #pachydermique #expérimental #sauvage #polymorphe #décomplexé

 

Pour la faire plus longue, on peut diviser cet album en 2 parties si on s’en tient à la durée des morceaux, les 3 plus longs (10 minutes en moyenne) étant relégués dans sa seconde partie. Hormis ce détail, l’ensemble se présente plus massif, plus compacte, plus homogène que le contenu de son frère jumeau. Là où  Seminar IX…  contient des titres extrêmement différents les uns des autres mais se répondant à merveille pour former un tout cohérent (nous renvoyons notre aimable lecteur à la chronique idoine), Seminar VIII : Light of meaning  se montre plus monolithique. Il y règne la même ambiance tout du long. Chaque titre commence par une intro plus ou moins longue (2 à 3 minutes) aux ambiances purement industrielles, tout en grincements et bruissements métalliques et électriques. Pour le reste, les tempos varient d’un titre à l’autre, tantôt nerveux et lourd dans un pur style post-hardcore (« EMF », excellent titre d’ouverture), tantôt pachydermique foulant les terres du doom death plaintif non dénué de mélodies élégiaques avant de se terminer sur une rupture plus nerveuse (« Wrath of the weary »), tantôt carrément black’n’roll avec des arrangements dégénérés (« True volcano »), mais quel que soit le tempo adopté, tous se trouvent habités par une folle rage, ou une folie enragée. En cela, on peut écouter les 3 premiers titres de l’opus comme les mouvements d’un même tableau. C’est brillant.


Le changement notable intervient au début de la seconde partie de l’album, au chant, plus polyphonique, sur « Final defeat », servi par une structure plus complexe, alternant plages lourdes très neurosiennes noyant l’ensemble dans un magma de chaos cauchemardesque et éruptions sludgesques des plus sauvages. Avant de s’éteindre dans une cacophonie industrielle de bon aloi. Un pur bijou. Cette seconde moitié de  Seminar VIII…  prend davantage le temps de se déployer tout en enfonçant l’auditeur dans les tréfonds des enfers qu’il dessine. « Calling you home » débute par un solo de guitare malade avant de partir sur les terres de l’americana fiévreux : une ballade torturée à vous en foutre la chiale. Son ambiance éthérée et ses plaintes extirpées des tripes rappellent l’univers de groupes comme Cult of Luna. Enfin, « By love all is healed », avec son titre plein d’ondes positives, d’optimisme, s’appuie sur une ligne de basse bondissante, avant de donner tort au sens du titre en faisant du surplace : comme l’impression que la route s’avère longue et fatigante. La batterie marque le pas, la guitare agonise, les voix se taisent, c’est lent, lourd, long. La règle des 3L pour clore un voyage dans une transe douloureuse.

 

photo de Moland Fengkov
le 10/11/2020

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