Ramming Speed - Doomed To Destroy, Destined To Die

Chronique CD album (34:17)

chronique Ramming Speed - Doomed To Destroy, Destined To Die

…Ouais mais non, c’est très restrictif tout ça. C’est vrai quoi: quand vous entendez parler des américians de Ramming Speed, c’est toujours des crossover-patati, des Municipal Waste-patata, des Cryptic Slaughter-blablabla… Alors oui, en effet, leur 2nd album Doomed To Destroy, Destined To Die, ne fait pas semblant: vous y entendez du thrash furieux qui déchausse les molaires cotôyant de la musique crêtue qui D-Beat du gros bois, que même que le mélange ne peut manquer d’évoquer ces groupes pionniers qui, jadis, tentèrent de lancer un pont entre les vestes à patches Slayer et les épingles à nourrice No Future.

 

M’enfin quand même, Ramming Speed touille sa popotte dans une marmite bien plus large que ça! En se mettant sur la pointe des pieds pour jeter un coup d’œil par-dessus le bord, on peut y voir d’incessants et zolis soli, des guitares twin limite Maideniennes (« Anthems of Despair (Summer Jam) »), de la gorge poncée à la mode black metal, de la sueur « working class rock’n’roll », des hardchorales de babouins tatoués, ainsi que du blast et des couilles de taureau qui font plus penser au thrash/death à clous qu’au jean/baskets from Bay Area. En gros, sur Doomed To Destroy, Destined To Die vous croiserez tout aussi souvent la route de Carnal Forge (celui des 2 premiers albums), d'Impaled Nazarene, de The Exploited (dans ses atours les plus metôôl), de Defleshed, de Motörhead, d'Iron Maiden et des Loud Pipes que de Nuclear Assault, Municipal Waste et Gang Green. En fait le mieux pour ne pas trop choquer les nostalgiques des années D.R.I. serait sans doute de présenter Ramming Speed comme le petit frère crossover des Rumpelstiltskin Grinder et autres Skeletonwitch.

 

Allez, même si la simple évocation du style pratiqué par les américains pourrait amplement suffire à vous apprendre tout ce que vous avez besoin de savoir sur cet album, consacrons quand même quelques lignes au détail du contenu de  ces 13 titres. Les maîtres-mots ici sont Fureur, Vitesse, Mélange-des-Genres et HO-MO-GÉ-NÉ-I-TÉ. Enfin si l’on excepte « Hollow Giants », bien plus sombre et long que la moyenne (plus de 5 minutes, là où le standard tourne plutôt autour des 2:00-2:30). S’il fallait détacher un bloc plus particulièrement « Pan dans la gueule » de cette grosse masse de granite métallique (ami géologue, rengaine cette hache), on découperait la tranche [« Grinding Dissent » - « Anthems of Despair »] qui concentre tout ce qu’il y a de plus méchamment punk’n’crust chez Ramming Speed, avec une mention spéciale pour « Cretins and Cowards », qui n’est pas loin de flirter avec le grind par moment. On se retournera aussi, quelques brassées plus loin, sur un « Ministry of Truth » à l’entame relativement Metalliquesque, et à la grosse accélération thrash de folie qui, vers 2:05, conclut le morceau dans une giclée de lave séminale tout ce qu’il y a de plus extatique. M’enfin cessons d'essayer de faire un bouquet riquiqui à partir de 3 titres alors qu’on se trouve au beau milieu d’un superbe champ de fleurs métalliques qu’il vaut mieux admirer dans son ensemble.

 

Bon, maintenant soyons franc: tout comme le Ne album de Rogga Johansson – qui peut tout à fait s’avérer hyper jouissif, mais reste néanmoins interchangeable avec n’importe laquelle des autres galettes de prolo-zombie metal générique from Stockholm –, Doomed To Destroy, Destined To Die s’avère un défouloir délectable blindé ras la gueule de metal en fusion et de rage communicative… Mais qui, après coup, ne nous laisse rien, nada, aucun morceau ni aucune mélodie insidieuse parasitant un coin de notre cortex. Un peu comme on prend un gros panard, en milieu de semaine, à dévorer une bavette/purée/Bordeaux au bistrot du coin tout en étant complètement incapable de se rappeler, une semaine après, ce qui constituait le menu du mercredi midi. Voilà donc du metal pour teuf entre poilus, de la méchante énergie destinée à requinquer le festivalier, du panard XXL à impact immédiat, mais clairement pas de la musique destinée à passer à la postérité. D’où le plafonnement des émoluments de nos gaillards à un 7.75 bien mérité, mais ne témoignant pas d’une révolution métallique en marche. En même temps qu’est-ce qu’on s’en nouille la branle, hein, franchement?

 

Bière, Punk, Thrash’n’roll au vitriol forêt veuuuuuuuuuuuur!!

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: Black’n’thrash’crust’n’roll? Crossover sulfureux et brûlant? Cataloguez Ramming Speed comme vous voulez, les américains s’en cognent: ça ne retire rien à la vitesse et à l’énergie de ces têtes brûlées qui convoquent Impaled Nazarene, Motörhead, Nuclear Assault, Maiden, Defleshed et les Loud Pipes à une putain de grosse fiesta digne d’un Skeletonwitch portant des baskets à languettes. Thraaaaaaaaaaaaash!

photo de Cglaume
le 12/03/2014

4 COMMENTAIRES

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 12/03/2014 à 11:52:02

Bas du front et sans une once de délicatesse : pas mal, mais les solos branlettes...

daminoux

daminoux le 12/03/2014 à 12:50:24

j'ai trouvé ça sans intérét... c'est vouloir faire du Municipal Waste avec des touches de black

Niktareum

Niktareum le 13/03/2014 à 19:56:50

Les extraits me bottent bien moi ! J'ai toujours cru que Ramming Speed c'était du vieux speed metal à l'ancienne. Et paf ! C'est spontané, énergique, pas prise de tête. Bueno ! Merci lapinou.

cglaume

cglaume le 13/03/2014 à 20:16:36

De nada Docta ! :)

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