Sofy Major - Waste

Chronique Vinyle 12" (35:20)

chronique Sofy Major - Waste

Du Noise hardcore moderne lourdement estampillé 2000’s qui a vu les clermontois de Sofy Major doucement émerger dans le paysage hexagonal, il ne reste plus grand-chose. Cela fait maintenant quelques années qu’à travers les sorties successives du groupe, ses collaborations diverses et les activités de Matthieu avec son label Solar Flare, le groupe s’engouffre allègrement dans le post hardcore tel qu’il était  troussé dans les nineties : avec lourdeur, décontraction et gouaille… Et je parle même pas des jeans troués, des chemises à carreaux et des coiffeurs à la retraite là hein.

 

A ce petit jeu, Sofy Major a donc eu le temps de parfaire sa maîtrise et ses recettes depuis ses premiers soubresauts et c’est bel et bien à un groupe qui s’assume pleinement qu’on a affaire aujourd’hui. Les recettes sont là et elles fonctionnent : on bouge la tête à chaque explosion, on retient les riffs à la première écoute, on frissonne gentiment sur la rugosité du son, on se tend sur les breaks, etc. Tout est à sa place. On peut même encore jouer au jeu du name dropping pour les influences y tutti quanti mais je préfère autant vous guider vers nos précédentes chroniques, les groupes en question y sont déjà cités. A partir de là, je ne sais pas vraiment quel est l’objectif des clermontois (si tant est qu’ils en ont un)… S’il s’agit bien ici de perpétuer le merdier, de continuer à polir ce caillou presque vieux de trente ans avec respect, application et passion, et bien collez leur donc la note maximale et merci, au revoir (oui, je suis d’accord, c’est de la connerie les notes souvent).

 

Par contre, si, comme je le crois, le but ici est de surprendre, de faire frissonner et d’essayer de passionner, ça va pas forcément aussi bien passer… Je m’explique :

 

Au-delà de cette maîtrise indiscutable, la plupart des titres de ce disque peinent à surprendre, et, pire encore, en viennent à s’enrailler au fil des écoutes (oui, je zappe systématiquement « Black and table » maintenant). Je ne suis pas médecin et je ne saurais clairement identifier la maladie dont est peut-être atteint ce disque mais j’en vois au moins les symptômes : à force d’empiler des riffs qui (certes) tuent, des breaks qui (certes) tabassent et des refrains qui (certes) s’incrustent immédiatement dans notre cortex, la machine s’essouffle légèrement et on se surprend à s’essouffler à notre tour. Par exemple, aucun disque ne m’a dernièrement plus donné envie de m’envoyer un vieux Portobello Bones ou un encore plus vieux Unsane (ce qui n’est pas forcément un mal mais bon… Je ne suis pas certain que ce soit le but ici). Ces derniers, et c’est un peu contradictoire, sonneront plus frais à mes oreilles .

 

Après, ne soyons pas trop sévères non plus, le disque parlera toujours à n’importe quel vieil ado attardé des 90’s (dont je fais toujours partie, sans déconner) et cela serait également injuste d’accuser le groupe d’immobilisme et d’auto-complaisance. En effet, on peut remarquer qu’à l’instar de leurs collègues de label que sont les nantais de Watertank, le trio a la volonté d’aérer son propos en ajoutant des parties plus mélodiques, tant dans ses arrangements (« Devotion Man ») que dans le chant, toujours un brin monolithique mais plus réfléchi que par le passé (« Turning Point »). On remarquera aussi une reprise des Thugs en fin de disque, fraîche, puissante et mélodique… Dommage que le reste du disque ne s’engouffre pas plus dans cette veine mais parions aussi que le trio saura rebondir dans la bonne direction : cette reprise, la qualité de leurs prestations scéniques et la fréquence de leurs sorties discographiques en sont la preuve.

 

Nb : Artwork qui défonce, réellement. Bien plus fun que les traditionnelles bidouilles géometro-intello des autres disques.

photo de Swarm
le 02/11/2015

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