The Old Wind - Feast on Your Gone

Chronique CD album (34:47)

chronique The Old Wind - Feast on Your Gone

Ces derniers temps, je vous ai pas mal parlé de Breach, de Terra Tenebrosa, mais aussi de la clique de Pelagic Records avec Coilguns et je ne sais pas s’il y a une certaine redondance dans le continuum espace temps de ma chaine audio ou si je suis encore plus monomaniaque que je pouvais le croire mais aujourd’hui, je vais vous parler de tout ça à la fois. Pourquoi donc ? Et bien tout simplement parce que je viens de tomber sur la galette de The Old Wind.

 

Alors, si le nom est inconnu au bataillon, il peut être utile de noter avant tout qu’il s’agit d’un groupe monté par Tomas Liljedah, l’ex chanteur de Breach, mais aussi maître de cérémonie au sein de Terra Tenebrosa. Afin de défendre ses propres compositions (qu’il aurait visiblement enregistré tout seul), l’intéressé a donc recruté deux vieux copains de Breach et a tout naturellement complété le line up avec Robin Staps, le patron de Pelagic plus connu pour torturer ses six cordes dans The Ocean. L’occasion faisant le larron, ce dernier sortira donc le disque sur son label et voilà, la boucle est bouclée, on est en terrain connu.

 

L’étape suivante si l’on suit le cours de ma monomanie, c’est d’attendre de ce disque qu’il gomme ce gouffre sans fond que la disparition de Breach a creusé dans mon cœur  et que Terra Tenebrosa n'arrive pas à combler malgré son charme obscur. En effet, les messes noires théâtrales de The Cuckoo (pseudo de Tomas Liljedah au sein de Terra Tenebrosa) c’est pas mal pour se consoler mais il manque toujours la colère, la rugosité, le naturel et le rock n’roll qui faisaient la gloire du quintet suédois il y a plus de dix années. Si je vous dit (une millième fois) tout ça, c’est que ces attributs sont bien présents tout au long du disque de The Old Wind. On retrouve donc et avant tout cette tension dramatique lestée de tout cérémonial ainsi que cette voix écorchée si particulière, et putain de bordel de merde, ça fait le plus grand bien. Le ton des six titres de ce disque est résolument noir et se complait dans un premier degré plutôt rafraichissant quand on suit de près le parcours des semi-légendes qui sont à l’œuvre. La voix de Tomas n’a jamais été aussi rugueuse et glaireuse, la structure des compostions semble couler toute seule, les arrangements, bien que très classiques, ne manquent pas de richesse et on retrouve ça et là ces disharmonies étranges qui faisaient une fois de plus tout le charme de Breach. Clairement, les premières écoutes de ce disque furent un véritable bonheur pour moi et les frissons qu’elles m’ont procurés me manquent déjà.

 

Parce que, et c’est là que le bas blesse très sévèrement, les six titres de ce disques, une fois assimilés, se révèlent être particulièrement ennuyeux. Passé le plaisir avide de la découverte, on se rend très vite compte que les compos tournent un peu en rond et que, pire encore, certaines pistes du disque s’écoulent sans que quoi que ce soit de remarquable se produise. La forme générale de la musique de The Old Wind reste résolument lente, voire pesante, et ces attributs ne jouent pas en faveur de ce nouveau super-groupe malgré les intentions indiscutablement louables du (des) responsable (s). Point de rock’n’roll séminal et dissonant ici, Tomas (et sa clique) ayant préféré verser dans un postcore daté et un brin paresseux. Du coup, pour peu que l’on reste dans cette attente monomaniaque vieille de presque 15 ans, on finit par se demander où se trouvent les explosions salvatrices, où se cachent les trouvailles rythmiques et, plus fondamentalement, où est passé le génie musical qui émane de chaque sortie des suédois, peu importe le groupe. Parce, dites vous qu’au fond, je n’ai absolument rien contre  Neurosis, Cult of Luna, voire même The Ocean, mais bon, ils en font déjà du gros post machin épique, sombre, etc. Et mieux que ça encore. 

 

Malgré une dernière piste excellente et queqlues moments réjouissants, le bilan n'est donc pas très ragoûtant. Mais ne jetons pas pour autant le bébé avec l’eau du bain et souvenons nous, dans notre grande mansuétude, que c’est un premier disque, qu’il n’y a que six pistes, qu’il a visiblement été enregistré par un seul homme pas très bien dans ces baskets (si l'on en croit les interview de l'interessé), que ce dernier à la meilleure voix hurlée du monde et qu’avec ce pédigrée et les compagnons d’armes qui sont embarqués dans le merdier, ça ne peut devenir que très très bien (et si possible très vite).

 

Je croise les doigts et je brûle un cierge.

photo de Swarm
le 29/05/2013

1 COMMENTAIRE

Ben

Ben le 01/08/2014 à 17:16:08

Pour ma part, beaucoup d'écoute et c'est toujours la purge. En live, c'est la grosse claque. Je trouve que le disque respire quelque chose d'inédit que l'on entend pas dans les premières écoutes

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