Ulver - Kveldssanger

Chronique CD album (35:29)

chronique Ulver - Kveldssanger

Ulver en a toujours fait qu'à sa tête, et ce dès sa première démo, Vargnatt, publiée alors que Garm, son principal géniteur, n'avait que dix-sept ans. Son black avec guitares acoustiques et chant clair dénotait déjà au sein de la scène norvégienne. Anti-conformisme confirmé avec la sortie du premier album qui affiche une maturation évidente du style pratiqué.

 

Kveldssanger est ce qui est considéré comme la seconde partie de la trilogie black metal d'Ulver. A cette époque, le groupe revêt un certain nombre des oripeaux inhérents aux genre: symbolique sataniste, décorum mystique... Mais c'est pour prendre son monde à contre pied (la première fois d'une longue série). En effet, ce deuxième album est purement acoustique, uniquement composé à la guitare sèche (cordes en nylon), ponctuellement accompagnée d'une flûte, qui a le droit de s'exprimer seule à la fin de "Hiertets Vee". Les vocaux sont quant à eux rares (huit des treize titres sont des instrumentaux) et quand ils se manifestent, c'est sous la forme de chœurs aériens clairs. D'ailleurs Garm fait preuve déjà dans ce domaine d'une maîtrise certaine, tout en simplicité, loin des pirouettes vocales déployées chez Arcturus.

 

Avec délicatesse, loin de la noirceur, de la misanthropie et de la violence du black metal, Ulver égrène ses arpèges au service de la beauté et du mysticisme des paysages norvégiens (quiconque a déjà visité le pays ne pourra qu'être d'accord). Les arrangements sont nombreux mais subtils, ce qui fait qu'on est plus proche de la musique de chambre, avec un arrière goût Renaissance, que de la veillée de camp scout. Hormis « Ulvsblakk » et ses presque sept minutes, tous les titres sont courts, entre 17 secondes et quatre minutes, mais en moyenne 2:30 minutes. Cela suffit pour mettre en place des atmosphères poignantes qui font glisser l'auditeur dans la beauté des fjords et des forêts scandinaves, les chakras ouverts aux esprits tutélaires de la nature.

 

A la suite de ses deux premiers albums fortement marqué par le folk, Ulver a signé chez Century Media, pour livrer à la surprise générale, un an après cette ode fragile, Nattens Madrigal, un album de pur black metal haineux, cru, l'un des plus radicaux qu'il m'ait été donné d'écouter.

photo de Xuaterc
le 08/05/2016

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