Wolfbrigade - Life Knife Death

Avec les Vieux Loups, on a toujours peur qu’ils deviennent des Caniches Pour Vieux.

Alors, que peuvent encore raconter les Wolfbrigade après bientôt 30 ans de furie crustie ?

Vont-ils se droitiser comme les boomers ?

Ou pondre une salade à la hispters ?

Peu de chance, car derrière cette pochette moche comme ta mère se cache une énorme cartouche de mes Suédois préférés. Une grosse salve graisseuse de Scandicrust concoctée par de vieux misanthropes toujours aussi féroces et menée par un frontman sur lequel le temps n’a pas de prise.

"Ways To Die" débute alors la saison des bastons aux tessons avec un pur D-Beat sauvage dont le combo a le secret.

Pas de surprise, pas de méprise, que d’la maîtrise.

Le bombardement incessant de la rythmique et de la guitare est forcément temporisé par la touche mélo made in Lycanthropie.

Le second morceau va taper dans le super classique qu’on peut retrouver dans toutes les plaques de la meute, tout en jouant encore dans la cour des bouchers du Swedeath. Oui, c’est galvaudé. Mais ce riffing de maboule est toujours là pour nous faire dire que la machine D-Crust est encore une fois inarrêtable et inaltérable.

L’arrivée sur Metal Blade Records n’a pas rogné les chicots des antiques carnassiers.

Ce n’est pas un secret, aussi, de dire que les gars vouent un culte à Motörhead, comme tout à chacun.

Et que les Punks vieillissent, comme Xavier Bertrand.

Donc les Crusties tentent des trucs : ralentir le rythme... parfois.

Si "Nail Bomb" est un autre bon "Orgasmatron" (après "Necronomium" sur le EP de 2022), le titre éponyme un peu pataud et le mi-figue mi-poing américain "Skinchanger" collent des grumeaux dans le mortier.

Pas bien grave tout ça : les deux plages demeurent supérieures aux communs des mortels de la scène.

Alors, l'essentiel de la tracklist racle les bords des encéphales de primate des droitards en leur dispensant le souffle brûlant des artificiers de métier.

De multiples morceaux de bravoure prennent leur place à grands coups de boules, au rang desquels la doublette "A Day In The Life Of An Arse"-"Unruled Unamed" soulève les foules pour une bonne émeute des familles.

Les poutreries "Cyniade Messiah" et "Your God Is A Corpse" tutoient aussi les sommets de la vitesse verbalisable.

Alors le vicieux et surpuissant "Mayhem Mongrel" ajoute une variation dans l’exécution. Sur cette plage de caillasses balancée dans ta tronche, les Suédois se font les artistes du groove de tout un genre dont ils ont forgé le squelette et les burnes.

Le titre en question fait absolument partie des meilleurs composés par la meute avec un équilibre barbare parfait. Les 20 dernières seconds sont grandioses. Juste avant de déboiter les rotules avec un "Sea Of Rust" punitif.

Et si d’aventure vous ne reconnaissez pas à quelle légende du genre fait penser le refrain de "A Day In The Life Of An Arse", déjà cité (DISCHARGE) , vous avez foiré votre vie de keupon.

Les Wolfbrigade demeurent encore et toujours les plus sanguinaires défenseurs du HxC suédois et de la non compromission musicale.

Un phare dans la tempête

Une 8 6° dans un pack de Kro

Une balle de fronde dans les oreilles d'un faf

Un Enfant de la Terre sautant sur une bagnole de flics

Un coup de masse dans ton groupe de baltringues

Crom-Cruach

le 20/09/2024