Birds In Row - Interview du 17/09/2012

Birds In Row (interview)
 

Salut les Birds In Row ! Sortie d’album, tournée américaine puis tournée européenne cet été avec Rise And Fall et Converge, actualité chargée ! Vous avez prévu de passer un dimanche après-midi chez maman bientôt ou ça y est, l’oiseau est parti du nid pour un bon bout de temps ?

 

Salut, bah écoute on ne s'attache pas à tourner qu'à un endroit particulier. Au contraire, on aurait tendance à étendre notre champ d'action de plus en plus. On a toujours joué en France mais généralement sur la route pour l'Espagne ou l'Allemagne, ou dans des villes où des potes veulent nous voir régulièrement comme Paris, Toulouse ou Bordeaux. On a fait une tournée proprement française il y a un ou deux ans avec nos potes d'As We Draw. Mais au final, quand on part, on aime bien partir loin. Rien à voir avec un quelconque dédain pour la France, juste on aime la découverte ou "l'exotisme", depuis toujours.

 

Tourner avec des groupes renommés, ça doit être un boost énorme pour votre groupe, comment les ricains ont-ils réagi au son Birds In Row ? Ils doivent savoir situer le Mayennechussets et Laval sur une carte maintenant, non ?

 

On n'est pas le premier groupe français à avoir tourné là bas mais le fait d'être en tournée avec des groupes comme Defeater ou Touche Amore, ça a peut être ouvert les yeux à certains kids qui ne vont pas aux concerts plus petits, sur le fait qu'il y a des groupes potentiellement intéressants de l'autre côté de l'océan. Donc on nous a posé des questions sur comment ça se passait en France niveau hardcore, si y avait d'autres groupes etc... Le seul nom qui revenait régulièrement c'était Daïtro mais on leur a fait une petite liste chaque soir avec une trentaine de noms de groupes français. Après, par rapport à notre musique, les gens ont l'air d'avoir aimé et trouvé ça original, sans doute dû au fait qu'on doit pas avoir les mêmes influences que la majorité des groupes qu'ils voient en mode centré sur l'Amérique du Nord. Donc bonne expérience dans l'ensemble.

 

Chez COREandCO, on vous suit depuis Rise Of The Phoenix et à titre personnel depuis Sling 69. On sent bien que sans avoir tout envoyé valser à chaque fois, vous n’arrêtez pas de faire évoluer votre musique vers quelque chose de plus en plus pesant ; comme un jet de parpaing facial. Comment se place You, Me And The Violence par rapport à ça ? Le fameux album de la maturité ?

 

Du coup, vu que je réponds à cette interview en retard, t'as sans doute dû écouter l'album et te rendre compte par toi même. Pour nous, il nous semble que c'est un peu un nouveau pas en avant dans ce qu'on fait, à savoir que les passages vénères sont peut être plus vénères et les passages calmes pous calmes. Ça donne d'autres directions pour la suite aussi. On s'est fait plaisir. Quand il a fallu composer l'album, on s'est enfermé un mois et demi en répète, et on a voulu faire ce qu'on voulait vraimenr faire. Travailler avec un label comme Deathwish ça peut pousser un groupe à changer sa façon de travailler artistiquement; Nous on a pris ça comme une opportunité de vraiment faire ce qu'on voulait faire, en se disant qu'on toucherait plus de monde et que c'était sans doute le moment de montrer ce vers quoi on voulait aller et ce qu'on savait faire.

 

Justement, on ne va pas passer à côté (vu l’événement que cela représente). Signer chez Deathwish Inc c’est tout de même une sacrée perf’ pour des frenchies. Presque un rêve de gosses, non ? Comment passe t-on du Queen’s Bar (caf’ conc’ de Laval) à une tournée US avec Converge ? Avec du taf et un peu de chance, bien sûr, mais il y a bien un truc ? Vous avez un talent caché (comme ouvrir une bouteille de vin avec une chaussure, deviner les cartes au black jack…) ?

 

Ce label, c'est pour nous trois le meilleur label du genre. Donc quand on nous a proposé de travailler ensemble ça a été juste incroyable. Après, sans prôner la méritocratie à l'extrême, on a passé deux ans à bosser dur, à partir en tournée très régulièrement. On a jamais fait ça en se disant "ça va payer" parce qu'on s'en fout de ça. Juste on part en tournée pour vivre cette expérience et sans doute fuir certaines choses. Mais avec objectivité, le fait d'avoir tourné comme ça, ça nous a fait connaitre à droite à gauche, plus les amis qui parlent de toi à droite à gauche, et les nombreux coups de chance... On en est arrivé à recevoir un mail de Jacob Bannon nous disant qu'ils voulaient bosser avec nous... Woah ! Au final, y a aucun héroïsme là dedans, on fait juste les choses comme on les sent, avec sincérité, et on a la chance que ça plaise à des gens qu'on estime (que ce soit Deathwish ou des amis en France).

 

Plus prosaïquement, signer chez un « gros » label, cela signifie surtout qu’il faut aller fissa en studio. Comment s’est passée la mise en place du  projet You, Me And The Violence ? Cela n’a pas forcément été simple d’imposer l’équipe qui vous suit depuis les débuts : Amaury Sauvé et Sylvain Biguet, non ? Artistiquement, on vous a laissé faire comme vous vouliez ? On vous a plutôt donné des conseils ? Ou l’on vous a clairement indiqué vers là où il fallait aller pour rentrer dans l’écurie ?

 

Alors pour bien recadrer les choses, Deathwish n'est pas un gros label. Epitaph oui. Victory oui. Mais Deathwish c'est juste un Throatruiner Records ou Guerilla Asso à l'échelle américaine et qui traine sa bille depuis 12 ans. Du coup, ils ont la même démarche que n'importe quel label indépendant puisqu'ils en sont un. On a une liberté totale, artistiquement. On a pas eu à imposer qui que ce soit, c'était juste notre choix et Deathwish nous a fait confiance. Ils nous ont annoncé dans leur roaster avant même qu'on écrive la première chanson de l'album, en mode confiance totale. Du coup, comme je disais plus haut, on s'est enfermé tous les soirs pendant un mois et demi dans un local pour composer des chansons qui nous plaisaient, pas dans l'optique de plaire à Deathwish ou qui que ce soit d'autre.

 

Un groupe, pour qu’il reste soudé, outre de ne jamais arrêter de composer doit avoir certains objectifs précis. Quel est le vôtre, maintenant que vous avez réalisé le projet album et le projet tournée ? Il faut s’attendre à quelque chose de votre part dans les prochains mois ?

 

Y a pas de projet album ou de projet tournée. On aime faire de la musique, on continuera à en faire, comme on continuera à tourner. Tourner avec Converge c'est une chose, intéressante et on se sent comme des fous de partager l'affiche avec un de nos groupes cultes. Mais on a aussi hâte de retourner sur les routes seuls, retourner dans des endroits plus cosy.

 

Si, à l’issue d’un de ces concerts, un teenager te dit qu’il a carrément accroché à ta musique mais qu’il n’a pas un radis pour acheter ton album, il va donc le télécharger en même temps que la saison 2 de Game Of Thrones. Tu réagis comment ?

 

Notre musique est en téléchargement libre sur notre site. On a pas envie de vendre des disques mais plutot de partager ce qu'on fait, c'est différent. La polémique autour du marché du disque et de son écroulement n'a rien de basé sur un quelconque problème éthique ou un manque de respect de l'artiste, mais sur le fait qu'on a oublié que l'important c'était la musique qu'un artiste sort et pas le nombre de disques qu'il vend ou la thune qu'il rapporte à des bureaucrates qui ne connaissent rien du milieu dans lequel ils jouent. Donc clairement, un gamin qui télécharge notre album sur un blog apporte plus d'intérêt à notre musique et à notre démarche que quelqu'un qui va acheter des mp3s sur iTunes ou voler notre LP sur notre table de merch.

 

Je pense que l’on a dû vous poser plein de questions en quelques mois, vous devez certainement avoir des réponses toutes faites, à force (un peu comme les sportifs à la fin des matches). Mais y a t-il une question que l’on ne vous a pas encore posée et que vous rêveriez que l’on vous pose ? Y a t il une question bien débile que l’on t’a posée ? Laquelle ? Si c’est moi qui l’ai posée, tu as le droit à trois mots d’insultes…

 

Toutes les interviews se ressemblent plus ou moins mais de temps en temps t'as des questions intéressantes qui sortent (genre celle du dessus, on nous a rarement parlé du téléchargement). Ça arrive qu'on se tape des questions débiles ou des interviews écrites en 5 mn, avec un ton ultra amical alors qu'on ne se connait pas...

 

Et bien merci beaucoup pour avoir pris le temps de me répondre. En espérant que vous allez continuer de faire rocker la casbah encore un petit moment ! Pour finir, tu as le choix entre me donner ta recette de cuisine fétiche et une blague débile, alors ?

 

Je choisis la marmelade Jean Pierre.

 

photo de Geoffrey Fatbastard
le 17/09/2012

2 COMMENTAIRES

mat(taw)

mat(taw) le 17/09/2012 à 14:07:45

heu petite coquille l'ami geoff: c'est sylvain biguet, pas clément...

Geoffrey Fatbastard

Geoffrey Fatbastard le 17/09/2012 à 14:11:31

Oh la loose, merci! Corrigé!

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