Lofofora - Interview du 01/08/2008

C'est durant le festival des Lez'arts Scénique, qui s'est déroulé du vendredi 1er Août au dimanche 3 Août 2008, que Reuno s'est laissé interviewé. Le groupe venait de passer sur scène et c'est un show endiablé avec un Reuno possédé auquel les spectateurs ont eu droit.
Membre(s) interviewé(s) : Reuno (chant)
Alors au cas où y’en a qui ne connaitrait pas encore le groupe, y’a peut être moyen de vite le présenter.
Alors Lofofora c’est un groupe qui s’est formé fin 1989 sur les cendres de l’alternatif français. Avec comme influences principales pour moi et Phil (le bassiste), qui sommes les membres fondateurs du groupe on va dire, on était plus branché par le punk-rock et puis par le hardcore, et puis aussi le hip-hop. On a eu envie de faire un groupe où on mélangé un peut tout ça. Donc au fil des années on a eu les étiquettes de fusion, quelques uns se sont risqués à Néo-métal même, chose qu’on ne revendique pas du tout. Quand on va jouer au Québec on dit qu’on fait du cross-over, enfin c’est ce que disent les gens de là-bas. Et puis voilà, on mélange un peu tout ce qu’on aime dans la musique, dans un gros son, on garde une dimension groove, on chante en français avec des paroles assez énervées. On a déjà sorti six albums studio, en tout neuf disques, dont deux lives, un dvd et un cinq titres. Il s’est vraiment passé pas mal de choses en plus de quinze ans de route !
Ce n’est pas la première fois vous venez en Alsace, ça vous plait bien comme endroit ? Ou alors c’est la choucroute qui vous attire ?
Je ne suis pas tellement choucroute, mais je suis plutôt Alsace ouais ! Y’a carrément un bon accueil à chaque fois. Ca fait partie des coins de France où chaque fois qu’on vient on se dit qu’on va tomber sur notre bon public d’allumés et qu’on va bien se marrer. Et puis ils nous déçoivent jamais et j’espère que nous c’est pareil.
Au fil des années le public est toujours au rendez vous, mais est-ce que vous voyez des différences ? On a pu le voir pendant ce concert, le public était des plus hétéroclites, avec des jeunes, des moins jeunes…toutes les générations presque !
Nous on est plutôt fier de ça. Y’a des gens qui nous suivent depuis le début, d’autres que depuis cinq ans et puis carrément d’autres qui nous ont découvert qu’il y’a six mois. Et c’est très bien comme ça. Je suis très content de savoir que notre public se renouvelle et en même temps de savoir qu’il y’en a qui reste accroché depuis le début. C’est plutôt bon signe. On est bien fier de notre public en général.
Concernant le dernier album, il contient de nouveau des textes bien engagés, où tu ne vas pas avec le dos de la cuillère sur certains thèmes…tu n’as pas peur de certaines représailles ?
Non. C’est vrai qu’avant de sortir l’album par exemple on voulait faire une reprise des Sex Pistols avec Anarchy in the UK qui aurait donné Anarchy en Sarkozy. Mais quand tu changes le texte d’une chanson t’es obligé de demander l’autorisation, et on a demandé à Warner Chapel (détenteur des droits des Pistols) pour avoir le droit, et…ça a été non tout de suite. Donc y’a des gens qui ont peur pour nous, enfin on s’en fout, on n’est pas signé chez eux. Mais on aurait bien aimé qu’ils nous laissent faire notre reprise. Ca n’avait rien d’injurieux. Ensuite, je pense qu’on n’est pas assez gros, pas assez important pour qu’on s’acharne sur nous voilà quoi. Le jour où on vendra 100.000 ou 200.000 cd’s, si ça arrive un jour chose dont je doute beaucoup, peut être qu’à ce moment là…Regarde un groupe comme NTM en leur temps ou La Rumeur qui a eu énormément de problèmes. Je pense que ce qui fait le plus peur c’est les jeunes des cités à casquette que les mecs comme nous.
Ca va faire vingt ans que le groupe existe (l’année prochaine), vous avez prévu une grosse tournée ? Un évènement particulier pour fêter ça ?
Ouais on aimerait bien faire un truc spécial. On est sur des plans en ce moment, on essai d’élaborer l’avenir de Lofo, y’a des projets un peu différents qui circulent dans nos têtes, des trucs un peu différents de ce qu’on a fait jusqu’à présent. Et voilà on verra bien !
La société vous inspire beaucoup pour vos textes, mais niveau musical, quels sont les groupes qui vous ont le plus inspirés, influencés ?
Aujourd’hui on a écouté tellement trucs déjà que nos influences on peut aller les puiser n’importe où. Comme je te disais au début, nous on vient du punk-rock, du hardcore, on a écouté du hip-hop à l’époque de Public Ennemy, Ice Cube et tous ces trucs là. Et après nous on écoute aussi bien de l’électro, de la soul, vraiment un paquet de trucs. Après c’est sur y’a les groupes de références chez Lofo, qui seront toujours des groupes comme Biohazard, Sik Of It All. On sera toujours fans des Sick Of, c’est des gens vrais, avec une vraie attitude, qui ne trichent pas, qui font une musique sans concessions. Tout a l’heure, en venant dans le camion, on lisait une interview de Roger Miret de Agnostic Front. Ca fait plaisir de lire un mec comme ça, ce type ça fait vingt-cinq ans qui fait Agnostic Front et c’est toujours un putain d’anarchiste qui kiffe la vie, l’expérience que ça peut être d’être sur la route et de rencontrer des gens tous les jours. Sinon ouais, des influences musicales on en a vraiment des pelletés, parmi les derniers groupes qui nous ont vraiment botté le cul ces dernières années y’a The Bronx, Comeback Kid. On est plutôt branché par la scène hardcore en général quand même. C’est sur ces groupes là que les quatre Lofos vont se rejoindre tu vois. En ce moment, Phil, c’est un fan des Dropkick Murphys, moi ça me fait pas plus d’effet que ça. Daniel lui il écoute à fond Isis, Cult of Luna, Neurosis, des trucs comme ça. Je sais que Pierre écoute beaucoup le dernier album de The Roots ou de Sage Francis. Et puis moi, des vieux trucs hardcore ou de la soul beaucoup en ce moment.
Et toi aujourd’hui, ça te fait quoi d’être cité comme influence par des nouveaux groupes ?
Ben y’a des gens t’assumes pas du tout d’être leur influence pour être franc. Non en vrai, ça me fait plaisir. Y’a un truc, sans me cirer les pompes, je sais très bien qu’avant Lofo dans les groupe énervés à tendance métal ou punk hardcore, bon dans le punk y’a toujours eu beaucoup de gens qui chantaient en français, mais sur la scène métal-hardcore un peu moins et aujourd’hui un peu plus qu’il y’a quinze ans en arrière. Et je pense que j’y suis un petit peu pour quelque chose. Je ne touche pas des droits là-dessus donc j’ai pas de quoi me la péter !
Petit retour sur le dernier album. Pour la prod’ vous avez fait appel à Laurent Etxemendi (petit cours de prononciation de la part de Reuno), le producteur qui a bossé avec Gojira. Pourquoi de choix ?
Par ce qu’on avait envie d’un autre son, on avait envie d’une oreille neuve quoi. Et puis quand on a entendu ce qu’ils avaient fait sur l’avant dernier album on s’est dit « Wouah », ce serait intéressant d’entendre Lofo passé à cette moulinette là. Enfin nous, on voulait par leur son à eux, mais ce qui est génial sur Gojira, sur cet album là, t’as vraiment le mur du son façon métal, mais contrairement à d’autres productions métal t’as un gros son organique et pas chimique. Et nous c’est vrai qu’on voulait garder un côté organique dans le son. Et puis c’est des gens qu’on connait, Laurent on le connait depuis longtemps, on savait qu’on serait bien là bas, et pour nous c’est aussi important que le reste de savoir qu’on va enregistrer dans de bonnes conditions. Et quand je dis des bonnes conditions, ce n’est pas dans des studios climatisés avec des canapés en cuir et des écrans plasma, mais dans un chouette cadre.
Sur le dernier album on peut entendre King-Ju des Stupéflip. Pourquoi un duo avec lui ? d’où vient l’idée ?
Par ce qu’on l’adore, par ce qu’on lui avait demandé de faire la pochette de l’album par ce qu’on l’aimait bien comme graphiste. Et comme on l’avait sous la main, il passait pendant les répet’, dès qu’il entendait les grosses grattes il était comme un dingue ! On lui a alors proposé de faire un morceau ensemble, il a été de suite d’accord, et ça nous a bien fait plaisir.
Et au sein de Lofo même, vous n’avez jamais été tentés d’explorer un autre style de façon totale, dans un album entier ?
On avait fait il y a longtemps un deux titres, édité à très peu d’exemplaires, qu’on peut télécharger illégalement avec notre accord sur notre site dans la partie multimédia, et y’a un duo qu’on a fait avec Kabal (groupe de rap de Bobigny). On avait deux titres, un qui s’appelle «Grand et Fort» et l’autre «La Bête», qu’aujourd’hui on a plus le droit de faire fabriqué par ce que ça appartient à Virgin. Ils nous avaient un peu jeté les morceaux à la gueule en nous disant que ça ne passerait jamais sur Skyrock. Donc voilà, on avait fait cette expérience là. Sinon, sur presque chaque album de Lofo, sur le premier y’avait un dj d’invité, un groupe de reggae, plus tard on a fait un morceau avec Ekova un groupe de musique ethnique-world. Donc on a fait pas mal de coopérations avec des gens venus de pas mal d’horizons différents. Sinon nous, nous plonger totalement dans un autre univers musical, je ne sais pas si ça nous tente. Ca ne nous est pas encore passé par la tête en tout cas.
Et niveau projets parallèles, ça donne quoi ? Y’a Mudweiser, Destruction Inc. Etc…
Destruction ils ont sorti l’album, fait quelques dates, je pense qu’ils ne vont pas tarder, ils ont déjà bien avancé sur le second album. Avec Mudweiser on espère sortir l’album en octore ou novembre, quelque chose comme ça. Et puis quelques dates à travers la France, juste des petits clubs, histoire de faire vivre le projet. C’est pas un projet professionnel d’avenir pour moi, à moins que tout d’un coup tout le monde veuille du Mudweiser et achète nos disques…mais c’est pas demain la veille.
Jamais tenté d’aller bosser aux US ? C’est un peu la mode en ce moment…
Pour dire la vérité, l’une des options qu’on avait opté pour le précédent album c’était d’enregistrer avec l’ancien batteur de Black Flag (Bill Stevenson). Il a produit pas mal d’albums, surtout hardcore, comme les Comeback Kid, des NOFX des choses comme ça. Et puis c’était tout un bordel d’aller enregistrer aux Etats-Unis. Et puis ça n’avait pas l’air de lui faire top plaisir de nous voir arriver. Et puis bon, ça n’a jamais trop été un but en soi de toute façon.
Dernière question récurrente du site : est-ce que vous vous intéressez à la littérature? Est-ce qu'il y a des auteurs ou des livres qui vous inspirent dans les paroles de vos chansons ?
Ben moi y’a plein de gens qui pensent que je suis un littéraire par ce que j’écris les paroles en français, mais en fait je suis…je n’ai pas eu de prof de français qui ont su me passionner pour la lecture. C’est vraiment un effort pour moi que de lire un bouquin. Le dernier bouquin que j’ai lu c’était début juin et c’était «Haute Fidélité», le bouquin qui a donné le film avec Jack Black (ndr : le film c’est High Fidelity, avec John Cusak et Jack Black). C’est un best seller, mais franchement j’ai jamais autant rigolé en lisant un bouquin. Je me reconnaissais trop dans pleins de trucs, le côté vrillé du personnage, cette espèce de psychose du quotidien, j’aime bien, c’est marrant. J’ai aussi lu pas mal de bouquins de Jim Thompson, c’est les livres qui m’ont fait le plus tripper dans la vie. Des sortes de romans noirs. J’adore les romans policiers, surtout les romans noirs américains des années soixante. J’aime bien, comme pour beaucoup de gens dans la musique, tu vois par exemple pour un jazzeux un rockeur c’est vraiment un sous genre. Ben au même titre, je crois que le roman noir ça fait pas longtemps que c’est reconnu comme de la vraie littérature, et c’est peut-être pour ça que j’aime. Pour moi c’est le rock du livre ! Sinon, quand j’étais enfant, un des bouquins que j’avais super adoré c’est «L’île du Docteur Moreau ». C’est génial, l’histoire est vraiment géniale. C’est un truc qui a vraiment influencé ma vie je crois. Je pense que si j’ai écrit comme «Mémoire de Singe» c’est ce lien hyper intime qu’il y’a chez l’être humain avec son côté animal. C’est un truc que je trouve super passionnant.
Alors Lofofora c’est un groupe qui s’est formé fin 1989 sur les cendres de l’alternatif français. Avec comme influences principales pour moi et Phil (le bassiste), qui sommes les membres fondateurs du groupe on va dire, on était plus branché par le punk-rock et puis par le hardcore, et puis aussi le hip-hop. On a eu envie de faire un groupe où on mélangé un peut tout ça. Donc au fil des années on a eu les étiquettes de fusion, quelques uns se sont risqués à Néo-métal même, chose qu’on ne revendique pas du tout. Quand on va jouer au Québec on dit qu’on fait du cross-over, enfin c’est ce que disent les gens de là-bas. Et puis voilà, on mélange un peu tout ce qu’on aime dans la musique, dans un gros son, on garde une dimension groove, on chante en français avec des paroles assez énervées. On a déjà sorti six albums studio, en tout neuf disques, dont deux lives, un dvd et un cinq titres. Il s’est vraiment passé pas mal de choses en plus de quinze ans de route !
Ce n’est pas la première fois vous venez en Alsace, ça vous plait bien comme endroit ? Ou alors c’est la choucroute qui vous attire ?
Je ne suis pas tellement choucroute, mais je suis plutôt Alsace ouais ! Y’a carrément un bon accueil à chaque fois. Ca fait partie des coins de France où chaque fois qu’on vient on se dit qu’on va tomber sur notre bon public d’allumés et qu’on va bien se marrer. Et puis ils nous déçoivent jamais et j’espère que nous c’est pareil.
Au fil des années le public est toujours au rendez vous, mais est-ce que vous voyez des différences ? On a pu le voir pendant ce concert, le public était des plus hétéroclites, avec des jeunes, des moins jeunes…toutes les générations presque !
Nous on est plutôt fier de ça. Y’a des gens qui nous suivent depuis le début, d’autres que depuis cinq ans et puis carrément d’autres qui nous ont découvert qu’il y’a six mois. Et c’est très bien comme ça. Je suis très content de savoir que notre public se renouvelle et en même temps de savoir qu’il y’en a qui reste accroché depuis le début. C’est plutôt bon signe. On est bien fier de notre public en général.
Concernant le dernier album, il contient de nouveau des textes bien engagés, où tu ne vas pas avec le dos de la cuillère sur certains thèmes…tu n’as pas peur de certaines représailles ?
Non. C’est vrai qu’avant de sortir l’album par exemple on voulait faire une reprise des Sex Pistols avec Anarchy in the UK qui aurait donné Anarchy en Sarkozy. Mais quand tu changes le texte d’une chanson t’es obligé de demander l’autorisation, et on a demandé à Warner Chapel (détenteur des droits des Pistols) pour avoir le droit, et…ça a été non tout de suite. Donc y’a des gens qui ont peur pour nous, enfin on s’en fout, on n’est pas signé chez eux. Mais on aurait bien aimé qu’ils nous laissent faire notre reprise. Ca n’avait rien d’injurieux. Ensuite, je pense qu’on n’est pas assez gros, pas assez important pour qu’on s’acharne sur nous voilà quoi. Le jour où on vendra 100.000 ou 200.000 cd’s, si ça arrive un jour chose dont je doute beaucoup, peut être qu’à ce moment là…Regarde un groupe comme NTM en leur temps ou La Rumeur qui a eu énormément de problèmes. Je pense que ce qui fait le plus peur c’est les jeunes des cités à casquette que les mecs comme nous.
Ca va faire vingt ans que le groupe existe (l’année prochaine), vous avez prévu une grosse tournée ? Un évènement particulier pour fêter ça ?
Ouais on aimerait bien faire un truc spécial. On est sur des plans en ce moment, on essai d’élaborer l’avenir de Lofo, y’a des projets un peu différents qui circulent dans nos têtes, des trucs un peu différents de ce qu’on a fait jusqu’à présent. Et voilà on verra bien !
La société vous inspire beaucoup pour vos textes, mais niveau musical, quels sont les groupes qui vous ont le plus inspirés, influencés ?
Aujourd’hui on a écouté tellement trucs déjà que nos influences on peut aller les puiser n’importe où. Comme je te disais au début, nous on vient du punk-rock, du hardcore, on a écouté du hip-hop à l’époque de Public Ennemy, Ice Cube et tous ces trucs là. Et après nous on écoute aussi bien de l’électro, de la soul, vraiment un paquet de trucs. Après c’est sur y’a les groupes de références chez Lofo, qui seront toujours des groupes comme Biohazard, Sik Of It All. On sera toujours fans des Sick Of, c’est des gens vrais, avec une vraie attitude, qui ne trichent pas, qui font une musique sans concessions. Tout a l’heure, en venant dans le camion, on lisait une interview de Roger Miret de Agnostic Front. Ca fait plaisir de lire un mec comme ça, ce type ça fait vingt-cinq ans qui fait Agnostic Front et c’est toujours un putain d’anarchiste qui kiffe la vie, l’expérience que ça peut être d’être sur la route et de rencontrer des gens tous les jours. Sinon ouais, des influences musicales on en a vraiment des pelletés, parmi les derniers groupes qui nous ont vraiment botté le cul ces dernières années y’a The Bronx, Comeback Kid. On est plutôt branché par la scène hardcore en général quand même. C’est sur ces groupes là que les quatre Lofos vont se rejoindre tu vois. En ce moment, Phil, c’est un fan des Dropkick Murphys, moi ça me fait pas plus d’effet que ça. Daniel lui il écoute à fond Isis, Cult of Luna, Neurosis, des trucs comme ça. Je sais que Pierre écoute beaucoup le dernier album de The Roots ou de Sage Francis. Et puis moi, des vieux trucs hardcore ou de la soul beaucoup en ce moment.
Et toi aujourd’hui, ça te fait quoi d’être cité comme influence par des nouveaux groupes ?
Ben y’a des gens t’assumes pas du tout d’être leur influence pour être franc. Non en vrai, ça me fait plaisir. Y’a un truc, sans me cirer les pompes, je sais très bien qu’avant Lofo dans les groupe énervés à tendance métal ou punk hardcore, bon dans le punk y’a toujours eu beaucoup de gens qui chantaient en français, mais sur la scène métal-hardcore un peu moins et aujourd’hui un peu plus qu’il y’a quinze ans en arrière. Et je pense que j’y suis un petit peu pour quelque chose. Je ne touche pas des droits là-dessus donc j’ai pas de quoi me la péter !
Petit retour sur le dernier album. Pour la prod’ vous avez fait appel à Laurent Etxemendi (petit cours de prononciation de la part de Reuno), le producteur qui a bossé avec Gojira. Pourquoi de choix ?
Par ce qu’on avait envie d’un autre son, on avait envie d’une oreille neuve quoi. Et puis quand on a entendu ce qu’ils avaient fait sur l’avant dernier album on s’est dit « Wouah », ce serait intéressant d’entendre Lofo passé à cette moulinette là. Enfin nous, on voulait par leur son à eux, mais ce qui est génial sur Gojira, sur cet album là, t’as vraiment le mur du son façon métal, mais contrairement à d’autres productions métal t’as un gros son organique et pas chimique. Et nous c’est vrai qu’on voulait garder un côté organique dans le son. Et puis c’est des gens qu’on connait, Laurent on le connait depuis longtemps, on savait qu’on serait bien là bas, et pour nous c’est aussi important que le reste de savoir qu’on va enregistrer dans de bonnes conditions. Et quand je dis des bonnes conditions, ce n’est pas dans des studios climatisés avec des canapés en cuir et des écrans plasma, mais dans un chouette cadre.
Sur le dernier album on peut entendre King-Ju des Stupéflip. Pourquoi un duo avec lui ? d’où vient l’idée ?
Par ce qu’on l’adore, par ce qu’on lui avait demandé de faire la pochette de l’album par ce qu’on l’aimait bien comme graphiste. Et comme on l’avait sous la main, il passait pendant les répet’, dès qu’il entendait les grosses grattes il était comme un dingue ! On lui a alors proposé de faire un morceau ensemble, il a été de suite d’accord, et ça nous a bien fait plaisir.
Et au sein de Lofo même, vous n’avez jamais été tentés d’explorer un autre style de façon totale, dans un album entier ?
On avait fait il y a longtemps un deux titres, édité à très peu d’exemplaires, qu’on peut télécharger illégalement avec notre accord sur notre site dans la partie multimédia, et y’a un duo qu’on a fait avec Kabal (groupe de rap de Bobigny). On avait deux titres, un qui s’appelle «Grand et Fort» et l’autre «La Bête», qu’aujourd’hui on a plus le droit de faire fabriqué par ce que ça appartient à Virgin. Ils nous avaient un peu jeté les morceaux à la gueule en nous disant que ça ne passerait jamais sur Skyrock. Donc voilà, on avait fait cette expérience là. Sinon, sur presque chaque album de Lofo, sur le premier y’avait un dj d’invité, un groupe de reggae, plus tard on a fait un morceau avec Ekova un groupe de musique ethnique-world. Donc on a fait pas mal de coopérations avec des gens venus de pas mal d’horizons différents. Sinon nous, nous plonger totalement dans un autre univers musical, je ne sais pas si ça nous tente. Ca ne nous est pas encore passé par la tête en tout cas.
Et niveau projets parallèles, ça donne quoi ? Y’a Mudweiser, Destruction Inc. Etc…
Destruction ils ont sorti l’album, fait quelques dates, je pense qu’ils ne vont pas tarder, ils ont déjà bien avancé sur le second album. Avec Mudweiser on espère sortir l’album en octore ou novembre, quelque chose comme ça. Et puis quelques dates à travers la France, juste des petits clubs, histoire de faire vivre le projet. C’est pas un projet professionnel d’avenir pour moi, à moins que tout d’un coup tout le monde veuille du Mudweiser et achète nos disques…mais c’est pas demain la veille.
Jamais tenté d’aller bosser aux US ? C’est un peu la mode en ce moment…
Pour dire la vérité, l’une des options qu’on avait opté pour le précédent album c’était d’enregistrer avec l’ancien batteur de Black Flag (Bill Stevenson). Il a produit pas mal d’albums, surtout hardcore, comme les Comeback Kid, des NOFX des choses comme ça. Et puis c’était tout un bordel d’aller enregistrer aux Etats-Unis. Et puis ça n’avait pas l’air de lui faire top plaisir de nous voir arriver. Et puis bon, ça n’a jamais trop été un but en soi de toute façon.
Dernière question récurrente du site : est-ce que vous vous intéressez à la littérature? Est-ce qu'il y a des auteurs ou des livres qui vous inspirent dans les paroles de vos chansons ?
Ben moi y’a plein de gens qui pensent que je suis un littéraire par ce que j’écris les paroles en français, mais en fait je suis…je n’ai pas eu de prof de français qui ont su me passionner pour la lecture. C’est vraiment un effort pour moi que de lire un bouquin. Le dernier bouquin que j’ai lu c’était début juin et c’était «Haute Fidélité», le bouquin qui a donné le film avec Jack Black (ndr : le film c’est High Fidelity, avec John Cusak et Jack Black). C’est un best seller, mais franchement j’ai jamais autant rigolé en lisant un bouquin. Je me reconnaissais trop dans pleins de trucs, le côté vrillé du personnage, cette espèce de psychose du quotidien, j’aime bien, c’est marrant. J’ai aussi lu pas mal de bouquins de Jim Thompson, c’est les livres qui m’ont fait le plus tripper dans la vie. Des sortes de romans noirs. J’adore les romans policiers, surtout les romans noirs américains des années soixante. J’aime bien, comme pour beaucoup de gens dans la musique, tu vois par exemple pour un jazzeux un rockeur c’est vraiment un sous genre. Ben au même titre, je crois que le roman noir ça fait pas longtemps que c’est reconnu comme de la vraie littérature, et c’est peut-être pour ça que j’aime. Pour moi c’est le rock du livre ! Sinon, quand j’étais enfant, un des bouquins que j’avais super adoré c’est «L’île du Docteur Moreau ». C’est génial, l’histoire est vraiment géniale. C’est un truc qui a vraiment influencé ma vie je crois. Je pense que si j’ai écrit comme «Mémoire de Singe» c’est ce lien hyper intime qu’il y’a chez l’être humain avec son côté animal. C’est un truc que je trouve super passionnant.
Je remercie très grandement Reuno, pour cette interview vraiment sympathique. Merci à lui pour s'être prêter au jeu et d'avoir été aussi disponible.
1 COMMENTAIRE
Djolbol le 18/08/2008 à 15:39:34
Les autres pays sont chauvins alors y'a pas d'raison d'etre mieux, pire ou différents qu'eux...LONGUE VIE A LOFO !!! 20 ans bientot :)
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