Step In Fluid - Interview du 21/03/2019

Membre(s) interviewé(s) : Harun Demiraslan (guitare, compo)
Back in Business, le titre du nouvel album, a le mérite d'être clair : après 8 ans d'absence, vous êtes enfin de retour. Cependant, tout comme One Step Beyond pouvait peut-être cacher une référence à Madness, est-ce qu'il faut voir dans ce nouveau titre un clin d’œil à une autre formation – EPMD peut-être ?
Non, absolument pas. D'autant qu'au moment de donner un nom à notre petit premier, j'avais complètement zappé que c'était également le nom de l'album de Madness. Pour être honnête, je connaissais le groupe et les deux-trois morceaux qui passent à la radio, mais guère plus. Je ne me suis rendu compte qu'après coup de la similarité.
Et puis bon, Step in Fluid ce n'est pas très Ska...
Pas franchement, en effet. Et pour tout te dire je n'en écoute même pas. Pour Back in Business, je voulais un titre simple, qui claque. Je n'ai pas cherché midi à quatorze heure : on est de retour, donc « Back in Business » !
Ce nouvel album voit l'arrivée de Gérald Villain dans votre line-up, et de plus de clavier dans vos compos. Mais de ces changements forcément liés – puisque Gérald est votre Jon Lord attitré – quel est celui qui a entraîné l'autre ?
Quand j'ai commencé à composer cet album, je me suis dit que contrairement à ce qu'on avait fait pour le précédent, on allait cette fois jouer au clic. Initialement je n'avais pas l'habitude de travailler avec des logiciels, les clics en live, les samples... Et puis avec Trepalium j'ai eu l'occasion d'expérimenter ces façons de faire, et de me décomplexer par rapport à cette approche. Et finalement j'ai réalisé que c'était nul de rester arc-bouté sur ce côté trop roots, trop puriste, presque trop Jazz en fait. Je voulais un album bien produit, à la hauteur de ce que j'avais en tête. D'ailleurs c'est peut-être aussi pour ça qu'on n'a pas trop tourné pour le premier album : je n'assumais pas forcément l'aspect live du Step in Fluid d'alors. Même s'il aurait peut-être fallu se jeter à l'eau pour avoir un meilleur recul vis-à-vis de notre façon de faire. Du coup, pour le nouvel album je me suis dit « Cette fois on y va à fond », et je me suis lâché sur les arrangements clavier – instrument que j'ai pratiqué avant la guitare, ce qui aide. Comme je n'ai pas l'instrument à la maison, j'ai programmé les pistes sur ordinateur, au clic. J'avais une bonne idée des textures que je voulais. Et au terme de la période de composition – quinze / vingt jours pour les 6 titres dont je me suis chargé, et qui étaient donc blindés de clavier – j'ai très vite réalisé qu'il faudrait un cinquième membre pour prendre en charge cette nouvelle dimension. Et comme Gérald est à la fois un ami et un collègue du conservatoire où je bosse, et qu'il avait déjà été invité sur le dernier EP de Trepalium pour jouer une partie de piano, il était tout naturel de lui proposer.
Cette proposition, c'était pour bénéficier de son apport technique et améliorer encore les pistes que tu avais imaginées, ou c'était parce que tu pensais au live ?
Je pensais déjà au live. Mais par ailleurs, connaissant Gérald, son niveau, sa capacité à se fondre dans une équipe, à proposer des arrangements, je savais que ça contribuerait également à élargir le champ technique, et qu'il apporterait quelque chose à l'esthétique du groupe. Et puis on était fait pour s'entendre : il aime le premier album, il est fan du jeu de Florent, il avait eu l’occasion d’entendre le jeu d'Aldrick, moi il me connaît par cœur... Ça ne pouvait que coller! D'ailleurs il m'a envoyé sa première compo (« The Stranger ») quasiment le lendemain du jour où je lui ai fait parvenir les maquettes.
Sur le plan de l'écriture, comment as-tu vécu ce changement ? Parce que sur One Step Beyond, tu étais le seul à composer. Alors forcément, le fait que Gérald se soit cette fois chargé d'un quart des titres, ça a dû « perturber » un peu le mode de fonctionnement habituel du groupe, non ?
C’est vrai que sur le précédent album je m’occupais de 95% de la composition – même si Florent avait trouvé les schémas rythmiques d’« As We Dance ». Cette fois par contre j’ai laissé un peu d’espace libre aux autres, tout en restant le garant de l’esthétique globale. A vrai dire c’est Gérald qui m’a demandé s’il pouvait participer à l’écriture. Je lui ai donné le feu vert, tout en étant clair sur le fait que tout passerait systématiquement par le filtre de mon regard, afin de conserver une certaine cohérence. Pas pour juger de la valeur des compos, mais pour m’assurer qu’on reste bien dans les mêmes couleurs. Il m’a alors envoyé un premier morceau qui m’a fait complètement halluciner et que j’ai tout de suite partagé avec les autres. L’avis général était que ça apportait une touche bien Prog à l’album, tout en restant dans les clous. Je me suis contenté d’ajouter des arrangements à la guitare, et toute la fin du morceau. C’est donc un titre co-composé au final. Puis il m’a envoyé « From a Friend », un deuxième titre joué intégralement au piano, magnifique en l’état, sur lequel on s’est juste contenté d’ajouter le featuring de Mathieu Metzger au saxo. Ensuite il m’a aidé à restructurer des fins de morceaux, notamment sur des solos, pour des compos déjà écrites à 80 / 90%. Il m’a par exemple fait modifier la rythmique du dernier titre que j’avais composé en shuffle, et qu’il m’a proposé d’interpréter de manière plus binaire. Enfin, au niveau des arrangements, jusqu’à la toute fin il n’a cessé de tout retravailler dans les moindres détails, rejouant lui-même des parties que je m'étais contenté de programmer, proposant des sons supplémentaires... Il a fait un boulot véritablement monstrueux, jusqu’à sublimer ce que j’avais proposé initialement. Comme en plus c’est un véritable ami, ça donne l’impression qu’il a toujours été là dans le groupe!
... Groupe qui est donc une véritable bande d’amis!
Complètement. C’est vrai pour Step in Fluid comme pour Trepalium. Nos rapports sont avant tout humains. Presque fraternels même. C’est ma conception d’un groupe à vrai dire: pour que ça fonctionne, il faut que l’on s’entende bien, que les répètes soient aussi l’occasion de boire des coups, de s’éclater jusqu’à 5 heures du mat’. Et qu’après avoir bossé sur des arrangements, au moment de rentrer chez soi, au final on ait limite l’impression que la nuit a été consacrée à faire la fête. La musique, ça doit être festif !
Je me suis laissé dire que l'album a été composé très rapidement, en une grosse quinzaine de jours seulement... Ce qui semble assez dingue au vu de sa richesse !
Mais une grande partie de cette richesse a été apportée après coup, grâce à tout le travail qui a été abattu derrière, notamment sur les arrangements. A ce niveau les apports de Gérald ont été énormes. Et puis il faut voir également le boulot accompli par Stéphane, le bassiste : entre mes maquettes initiales et son jeu de basse final, c'est le jour et la nuit. Idem au niveau de la batterie : quand Florent Marcadet commence à s'approprier tes maquettes, c'est assez impressionnant. Les arrangements et les interprétations individuelles jouent énormément sur cette impression que les compos sont très riches. Par contre c'est vrai que les idées initiales ont été posées en un temps assez court.
Finalement c'est la vie : ce n'est pas de faire le bébé qui est long, c'est de le faire grandir (rire)
C'est ça. Et c'est pareil pour le dernier Trepalium : je l'ai composé en quinze jours maxi. C'est le fignolage après coup qui a pris du temps. Pour Back in Business, même chose: on a apporté des améliorations jusqu'au tout dernier moment.
D'ailleurs j'ai cru comprendre que c'est cette volonté de travailler l'album dans ses plus infimes détails qui vous a poussés à repousser sa sortie ? Il y avait notamment une volonté particulière de travailler le son des guitares ?
En effet. Fabien Devaux, qui a enregistré la batterie, puis mixé et masterisé l'album, a vraiment eu à cœur de servir l'intérêt du groupe. Initialement il nous a laissés faire, il nous a écoutés, en sachant que l'optique de départ était de ne pas exagérer notre son : on voulait que ça reste assez pur... Même si, c'est vrai, ce n'était pas parfaitement cohérent avec ma démarche. Mais Fabien avait une autre idée de la façon dont l'album pouvait sonner. Il faut savoir qu'il tourne avec Carpenter Brut en tant que technicien-plateau. Et lors de cette tournée, en discutant avec Franck Hueso, Florent et Adrien Grousset, alors qu'ils écoutaient la première version du mix master, ils se sont dits qu'il y avait vraiment moyen de faire mieux. Pour Fabien ça a été le déclic : il s'est dit « Non, vraiment, je ne peux pas faire leurs guitares comme ça ! ». Du coup il nous a proposé une nouvelle approche. On a beaucoup discuté de la texture du son, de la balance entre les grattes et la batterie, du rapport psychologique à notre musique... Et il a réussi à nous convaincre. Comme on n'avait pas vraiment de deadline à respecter, je lui ai dit : « Vas-y, fonce ! ». Et quand j'ai reçu son premier jet, Whaou!, j'ai bien pris la mesure de là où il voulait aller, et je ne pouvais que le laisser faire. Comme ça faisait déjà 8 ans qu'on n'avait rien sorti, on n'était pas à ce petit délai supplémentaire près.
Au final il vous a fait un son qui non seulement est franchement gros, mais malgré ça hyper organique, limite charnel. Rien à voir avec ces albums surproduits, plein de vernis artificiel...
Exactement. Quand on a écouté le résultat pour la première fois, on a trouvé ça hyper classe. Il faut savoir que c'était un sacré défi pour lui parce que l'album passe facilement par quatre / cinq couleurs bien distinctes : tu as des morceaux Hip-hop, d'autres plus Afrobeat, tu as des plans méga-lourds avec de gros riffs bien gras, des morceaux très orientés piano... Tu ne peux clairement pas appliquer la même formule pour toute la palette et t'en tirer à moindre coût. Sur ce genre d'albums il faut vraiment être multi-facettes, penser le travail sur plusieurs niveaux, pour au final proposer un son cohérent. Sans parler de la multitude de sons de clavier qui complexifiait encore le tout. Certaines familles de sons étaient Funk, d'autres purement afro, d'autres proches du marimba, d'autres très électroniques, sans parler de l'orgue d'église sur « The Funk Bot Dance »... Ça fait beaucoup de paramètres à traiter pour un ingé' son ! Ça oblige véritablement à comprendre profondément l'artiste.
Un groove incroyable déborde des titres figurant aussi bien sur le dernier Step in Fluid que sur le dernier EP de Trepalium. Dans ce contexte, quand une nouvelle idée de riff groovissime te vient, qu’est-ce qui te pousse à l’inclure dans un morceau de l’un plutôt que de l’autre de ces groupes ?
En fait ça ne marche pas comme ça. Enfin pour moi en tous cas. Quand je m’apprête à écrire, c’est dans le contexte de tel ou tel groupe.
Tu n’as jamais une idée qui te tombe dessus comme ça, alors que tu as une guitare à la main, sans arrière-pensée ?
Si, ça m’arrive. D’ailleurs, tu sais, j’ai suffisamment d’idées pour remplir des albums et des albums! En attrapant une guitare, ou même quand je conduis, le robinet ne s’arrête jamais. C’est un peu comme la radio dans ma tête (rires). Par contre, quand je me pose avec la volonté d’enregistrer quelque chose, mentalement je suis déjà câblé. Je ne me retrouve jamais dans la situation que tu décris, à ne pas savoir quoi faire d’un riff. D’autant qu’en fait, même si on peut voir des similarités entre les deux, Trepalium et Step in Fluid sont deux entités très différentes. Déjà ce ne sont pas les mêmes accordages : on est en open de Do dièse sur Trepalium (désolé pour les non musiciens), alors que pour Step in Fluid on est en La La Ré Sol Si Mi – deux approches très différentes. Ça reste des « open » tous les deux, mais déjà ça conditionne un petit peu le choix des riffs. Ainsi Trepalium c’est énormément axé sur le shuffle, le côté swing. Alors que pour Step in Fluid l’approche est binaire, plus Funk.
*Harun se lance dans un séance de human beat box pour expliciter la différence rythmique*
Du coup pour le dernier EP de Trepalium je suis parti volontairement sur cette unique couleur pour l’ensemble des six titres : 100% des riffs sont shuffle. Sur le dernier Step in Fluid par contre, il y a peut-être un ou deux titres qui jouent sur des riffs shuffle, qui swinguent, mais sinon tout le reste est binaire. Et de fait cette approche calibre forcément les riffs, qui tombent donc naturellement dans la besace de telle ou telle formation. Evidemment ce n’est sans doute pas toujours aussi évident pour l’auditeur, parce que dans l’une ou l’autre des formations on va souvent retrouver ma manière particulière d’articuler rythmiquement les riffs – en syncopant au niveau de ma main droite. Ce qui explique qu’on puisse trouver une similarité entre les deux formations. Mais malgré cela, derrière, l’approche et la rythmique sont vraiment différentes. Pour Trepalium, à chaque fois ça part dans un délire, une esthétique précise, une couleur unique – comme c’est aussi par exemple le cas pour un Cannibal Corpse, un AC/DC ou un Napalm Death. Alors que c’est un terrain de jeu vraiment différent pour Step in Fluid, qui par ailleurs reste également plus urbain.
Que ce soit Sylvain derrière les fûts de Trepalium, ou Florent derrière ceux de Step in Fluid, tes batteurs sont l’un comme l’autre engagés dans d’autres formations (Igorrr pour le premier, Carpenter Brut pour le deuxième) qui tournent pas mal, et qui leur prennent donc pas mal temps. Tu penses que tu vas arriver à gérer ça facilement ? Ça va être compliqué de faire du live dans ces conditions…
Je ne te le fais pas dire ! Malheureusement, par définition, Step in Fluid n'est pas un groupe à part entière, mais un regroupement de musiciens qui appartiennent à des groupes qui tournent. L'opportunité par contre, c'est que pour Flo l'année qui arrive est une « année à vide ». Il n'empêche que cela reste compliqué à gérer en terme de planning. Tu vois, par exemple on devait faire notre release party le premier juin à Poitiers, et finalement on se voit contraints de la repousser courant septembre / octobre...
Dans ces conditions je suppose que vous allez plutôt faire des dates ponctuelles, des festivals, mais qu'on n'aura peu de chances de vous voir effectuer une tournée... ?
En effet, une tournée me semble impossible. Au mieux ce sera comme avec Trepalium : on jouera des week-ends. C'est qu'à présent il y a beaucoup de papas dans la bande, et pas uniquement des intermittents. Au sein de notre line-up, les seuls intermittents qui restent sont Aldrick – et encore ça dépend des années – et Flo. Gérald et moi sommes profs au Conservatoire, le bassiste travaille dans un lycée... Des tournées on en a tous fait. C'est des purs souvenirs, de superbes expériences. Mais personnellement ce n'est plus un truc après lequel je cours. J'aime bien partir jouer le temps d'un week-end, puis rentrer chez moi en me disant qu'on remet ça un prochain week-end. Je sais que Flo, lui, aimerait bien qu'on tourne à fond, parce qu'il est un véritable mordu de scène. Comme Aldrick, également. A vrai dire, en y pensant avec du recul, je suis peut-être le plus feignant des cinq sur ce point (rires). Ce qui ne m'empêche pas d'adorer la scène. Mais il est peu probable qu'il y ait une véritable tournée à proprement parler. Ou au mieux 2-3 dates enchaînées. Notre objectif en tous cas, c'est de donner entre 15 et 25 – voire 30 – dates. Oui, ça ce serait bien !
Pour l'instant c'est juste un objectif que vous vous fixez ou bien un projet qui commence à se construire ?
Ça commence à se construire, mais on est loin d'en être rendu là. Pour le moment il y a 4-5 propositions qui pourraient tomber d'ici peu. De notre côté on s'est mis à bosser sur la setlist. Et Gérald a commencé à travailler les réarrangements des anciens morceaux, pour être sur clic, avec des samples... On travaille sur les enchaînements, la logistique.
Etant donné la large palette des genres pratiqués sur Back In Business, je me demandais : comment abordez-vous la promo d'un tel album ? Vous ciblez surtout les médias Metal, ou bien également les sphères Prog et Jazz ? Vous avez de quoi taper large a priori !
Carrément, en effet ! On aimerait bien aborder les scènes Jazz, ça c'est clair. On en a déjà parlé avec notre boîte de booking, The Link Prod. Après, eux ne sont pas du tout dans ce réseau-là. Pourtant ils brassent assez large : ils font du Rock, du Metal, des groupes un peu plus mainstream, de l'Electro et assimilé – avec Perturbator notamment... Mais ils réfléchissent quand même à tenter les festivals Jazz.
Là tu me parles de live. Mais pour couvrir la sortie de l'album, quels sont les médias ciblés ?
Pour ce point on se repose sur la Klonosphere. Donc ça restera principalement Metal, Rock et assimilés. Maintenant il y a de nouvelles personnes qui sont arrivées aussi bien dans la boîte de prod' que dans la Klonosphere : on verra ce qu'elles pourront nous apporter. Mais non, pour le moment on n'a pas un plan promo très différent de celui dont bénéficient Trepalium ou Klone. On est conscient qu'idéalement il faudrait voir plus large, mais c'est souvent comme ça dans ce domaine : il ne suffit pas d'écrire de la musique. Les aspects relationnel, administratif, tous ces à-côtés comptent beaucoup.
Il faut espérer que via des festivals ayant une programmation à large spectre vous réussirez à capter des oreilles issues d'autres scènes.
Soit comme ça, soit grâce à internet, qui permet de s'affranchir plus facilement des frontières en établissant un lien direct avec les gens. Si notre musique plait, ça peut prendre aussi comme ça.
Ce serait chouette, via ce biais, d'accéder aux oreilles des fans des Snarky Puppy par exemple (Rires)
Ah ça, si seulement un jour je pouvais recevoir un message de Michael League me disant « Fucking great ! », ce serait le rêve ! (Rires)
Il va falloir tenter le coup de lui envoyer un lien !
Oh j'ai déjà essayé tu sais (Rires). Via Facebook. Mais bon, ce n'est pas mon voisin. Et est-ce qu'il lit vraiment ses messages ? Va savoir... Si on pouvait partager une scène avec un tel groupe, ou avec des groupes Prog ou Metal... Mais je crois que ce que je préférerais vraiment actuellement, ce serait d'évoluer dans la scène Jazz. Ce serait plus intéressant esthétiquement parlant. Parce qu'un concert de Step in Fluid je ne vois pas ça comme un show à la Trepalium, à bouger et mouiller le maillot. On pourrait même imaginer jouer assis tu vois. C'est un autre délire.
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