Growing + Boris le 22/05/2008, L'Olympic, Nantes (44)

Growing + Boris (report)
Voici un groupe qui ne laisse personne indifférent, encore faut il le connaître. Boris, le Melvins japonais est en effet très discret et malgré sa discographie faramineuse ne se montre pas trop sur les scènes européennes, ou du moins Françaises…

On pouvait donc légitimement penser que ce soir, la salle afficherait bon nombre de fondus du groupes nipon et d’autres bizarreries drone-doom-noise-expérimentales et que sais-je encore… Et c’est avec regret que 50 pelos grand maximum assisteront ce soir a la prestation des deux groupes présents pour le « Smile European Tour 2008 » Est-ce du au passage au Roadburn (Pays Bas) dernier de Boris que le public ai autant boudé la soirée, ou à un manque flagrant d’intérêt pour le public Nantais pour ce type de show ??? Peu importe, ceux qui ne ce sont pas déplacés ce soir ont ratés quelque chose !

Assez inconnus au bataillon, les américains Growing et leur milliards de pédales d’effets investissent les planches (réaménagées ce soir pour laisser place a l’impressionnant armadas d’amplis vintage) Leur noise-drone-expérimental oscillant étrangement entre drone et pop ne fait pas que des heureux, et les nombreuses couches sonores bardées d’effets tournant en tout genre nous bourdonnent dans les oreilles durant une petite demie-heure. A la fois très rythmées par une seconde guitare allant dans les graves et claquant rythmiques hybrides-jungle bourrées de delay; les compos de Growing se distinguent par des lignes mélodiques (elles aussi noyées dans le delay et le phase-shifter) qui viennent ponctuées les nombreuses nappes noisy, bruitistes, dronesques. Ce caractère assez sucré contraste fortement avec le caractère un peu élitiste de cette musique ambiante et bruyante, et donne tout son charme a Growing qui se démarque de ses homologues parfois ternes. De surcroît le jeu de lumières distingués laisse un espace visuel bien rempli, alors que l’espace sonore lui est plein a craquer.

Quelques bourdonnements dans les cages a miel plus tard, un des groupes japonais que les otakus fans de visual-key ne connaissent sans doute pas investit la scène après un morceau de Black Metal bien raw et bien trve. La petite guitariste avec sa Les Paul aussi grosse qu’elle ne paie pas de mine face a son mur d’amplis Orange haute de 3 4x12 et d’un 8x10 Ampeg…le tout surmonté de deux OR120, on va s’en prendre plein la tronche c’est certain. Et ce n’est pas tout: ajoutez au bassiste-guitariste-chanteur deux SunnO))) model T sur deux 4x12 SunnO))) et un Ampeg SVT-pro sur un 8x10, vous allez me dire, on est au paradis !!! Et oui on s’en approche, mais si vous n’êtes pas aussi féru de matos vintage que moi vous pourrez vous contenter de constater que la présence scénique du trio (accompagné de Michio Kurihara a la guitare) est impressionnante (surtout le batteur) Et c’est partit pour une heure et demie (il me semble) de show. Le groupe a décidé ce soir d’axer son set sur des titres plutôt rock, glam, garage et un peu post (c’est a dire plutôt axé sur ces derniers albums) malheureusement pour moi je ne profiterai pas de leurs compo sludge-doom-drone-stoner de la période « Heavy Rocks » « Dronevil » « Absolutego » « Amplifier Worship » etc etc… Mais la disco du groupe nipon est telle que faire un choix de set-list doit s’avérer particulièrement complexe pour satisfaire tout le monde. Nous avons donc le droit a un peu de « Rainbow » (sur album en collaboration avec le fameux Michio Kurihara) du « Pink » et le dernier en date « Smile » (et d‘autres), le tout sur un air particulièrement détendu mais un peu désabusé malgré tout dut au manque de public dans la salle. Pourtant les morceaux sont tous parfaitement interprétés et même si le son du guest est un peu trop criard (le son dépasse les 110db ce soir) on s’en prend plein les tympans. Que c’est jouissif un aussi bon son, sur des compos super bien tournées, et avec un jeu de lumière a couper le souffle. Un grand moment qui ne sera même pas gâché par les solos un peu interminables parfois. Un pur moment de détente auditive et visuelle que le groupe semble aussi partager (un batteur criant « wouuuuuuuuhou » aussi souvent que possible dans son micro casque) malgré la légendaire discrétion nipponne.

Impeccable maîtrise et original comme toujours, le groupe a su gérer ce soir un show qui pouvait être dur a appréhender (une salle pas loin d’etre deserte…) Mais l’énergie fut là et les titres ont fait mouche, grâce a une mise en place parfaite; je crois qu‘il n‘y a pas vraiment de quoi en faire des tonnes, ce concert fut juste un régal, un petit plaisir avec beaucoup de calories mais qui fait rudement de bien au oreilles et aux mirettes. Du très bon, a consommer sans modérations !
photo de Viking Jazz
le 20/06/2008

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